Partager cet article

Tribune libre

La chute spirituelle de l’humanité : du vaccin au totalitarisme

La chute spirituelle de l’humanité : du vaccin au totalitarisme

Cet article est une tribune libre, non rédigée par la rédaction du Salon beige. Si vous souhaitez, vous aussi, publier une tribune libre, vous pouvez le faire en cliquant sur « Proposer un article » en haut de la page.

En errant sur les réseaux sociaux, je suis à nouveau tombé sur cette étrange pensée de Rudolph Steiner :

« Dans le passé, on a éliminé l’esprit. On éliminera l’âme au moyen d’un médicament. En partant d’une « saine vue des choses », on trouvera un vaccin grâce auquel l’organisme sera traité dès la prime jeunesse autant que possible, si possible dès la naissance même, afin que ce corps n’en vienne pas à penser qu’il existe une âme et un esprit. »

Et plus loin, il évoque des hommes qui découvriront « un vaccin qui puisse dès la prime jeunesse, par la voie du corps, extirper la tendance à la spiritualité. »1

Je ne connais que très peu l’œuvre de Steiner et le peu que j’en sais ne m’attire pas du tout. Cependant, cette phrase est étonnante et m’a toujours laissé dubitatif. Quel rapport le vaccin pouvait-il avoir avec la spiritualité ? Comment imaginer qu’un produit pharmaceutique puisse détruire l’âme ? Comment une préparation biologique pourrait-elle altérer le principe de la pensée pourtant distinct du corps qu’est l’âme ? Si la spiritualité est cette réflexion qui porte sur les rapports entre le particulier et le Tout, comment le vaccin pourrait-il la saccager ? Quels liens entre l’individu et le Grand Ensemble le vaccin altérerait-il ? Avec quelles conséquences pour l’humanité ?
Juger la Nature pour l’améliorer ?

Peut-être Spinoza pourrait-il nous être de quelque secours quand il écrit dans son Traité théologico-politique :

« […] la Nature ne se limite pas aux lois de la Raison humaine dont l’unique objet est l’utilité véritable et la conservation des hommes ; elle en comprend une infinité d’autres qui se rapportent à l’ordre éternel de la Nature entière dont l’homme est une petite partie ; et par la seule nécessité de cet ordre tous les être individuels sont déterminés à exister et à se comporter d’une certaine manière. Toutes les fois donc qu’une chose nous paraît ridicule, absurde ou mauvaise dans la Nature, cela vient de ce que nous connaissons les choses en partie seulement et ignorons pour une grande part l’ordre et la cohésion de la Nature entière et voulons que tout soit dirigé au profit de notre Raison ; alors que ce que la Raison prononce être mauvais n’est pas mauvais au regard de l’ordre et des lois de toute la Nature, mais seulement au regard des lois de notre nature seule. »2

Comprendre ici qu’à chaque fois que l’humain juge quelque chose comme mauvais dans la Nature et même, pourrions-nous rajouter, prétend l’améliorer, il ne fait qu’exhiber son incompréhension de ce qu’elle est. Le propos peut paraître surprenant aux modernes que nous sommes, mais il se tient, car un phénomène n’est, effectivement, jamais que la façon dont nous percevons un processus. Le processus est la fonction active dont le résultat, interprété par les lois rationnelles du savoir (donc la façon dont nous le percevons et l’interprétons), s’appelle phénomène3. Pour comprendre le réel, il faudrait avoir accès aux processus qui le composent ; or nous n’avons accès qu’aux phénomènes. Non seulement nous ne prenons part qu’à une partie du réel, mais en plus, nous ne percevons qu’une zone de ce à quoi nous participons.

Dans ces conditions, juger la nature fait courir le risque de se méprendre sur le rôle de chaque processus que nous percevons à travers son phénomène. Par conséquent, incapables de comprendre les ressorts profonds de quoi que ce soit, il nous faut suspendre notre jugement sur la nature. Pour le dire autrement, on n’améliore pas la nature. On la laisse pour ce qu’elle est.

