Extraits de l'éditorial d'Aymeric Pourbaix dans Famille chrétienne :
"Comme chaque année, les Français (re)découvrent avec bonheur les richesses de leur pays lors des Journées du patrimoine. […] Curieusement, la conservation du patrimoine est apparue à la Révolution française, lorsque les biens culturels et ecclésiastiques ont été confisqués aux émigrés et aux ordres religieux, puis confiés à la protection du nouveau régime. Mais la notion même de patrimoine, elle, était née bien avant, au XIIe siècle, et définie juridiquement comme l’héritage du père – le patrimonium. Il y a donc, dès le départ, un lien étroit entre le patrimoine et la famille, ainsi qu’avec cette famille de familles que constitue la patrie, « le pays des pères ». Chacun sait, à l’inverse, que le patrimoine spirituel – la foi – se transmet avant tout sur les genoux des mamans et à l’ombre des clochers…
Pour autant, contempler la richesse de notre patrimoine, en particulier religieux, ne suffit pas. L’avenir de toutes ces vieilles pierres n’a finalement qu’un intérêt limité, car après tout, le véritable temple n’est-il pas spirituel, et la véritable adoration, « en esprit et en vérité » ? La question n’est pas anodine, quand beaucoup de nos églises sont laissées à l’abandon, voire recyclées en musée, en discothèque, ou tout simplement détruites parce que trop coûteuses à entretenir. Il faut alors relire l’émouvant discours du cardinal Pacelli, futur Pie XII, à Notre-Dame de Paris, le 13 juillet 1937 : « Comment dire, mes frères, tout ce qu’évoque en mon esprit, en mon âme […] le seul nom de Notre-Dame de Paris. Car ici c’est l’âme même de la France, l’âme de la fille aînée de l’Église, qui parle à mon âme ». Pour le légat du pape, cette cathédrale est avant tout « une invitation perpétuelle à la prière » face à un monde « qui tourne le dos à la croix ».
Telle est bien la nécessité de ces signes du Ciel que constituent les temples de pierre encore debout. Aujourd’hui encore, il existe de multiples initiatives pour faire vivre ce patrimoine religieux, et il faut les soutenir. Mais le faire vivre, c’est aussi visiter ces églises pour y prier, pour y adorer, pour y recevoir les sacrements, pour y lire le mystère de notre foi par les tableaux, les vitraux, les sculptures…"
Pitch
Très belle photo de la cathédrale Saint Etienne de Bourges. Elle méritait bien une légende.
C.B.
“beaucoup de nos églises sont (…) tout simplement détruites parce que trop coûteuses à entretenir.”
Quel tapage médiatique quand on détruit une “barre” d’une cité-clapier, barre dont la réhabilitation serait bien trop coûteuse.
Mais quel silence au contraire quand il s’agit de la destruction d’une église.