Dans Famille chrétienne, Anne Gavini s'en prend au débat voulu par François Hollande sur l'euthanasie :
"«François Hollande relance le débat sur la fin de la vie » : c’est ainsi que fut relayée dans de nombreux médias la prise de parole éminemment symbolique du président de la République le 17 juillet. Il y aurait donc consensus sur l’existence, voire la nécessité, d’un débat sur la fin de la vie. En mettant l’accent sur la méthode plutôt que sur le fond, on acte sans le dire que l’euthanasie constitue un vrai sujet de débat en France. Voici évacué d’un revers de manche, en un tour de passe-passe lexical, l’hypothèse selon laquelle la fin de vie n’est pas et ne peut pas être un sujet de débat politique.
La fin de vie, comme son début, est ontologiquement le lieu du mystère ; elle s’accompagne, se redoute, mais ne se décide pas. Seulement voilà, le 17 juillet, lorsque le chef de l’État prend la parole pour encourager les soins palliatifs, il s’interroge : la vie vaut-elle toujours la peine ? la mienne, celle d’un proche. « Ouvrir, rouvrir, relancer », les mots ne suffiraient pas à refléter l’impatience supposée des Français à régner sur leur propre fin. Par voix de commission, l’hypothèse de maîtriser sa mort s’invite à la table des priorités nationales. Au côté des inquiétudes sur l’avenir économique de la France, siégerait donc une question anthropologique majeure : à qui appartient la vie ? Est-ce bien, Messieurs les politiques, de votre ressort, que de vous introduire dans nos consciences ? L’intention est honorable : vous voulez mettre fin à la souffrance, soulager l’entourage, voire entrer dans la danse des pays occidentaux qui ont déjà franchi la ligne rouge. Aucune de ces raisons ne peut nous détourner de notre humanité, nous démettre de nos devoirs, nous séparer de nos familles, nos amis, nos frères. Aucun débat ne doit jauger l’immuable dignité de nos vies, si minuscules soient-elles. Aucun sens de la démocratie ne mérite que l’on y sacrifie le respect de la personne. De quelle démocratie s’agirait-il donc ? De celle qui dissipe le mystère de la vie par le permis d’y mettre fin ?
Moins de quarante ans après l’adoption de la loi Veil, la rhétorique des bons sentiments s’immisce à nouveau dans le discours politique, à l’assaut aujourd’hui de la fin de vie douloureuse. Elle ne doit pas obstruer notre conscience et nous détourner de la vérité : « Toutes les influences, tous les efforts pour imposer le silence, n’arrivent pas à faire taire la voix du Seigneur qui retentit dans la conscience de tout homme », rappelle Jean-Paul II. En ces semaines estivales, revenons au Christ, source de tout amour véritable. Puisqu’il y aura débat, faisons entendre une autre voix : Vox populi, vox dei ? « Obéir à Dieu plutôt qu’aux hommes » sera l’unique réponse que nous pourrons donner alors. Monsieur le Président, vous vouliez prendre le pouls des Français. Laissez-le battre jusqu’au bout."
C.B.
Monsieur le Président, si vous estimez que VOTRE vie ne vaut pas d’être vécue, libre à vous d’y mettre un terme. Depuis longtemps, le suicide n’est plus passible des foudres post-mortem de la société: la mort étant passée, la justice se tait. Un suicidé a droit à un enterrement et la vie continue.
Mais laissez aux autres le choix de refuser le suicide.
De même, pour tous ceux qui trouvent que notre planète est trop encombrée d’êtres humains inutiles: qu’ils donnent le bon exemple et commencent par en sortir volontairement.
Sancenay
S’il exact que le sujet en droit naturel ne saurait faire débat, dans le droit a-naturel du système qui nous préoccupe , il apparaît cependant plus que nécessaire qu’il y ait clarification ,”lexicale” au besoin,et en particulier sur le tour de force sémantique réalisé par le Sieur Léonetti.
(cf- les fameux vrai faux “traitements”)
Suffirait-il que de belles consciences soudainement réveillées ( par l’accroissement de leurs impôts ?) accusent allègrement le chef de l’état de faits qui se produisaient déjà sous le couvert empesé de son prédécesseur qui avait même fait de l’auteur de la loi de 2005 ouvrant droit à l’euthanasie masquée faussement appelée “passive” son ministre des affaires européennes ?
Assurément non.
C’est donc le respect absolu de toute vie qui doit être imposé par la loi, conformément à notre Constitution et à fortiori au droit naturel, socle de justice commun à tous les hommes de bonne volonté.
Faute de quoi les agitations derrières de vaines façades partisanes n’apparaîtront que comme autant de contorsions tardives pour se donner bonne conscience voire permettre, “l’avancée”, comme on dit dans la langue de bois autorisée, l’application de cette loi Léonetti qui a bien du mal sur le terrain à être perçue comme limpide et dénuée d’arrières pensées par les praticiens.