Extrait d’un article d’Alain Sanders dans Présent :
"Le Kenya était à peu près paisible parce que les Kikuyus et le président kenyan, Mwai Kibaki, kikuyu lui-même, régnaient en maîtres. Et puis, persuadés de remporter les élections, les Luos n’ont pas supporté d‘être battus à l’issue d’un scrutin relevant surtout de la mascarade. Dans les zones kikuyus, Mwai Kibaki a obtenu plus de 90%. Dans les zones luos, Raila Odinga a obtenu plus de 90%. Ce sont là les sanglantes réalités ethnico-tribales de l’Afrique noire où, du Kenya à la Mauritanie en passant par le Rwanda, le Burundi, l’Ouganda, le Soudan, les Congo (ex-Léopoldville et Brazzaville), le Mali, etc., ce ne sont pas des gouvernements « démocratiques » qui sont en place, mais bel et bien des gouvernements ethniques et, pourquoi ne pas le dire, souvent racialistes.
Y eut-il une période pendant laquelle le Kenya ne fut pas en proie aux chefferies autochtones ? Oui. Pendant la colonisation britannique. Et puis vint la décolonisation, bâclée là comme ailleurs, et les appétits excités des Kikuyus, des Luyias, des Luos, des Kalenjins et des Kambas (les Masaïs, eux, d’origine nilotique, ayant déjà été relégués loin du pouvoir par les Bantous)."