Il est d’ailleurs troublant de constater dans les médias le nombre de fois où il est rappelé à quel point il faut protéger la nature parce que sans elle, on est mort. La Nature tirerait ici sa valeur de ce qu’elle nous est utile, que sans elle, aucune survie n’est possible. Pour le moment en tout cas. Qu’adviendrait-il en effet si nous parvenions, par la technologie, à nous en émanciper totalement ? Si elle ne nous était plus d’aucune utilité ? Quelle valeur nous empêcherait alors de l’artificialiser totalement ? Quelle valeur nous empêcherait de détruire le vivant ?

Or, on constate que les recherches technologiques aujourd’hui tendent vers cette monstruosité, et ce sous couvert de bonne conscience. Ainsi le système nous propose-t-il de la viande issue non pas d’animaux mais qui a « poussé » dans des laboratoires. Dans le même ordre d’idées, la promotion des insectes dans les aliments pour humains ne préfigure-t-elle pas, elle aussi, la création de protéines, de nutriments ne provenant même plus d’insectes ou même d’êtres vivants ? uniquement de matières premières ? Nous en sommes encore loin mais de telles recherches ne tendent-elles pas vers l’émancipation de l’espèce humaine vis-à-vis de la nature ? Si tel devait être un jour le cas, la Nature – plus exactement, le vivant – perdrait vite toute raison d’être aux yeux d’une population rongée par le matérialisme.

Il est troublant de constater que ce mouvement nous est imposé par les monopoles publics (les États et leurs institutions) et privés (le capital financier) en exacerbant la peur de la mort. Alors que la mort a longtemps été considérée comme l’aboutissement de l’être – sa réalisation totale en quelque sorte – elle devient quasiment pathologique à l’époque moderne, comme une expression ultime de cette nature qu’il va s’agir de contrarier. La mégamachine industrialo-étatique veut vaincre la Camarde, prélude paradoxal à l’éradication du vivant. Ainsi en va-t-il de Google avec sa filiale Calico qui propose ni plus ni moins de « tuer la mort ». La mort devient mauvaise, elle est jugée d’un point de vue totalement émancipé de la nature.
Pieter Claesz – Vanité – 1630

Ce n’est bien entendu pas parce que la mort est l’œuvre de Dieu qu’il ne faut pas se soigner quand on est malade. Ce n’est pas parce que le lion est l’œuvre de Dieu que l’antilope ne doit pas détaler pour sauver sa peau. Toutes les sociétés ont eu leur médecine de façon à guérir les gens. Mais là où l’imploration magique ou le médicament avaient recours à des substances naturelles pour vaincre la maladie ou la blessure, la médecine moderne passe un cap avec le vaccin. Son principe consiste à modifier le système immunitaire pour l’améliorer en vue non pas de guérir mais de ne plus tomber malade. Elle franchit là le Rubicon par rapport au médicament qui, lui, n’améliore pas la nature humaine mais ne fait qu’en combler momentanément les manques face à un ennemi, la rééquilibrant dans son environnement. Le vaccin ne procède pas ainsi. Il est l’expression de la science qui a repéré une faiblesse structurelle dans la nature humaine et la répare. Il prétend améliorer le système immunitaire (« prétend » car la réalité semble tout autre).
Rationaliser le vivant ou le mythe du progrès

Cette posture montre que notre société accepte l’idée que le système immunitaire ne correspond plus aux valeurs actuelles, à notre façon de considérer la vie. Mais loin de nous remettre en cause et de nous réajuster à la Nature, c’est à cette dernière de s’adapter. Nous nous comportons comme des gamins qui font un caprice parce que le réel s’oppose à leurs désirs : la vie devrait durer plus longtemps, de façon plus certaine, que ne le permet le système immunitaire. Ainsi en venons-nous à accepter de faire correspondre le système immunitaire à nos desiderata, à le rationaliser, à le faire correspondre à l’idée que nous nous faisons de ce à quoi il devrait servir. Ne sommes-nous pas ici exactement dans le travers que dénonçait Spinoza ?

Nous vivons une époque dans laquelle le matérialisme a congédié la spiritualité. Le corps humain est considéré au regard de l’utilité telle qu’elle est définit par la société. Il est extrait du Grand Tout pour correspondre aux standards de ce qui est bon pour le seul humain dans une société donnée. Nous assistons à un mouvement de rationalisation du corps pour le faire correspondre aux normes sanitaires en vigueur, normes sanitaires qui ne sont jamais qu’une expression de la lutte des classes : la science médicale n’est ici que le paravent des rapports de force entre un pouvoir gestionnaire et les peuples. Le vaccin exemplifie de façon paradigmatique une tendance funeste qui semble logée au plus profond de notre civilisation.

