Lettre ouverte de Bruno Retailleau, sénateur de Vendée :
"Monsieur le Président de la République,
Le 7 octobre dernier, vous exprimiez votre «préoccupation concernant le sort des chrétiens d’Orient et la volonté de la France de se tenir à leurs côtés». Depuis, les djihadistes de l’Etat Islamique (EI) ont pris le contrôle d’une partie du nord de l’Irak, multipliant les exactions contre la minorité chrétienne.
Vendredi dernier, les islamistes ont lancé un ultimatum aux chrétiens de Mossoul, leur ordonnant soit de se convertir à l’islam soit de payer l’impôt spécial de la «djizya », sous peine d’être exécutés. Cette menace a jeté sur les routes de l’exil des milliers de familles paniquées. Et l’ampleur de ce désastre humain est telle que Le Secrétaire Général de l’ONU vient de qualifier ces persécutions de « crime contre l’humanité».
Face à ce massacre programmé, les déclarations d’intention ne suffisent plus. La France doit agir sans attendre. Elle doit prendre, dans les heures qui viennent, une initiative au Conseil de Sécurité de l’ONU pour venir en aide à ces populations en danger et garantir leur sécurité.
Il en va de la vie de milliers d’hommes, de femmes et d’enfants, mais il en va aussi de l’honneur de la France.
Depuis toujours en effet, dans ces régions fracturées par les conflits interconfessionnels, les chrétiens ont dressé des ponts entre les communautés, permettant au Proche-Orient de ne pas se briser, de manière définitive, sous le choc des civilisations. Or cette vocation universelle des chrétiens d’Orient rejoint la vocation universelle de la France, patrie de la liberté offerte à tous les opprimés. C’est pourquoi notre pays a souvent été l’ultime recours de ces populations maintes fois persécutées. C’est le devoir de la France que de rester fidèle à cet engagement.
Monsieur le Président, le cri des Chrétiens d’Irak déchire à la fois l’espace et le temps. La France ne peut rester sourde à cet appel au secours, qui est aussi, en quelque sorte, l’appel de son destin."