Dans ce cadre, comment juger du progrès ? Qu’est-ce que le progrès si ce n’est la prétention humaine à améliorer sa condition ? Le progrès, c’est la vie qui s’émancipe de ses conditions originales, au nom d’un mieux. Le progrès est, en un sens, la technique qui s’émancipe de la spiritualité. Elle ne sert plus à vaincre la nécessité mais à améliorer la vie, qu’on l’entende en terme de zōē (qui désignait le simple fait de vivre en grec ancien) ou de bios (c’est-à-dire la forme ou la façon de vivre propre à un individu ou à un groupe4). Incapable de réfléchir la place de l’humain dans le Grand Tout, aveugle même de cette question puisqu’elle propose une explication rationnelle de l’univers dénuée de tout ordre transcendant, la société du progrès peut abroger toutes les limites qui empêchaient la technique de modifier la vie, zōē comme bios. N’avons-nous pas là une forme d’hubris ? La croyance que notre connaissance de la Nature est suffisante pour l’améliorer ? Le progrès n’est-il pas l’humain qui se prend pour Dieu ?

Et finalement, où nous mène le progrès ? Jusqu’à la modernité, on trouvait des sociétés baignant dans un monde enchanté, qu’il s’agisse du cosmos de l’Antiquité ou de l’univers théophanique médiéval ou encore des cosmogonies des sociétés traditionnelles. Là, la vie allait de soi, la place de l’humain dans le Tout émanait naturellement d’une présence souveraine : Dieu. Quand, avec l’avènement de la science, cet ordre là s’est effondré, ce fut pour faire place à un univers vidé de sa substance, avec un humain affranchi de tout, y compris de son lien avec la Nature, condamné à un matérialisme excluant tout sentiment de sympathie entre l’âme et les choses. Notre regard de mesure et de calcul a vidé le réel de toute substance unifiée en l’analysant, c’est-à-dire en l’éclatant en une myriade de problèmes mis en mots dans les termes de notre raison. Alors que, dans l’enchantement qui précédait ce funeste mouvement, l’univers était un signe de Dieu, la science lui a fait perdre toute signification, ouvrant ainsi un boulevard au progrès.
La spiritualité comme ultime rempart au totalitarisme

À l’inverse, si la spiritualité est une réflexion qui porte sur les liens qui unissent le particulier et le tout, si elle est l’idée qu’il existe un ordre transcendant le monde de phénomènes, alors elle autorise l’humain à se situer dans l’ordre de ce qui est. Elle lui alloue une place dans la totalité, y compris dans ce qu’elle comporte d’incompréhensible. Ainsi, alors que la spiritualité apporte une certitude ontologique à l’individu, satisfaisant par là une aspiration profonde de l’âme, la science, et son avatar le progrès, ont fabriqué une sorte d’inculture ontologique qui se développe à proportion du savoir rationnel.

C’est ici que le message porté par les religions s’avère être d’une tout autre portée que le matérialisme. Dans la chrétienté, le message de Dieu est amour : il faut aimer ce qui est, pour ce qu’il est. À l’inverse, aimer la Nature pour son utilité, comme les médias et l’école le promeuvent, s’avère être une erreur fatale à long terme. Il faut aimer la nature pour ce qu’elle est, parce qu’elle est. Derrière cet amour, il y a le renoncement au jugement de ce qu’est la Nature pour la simple et bonne raison qu’elle nous dépasse, que nous n’en comprenons pas les tenants et les aboutissants. Sans cet amour inconditionnel de la nature, elle est en danger. Si elle disparaît, il ne sera plus possible d’être un humain tel que nous l’entendons anthropologiquement. Si cette conception de la condition de l’homme – enfin ce qu’il en reste – disparaît, c’est la dernière digue qui contenait le déferlement totalitaire qui cède. Plus rien n’empêchera l’intégration totale du vivant dans la machine.

Le vaccin est donc une arme de guerre de la machine contre le vivant. Il est une porte d’entrée située dans le corps pour la technologie d’une société totalement dédiée au matérialisme. Il entérine une absence totale de spiritualité. L’avènement des injections à ARN messager pour remplacer le principe initial du vaccin ne fait que signer une extension de cette logique : le système pénètre encore plus profondément le vivant en y logeant un processus artificiel.

Dans ce cadre, sans vouloir tirer sur l’ambulance, ne convient-il pas de rappeler l’appel à se faire vacciner du pape François ? Celui-là même qui a présenté le vaccin comme un acte d’amour :

« « Vacciner, avec des vaccins autorisés par les autorités compétentes, est un acte d’amour », souligne François, « Et contribuer à ce que la plupart des gens soient vaccinés est un acte d’amour ». L’amour est également social et politique explique le Pape, « Il est universel, toujours débordant de petits gestes de charité personnelle capables de transformer et d’améliorer les sociétés ». »

Une telle déclaration ne fait que signer la faillite du Vatican : faillite spirituelle, morale, intellectuelle. Se vacciner est bien plutôt un acte de haine vis-à-vis de la nature en général et du vivant en particulier. Se vacciner est expression d’une peur irrépressible de ce qu’elle est, peur du réel. C’est la haine du caractère imprévisible du vivant, du fait qu’il soit ingérable. C’est aussi la haine de la mort, et derrière elle, ne nous y trompons pas, se tient la fin de l’aventure humaine. La dernière institution spirituelle d’occident abandonne donc sa raison d’être pour se vautrer dans le matérialisme et la luxure. Rejouant le mythe d’Icare, l’humanité s’apprête à chuter dans le grand vide, dans ce qui ressemble à une civilisation totalitaire globale.
Le rêve d’Alexander Douguine est-il mort-né?
Victor Wolfvoet le jeune – Le massacre des innocents – 1638

En réalité, le progrès a déjà tué toute spiritualité, et ce partout dans le monde. Alexander Douguine voit en la Russie le défenseur de la spiritualité, mais j’ai bien peur qu’il ne pèche par optimisme. Le matérialisme ronge déjà la Russie qui est un pays capitaliste on ne peut plus moderne qui a fait gérer la crise sanitaire chez elle par le groupe Mc Kinsey (renommé Yakov & Partners), développe des biotechnologies, l’IA, l’identité et le rouble numériques, se lance dans un plan de réduction de gaz à effet de serre, etc. Même la Russie semble bien loin d’être un havre spirituel tant elle colle au funeste agenda matérialiste qui assaille l’occident. Peut-être avons-nous vu le pouvoir russe plus beau qu’il ne l’est vraiment. Comment Douguine peut-il ne pas considérer cela ? Faut-il lui rappeler que même l’acronyme BRICS est une création de Goldman Sachs ? Dans ce cadre, comment lire la guerre en Ukraine ? Jusqu’où les élites s’entendent-elles contre les peuples ? La guerre mondiale qui arrive ne sera-t-elle pas, à l’image des deux précédentes, qu’un moyen pour moderniser ce qui restera des peuples ?

Il est à craindre que l’époque moderne, qui est née de l’effondrement de l’ordre féodal sous les coups du progrès, n’ait été qu’une transition de l’ère de l’autonomie de l’humanité, c’est-à-dire de la tradition, vers l’ère totalitaire. Dans leurs premiers spasmes monstrueux, les forces du progrès ont fait naître le nazisme et le stalinisme. Nous avons alors cru que le totalitarisme était un nouveau régime politique. Il se pourrait cependant que nous aillons sous-estimé la gravité de l’indice. Ce qui se profile avec la fin de la spiritualité est bien plus profond : ce n’est pas un système totalitaire qui serait un régime politique qui se cristallise, mais une ère. Une ère car l’inévitable guerre mondiale qui arrive n’a peut-être bien comme but, non pas de maintenir la Russie et les valeurs spirituelles qu’elle défend en apparence, mais l’instauration d’une bureaucratie mondiale. Une telle abomination serait en position de gestion intégrale du vivant et de la Nature. Elle prendrait littéralement la place de Dieu en écrasant son œuvre. C’est en cela que ce ne serait pas une civilisation totalitaire (satanique, dirait Douguine) qui se dessinerait sous nos yeux, mais bien plutôt une ère. L’avenir est sombre mais l’histoire n’est pas écrite à l’avance.

Jacques Roure

1 5ème conférence 7 octobre 1917 et 13ème Conférence 27 Octobre 1917. Disponible ici avec l’interprétation de Nicolas Bonnal ici.

2 Baruch Spinoza, Traité théologico-politique, GF Flammarion, Paris,1965, p.263.

3 André Lalande, Vocabulaire technique et critique de la philosophie.

4 Giorgio Agamben, Homo sacer, Paris, éditions du Seuil, 1997, p.9.

Partager cet article

16 commentaires

  1. Dans l’infini absolu caractérisant Dieu, seule sa sainte Patience pourrait connaître la finitude. Alors tout cela disparaîtra comme un fétu de paille dans le souffle de Sa lassitude.

  2. Mon inculture fait que je ne connais ni Jacques Roure ni Rudolph Steiner.
    Vers quels horizons nous mènent-ils ?
    Merci au Salon Beige de nous ouvrir vers d’autres “finitudes”.
    S”agit-il des “périphéries” si chères au pape François ?

  3. Tout est dit à la fois sur le choix de l’humanité qui veut remplacer son Créateur et sur le sommet actuel de l’Eglise qui accompagne cet égarement au lieu de sonner l’alarme.
    S’agissant du vaccin comment nos clercs y compris tradis ont-ils pu accepter que des injections pratiquées en utilisant des tissus de fœtus avortés, prélevés vivants et dans la souffrance de ces petits êtres, puissent produire du bien ?

    • Et vous comment acceptez-vous de payer des impôts et des taxes qui permettent de financer ce même crime ? Ou alors d’acheter des choses fabriquées par des entreprises qui dépensent des milliards dans des projets de « santé reproductive » ? Votre morale, si elle est cohérente, vous condamne à vivre dans une grotte ou sur une île déserte. Il existe en théologie morale une doctrine expliquant dans quelles conditions on peut coopérer au mal. Si vous n’y adhérez pas tirez-en les conséquences.

      • Votre comparaison n’est pas judicieuse. Vous mélangez des choses différentes. Il était beaucoup plus facile de refuser ces nouveaux vaxxins dont on savait l’origine ignoble, d’être ainsi en cohérence avec les exigences de la morale chrétienne ou simplement naturelle.
        Alors qu’il est effectivement beaucoup plus difficile, voire impossible, d’arrêter d’acheter dans ces entreprises comme vous dites, de ne pas avoir de portable, de carte bancaire, …, toutes choses qui nous ont été imposées dans la vie quotidienne.

        • Je pense que c’est la remarque de Colcombet qui n’est pas judicieuse. La vôtre non plus d’ailleurs. Vous sous entendez que parce que c’est difficile d’éviter quelque chose d’immoral on aurait le droit de le faire et c’est totalement faux. D’ailleurs si on prend votre raisonnement on peut également dire que c’est extrêmement difficile pour un soldat ou pour un professionnel de santé de perdre son travail et de ne plus pouvoir nourrir sa famille et donc il peut se faire vacciner avec des vaccins (et non pas des vaxxins) produits grâce à des cultures cellulaires issues de bébé avorté. Mais ça n’est pas le raisonnement qui a été utilisé par les théologiens moralistes (et sur ce coup ceux de la fraternité Saint Pie X sont d’accord avec ceux du Vatican). Ce raisonnement avait déjà été publié il y a un certain temps par l’abbé de Lacoste directeur actuel du séminaire d’Econe à propos du vaccin contre la rubéole qui pose le même problème et cela n’avait pas soulevé de vagues de protestation. Leur principe est le suivant : si la coopération au mal est lointaine et matérielle elle est tolérable si la raison est proportionnée (ça peut quand même dire qu’il y a des limites, ça n’est pas open bar). Cela veut dire que si vous n’adhérez pas au principe de l’avortement et que vous ne coopérez pas directement à l’avortement et si vous avez une raison proportionnée, vous pouvez vous faire vacciner, payer vos impôts, acheter un PC Microsoft… effectivement si vous faites vacciner juste pour partir en vacances à Bali c’est plus discutable. C’est le même raisonnement qui permet à quelqu’un qui travaille dans un établissement qui pratique des avortements d’y faire le ménage mais qui interdit à une infirmière d’aider le chirurgien à pratiquer un avortement même au prix de la perte de son travail (et pourtant c’est difficile de perdre son travail !). C’est le seul raisonnement qui vous permet d’éviter d’aller vous installer sur une île déserte. Votre raisonnement comme quoi on ne serait tenu d’éviter le mal que lorsque c’est facile ne tient pas la route. Il y a également un élément de raisonnement secondaire : le vaccin utilise des lignées cellulaires d’un bébé avorté il y a une quarantaine d’années, c’est déjà fait, vous n’y pouvez rien. Par contre avec vos impôts et le reste vous financez et donc vous facilitez des avortements à venir ! Mais encore une fois c’est une coopération lointaine, contre votre intention et vous avez une raison proportionnée pour le faire.

        • Absolument Rémy. Nous payons l’impôt à César, même si César ne fait pas que du bien avec cet argent car le Christ a lui-même dit “Rendez à César ce qui est à César…”
          En revanche le Christ n’a pas dit d’aller assisté aux jeux cruels du cirque organisés par les romains, financés avec l’impôt de César.

  4. La référence du début à Rudolf Steiner n’est pas très heureuse.
    Ce dernier est un occultiste, il fut d’abord maçon, puis théosophe (Héléna Blavatski, Annie Besant, …), avant de fonder l’anthroposophie, sorte de religiosité panthéiste et moniste, incluant diverses notions de religion hindoue (le karma, la réincarnation, …), agrémenté de christianisme complètement réinterprété.
    Les applications concrètes de l’anthroposophie sont variées, elles vont de l’éducation (écoles Waldorf-Steiner), à l’agriculture bio-dynamique, en passant par la finance, la culture, l’économie, …
    Je conseille la lecture des “Fondements spirituels de l’agriculture bio-dynamique”, à ceux qui seraient tentés par la pratique de l’agriculture bio-dynamique, ou d’autres applications de l’anthroposophie, c’est très très édifiant…

  5. Il y a vaccins et “vaccins “, ce dernier terme pour désigner les aberrations injectées de force.
    Bons vaccins : ceux des docteurs Salk et Sabin qui ont permis de mettre fin à la terrible épidémie de poliomyélite qui a fait tellement peur, et c’était justifié.
    De plus, ces découvreurs intègres ont voulu mettre leurs vaccins librement, gratuitement, à la disposition de l’humanité. Ils n’en ont tiré aucun profit.
    Restent quelques pays où les vaccinateurs sont persécutés et parfois tués. Bien évidemment, la poliomyélite continue d’y faire des ravages.

    • Notre auteur semble mettre tous les vaccins dans le même panier les assimilant à une forme de transhumanisme. À la fin du XVIIIe siècle, Edward Jenner, médecin anglais, observe que les valets de ferme attrapent souvent la « vaccine », cox pow, une maladie des vaches apparentée à la variole. Il constate également que ces personnes sont ensuite protégées de la variole. Jenner en déduit que la vaccine permet d’éviter la variole. En 1796, il prélève du pus de la main d’une femme infectée par la vaccine et l’inocule à un garçon de 8 ans. L’enfant tombe malade mais guérit très vite. Trois mois plus tard, on lui inocule la variole : le virus n’aura aucun effet sur lui. Jenner répète plusieurs fois l’expérience et finit par publier ses résultats en 1798. La « vaccination » contre la variole est née. Déjà des précurseurs du transhumanisme ? Notre système immunitaire a besoin d’être éduqué pour être efficace. Est-ce immoral de l’éduquer avec une maladie bénigne pour protéger d’une maladie grave ? Faut-il pour laisser faire la nature supprimer tous les médicaments préventifs et curatifs ?

  6. Bonsoir, je suis l’auteur de cet article. Tout d’abord, je tiens à remercier la rédaction pour publier ma prose. Je me permets d’intervenir pour indiquer la version avec les images et les liens (j’ai demandé à la rédaction de modifier la mise en page de l’article sur Le Salon Beige, cela ne saurait tarder) : https://modernite-totalitarisme.fr/2023/10/05/la-chute-spirituelle-de-lhumanite-du-vaccin-au-totalitarisme/
    Par ailleurs, il me semble que le fond de l’article n’a pas été bien compris par certains ou peut-être lu trop rapidement. Certains évoquent un système immunitaire qui serait à “éduquer”. Je les invite à réfléchir en profondeur à la notion de “rationalisation” au regard de mon propos dans l’article.
    Cordialement
    Jacques Roure

    • Il est vrai que votre raisonnement est un peu difficile à suivre. Par exemple, vous n’excluez pas que l’on se soigne quand on est malade mais vous accusez le principe du vaccin (hors ARN) qui pour vous est une remise en question, voire un rejet, de la nature et sa cohérence divine que représente notre défense immunitaire.
      La frontière entre ces deux appréciations est floue. En effet, le vaccin cité par Philippe de Geofroy n’est qu’une assistance à notre défense immunitaire rendue déficiente par une certaine dégénérescence de notre nature, le vaccin ne crée pas une défense immunitaire mais ne fait que la renforcer et en cela reste inscrit dans l’ordre de la nature. Un médicament pour nous guérir d’une maladie ne fait pas autre chose.
      Votre renvoi à la rationalisation semble cantonner le débat au rejet de tout progrès généré par l’homme : son souci matériel n’est pas la volonté de Dieu inscrite dans la nature.
      Je dirais en galejant un peu : quand celui-ci a inventé l’avion, il a remis en question un principe de la nature qui est la gravitation terrestre …

      • Bonsoir, effectivement, il me semble que le vaccin est l’expression d’un “rejet de la nature et sa cohérence divine”. D’ailleurs, la rationalisation du système immunitaire à laquelle nous procédons à travers le vaccin apparaît à certains auteurs tout à fait défectueuse. Les bienfaits de la vaccination devrait faire l’objet d’un débat digne de ce nom qui n’a certainement jamais eu lieu au pays de Pasteur…
        Mais reprenons le raisonnement. Notre appréhension du réel est partielle. Accordez moi ce fait. Oser prétendre améliorer un objet de la complexité du système immunitaire, avec le peu de connaissance que nous en avons, me semble tout à fait correspondre au travers que dénonçait Spinoza. Mais plus encore, c’est la démarche qui me semble folle. Vous écrivez que le vaccin “n’est qu’une assistance à notre défense immunitaire rendue déficiente par une certaine dégénérescence de notre nature”. Je vous renvoie ici à Spinoza à nouveau. Tout le propos pro-vaccination me semble porter la marque de l’hubris. Notre défense immunitaire serait “déficiente”? Et notre nature “dégénérerait”? Allons bon… Nous nous prenons décidément pour Dieu. Retrouvons la raison. Soignons-nous pour reculer la mort mais acceptons la quand elle vient. Il nous faut réapprendre à bien mourir.
        J’attire votre attention sur le fait que par l’entrée du vaccin (j’aurais pu prendre une autre entrée mais celle-ci m’a semblé très explicite), je tente de montrer que nous chutons dans un monde vide, sans spiritualité, et qu’ainsi s’ouvrent les portes du totalitarisme. Un totalitarisme bien plus sophistiqué que les totalitarismes archaïques du XXème siècle. Cessons de placer la vie comme valeur la plus haute, plaçons la liberté à sa place, et apprenons à mourir, conformément aux sages conseils de Montaigne.
        Cordialement

        • Bien-sûr que notre nature peut dégénérer, les tares corporelles induites par notre mode de vie sont très efficientes à ce propos.
          Le matérialisme me semble plus efficace que les vaccins pour générer un vide spirituel chez l’humain. Quant à la liberté, quelle définition lui donnez-vous ? Si c’est celle de nous affranchir de la loi naturelle, cela me semble compromis. Mais je ne pense pas que vous faites pas allusion à celle-ci ou alors je n’ai rien compris à votre propos.

        • … que vous faites allusion…

Publier une réponse

Nous utilisons des cookies pour vous offrir la meilleure expérience en ligne. En acceptant, vous acceptez l'utilisation de cookies conformément à notre politique de confidentialité des cookies.

Paramètres de confidentialité sauvegardés !
Paramètres de confidentialité

Lorsque vous visitez un site Web, il peut stocker ou récupérer des informations sur votre navigateur, principalement sous la forme de cookies. Contrôlez vos services de cookies personnels ici.


Le Salon Beige a choisi de n'afficher uniquement de la publicité à des sites partenaires !

Refuser tous les services
Accepter tous les services