Sous le titre "Ne dites pas à ma mère que j'étais un entrepreneur de gauche", Patrick Robin, Fondateur et Président directeur général de 24h00, écrit sur le Huffington Post en pastichant François Hiollande ("Moi, président de la République...") :
"Moi entrepreneur, j'ai mis 2 ans à oser me verser mon premier salaire
Moi entrepreneur, j'ai épuisé mes maigres économies pour investir dans mon premier projet
Moi entrepreneur, durant plusieurs années j'étais le moins bien payé de mon entreprise
Moi entrepreneur, il m'a fallu attendre 8 ans avant de prendre mes premières vacances
Moi entrepreneur, je travaille 6 jours sur 7 et ne parlons pas des horaires
Moi entrepreneur, j'ai sacrifié des amies et des amours
Moi entrepreneur, si je dépose le bilan, je suis marqué au fer rouge
Moi entrepreneur, si j'échoue je n'aurais pas le droit au chômage
Moi entrepreneur, après un dîner je retourne souvent travailler
Moi entrepreneur, je me suis souvent demandé comment j'allais faire mes échéances
Moi entrepreneur, je ne passe pas toujours de très bonnes nuits, ni de très bonnes journées d'ailleurs
Moi entrepreneur, en 30 ans j'ai créé une quinzaines d'entreprises et quelques 300 emplois sans doute
Moi entrepreneur, je n'ai jamais considéré l'argent comme un moteur, et
quand il y en a je l'apprécie parce qu'il me permet d'entreprendre
encore et encore…
Moi entrepreneur, je suis souvent reparti à zéro animé uniquement par la foi, l'enthousiasme et le gout de l'aventure
Moi entrepreneur, j'ai pris chaque fois tellement de plaisir à créer, construire, partager
Moi entrepreneur, j'ai fait des rencontres extraordinaires
Moi entrepreneur, je crois avoir créé de la valeur pour mon pays et j'en suis assez fier
Moi entrepreneur, sans doute coupable d'avoir « réussi », au yeux des
autres tout du moins, je ne crois pas mériter d'être la cible de qui
que ce soit comme si je devais avoir honte aujourd'hui d'avoir gagné de
l'argent…
Moi entrepreneur, je ne crois pas devoir être catalogué de « riche »
comme s'il s'agissait d'une insulte simplement parce que j'ai la chance
d'avoir cédé certaines de mes entreprises à des montants qui ont été à
la hauteur des risques et des renoncements qui leurs ont permis de se
développer.
Moi entrepreneur, après avoir vendu ma première société j'ai tout
réinvesti dans la suivante. Mais surtout je suis resté en France et
j'étais même fier de payer mes impôts dans mon pays.
Moi entrepreneur, depuis 15 ans j'ai investi une partie de cet argent
pour aider d'autres jeunes entrepreneurs – pour ceux qui s'imaginent que
l'on ne fait cela que motivé par l'appât du gain, la rentabilité
moyenne de ce type d'investissement est d'environ 2% l'an avantages
fiscaux inclus (Mais les projets de la prochaine loi de finance pourrait
bien nous décourager à tout jamais de continuer à prendre ce genre de
risques imbéciles.)
Moi entrepreneur, je me sens persécuté, dénigré, mais aussi énervé,
révolté et pour la première fois en 30 ans, découragé, démotivé… à
quoi bon réussir, c'est tellement mal vu ces derniers temps.Patrick Robin
PS: Nous aurions été des milliers d'entrepreneurs à pouvoir écrire
ces quelques lignes. Un de mes amis, célèbre et talentueux entrepreneur
lui, en réponse à la question d'un journaliste qui lui demandait s'il
était de gauche ou de droite eut cet réponse juste et pleine d'ironie:
"quand on a ma fortune et qu'on reste en France, c'est déjà être un peu de gauche, non?"."
Au Point, il explique :
"Il y a quelques jours, Arnaud Montebourg a expliqué que "les entrepreneurs" devaient agir "en capitaines d'industrie plutôt qu'en rentiers". Cette déclaration est le parfait exemple de la stigmatisation et de l'amalgame qui est fait entre entrepreneur et "richesse", alors que des milliers d'entrepreneurs gagnent à peine plus que le smic. La France a un problème avec la réussite et l'argent, et on n'y encourage pas assez la prise de risque. Quand vous regardez la liste des personnalités préférées dans l'Hexagone, vous trouvez Yannick Noah ou Mimie Mathy, qui sont des personnes que je respecte beaucoup, mais aux États-Unis, c'est Steve Jobs qui est porté au nues. Or créer de la richesse n'est pas sale surtout quand cela permet de la redistribuer ensuite. […]
Investir dans de jeunes entreprises devrait être facilité, et non pénalisé. Comme je l'ai écrit pour ceux qui s'imaginent que l'on place de l'argent dans une start-up motivé uniquement par l'appât du gain, "la rentabilité moyenne de ce type d'investissement est d'environ 2 % l'an, avantages fiscaux inclus". Or, la prochaine loi de finances pourrait taxer davantage encore ces investissements. Résultat, en France, il sera bientôt moralement plus acceptable, et plus intéressant, d'investir dans une oeuvre d'art coûteuse et de la cacher dans un coffre que d'investir dans une start-up. C'est tout sauf faire un pari sur l'avenir."
Noe
Dans une économie où l’offre monétaire est toute entière contrôlée par l’Etat et les banques, le concept d’entrepreneur ne veut plus dire grand chose, dans la mesure où l’entreprise doit être cautionnée par le système financier pour générer de l’argent dont les flux seront contrôlés par les organismes financiers. C’est la raison pour laquelle nous vivons dans un système de capitalisme d’Etat fondé sur un partenariat public-privé où les marchés sont contrôlés par des oligopoles eux-mêmes placés sous la surveillance de l’Etat qui s’arrangera pour que la réglementation verrouille leur domination commerciale. Cela est vrai aussi bien pour la finance que pour l’industrie. Notre système a fait bien des émules, à commencer par les Etats-Unis, mais aussi la Russie et la Chine. Le pauvre petit chef d’entreprise indépendant n’a donc qu’à bien se tenir. Il n’a aucune chance de perdurer, sauf à faire allégeance avec un organisme d’Etat dont les subventions viendront agréablement soutenir son activité économique, pourvu qu’il accepte de rester dans le cadre de la réglementation. C’est le prix à payer pour assurer un développement durable de sa petite entreprise dont les velléités d’indépendance ne viendront pas déranger la concorde sociale sur laquelle veille jalousement les partenaires sociaux.
URBVM56
C’est le principe même de la culture de la punition du succès qu’avait dénoncé Vincent Benard (président de l’Institut Hayek) en Janvier de cette année…
On pourra lire un bon article là dessus : http://france-royale.com/?p=579
david
chez un vigneron aussi !
à lire jusqu’au bout
http://closdesfees.com/blog-herve-bizeul/index.php/post/2012/08/04/Risque-de-Burn-Out
AML
Bien que n’étant pas du tout entrepreneur, je partage tout à fait le constat de cet entrepreneur.Oui, la France a un problème sérieux avec la VRAIE réussite : celle de ceux qui s’investissent pour créer des emplois et faire tourner l’économie. Je ne considère pas comme une “réussite” les Noah et Mathy. Ils n’ont rien crée, rien risqué, rien innové. L’argent qu’ils ont gagné est pour moi ce qu’on appelle “l’argent facile”. Et c’est bien là aussi le probléme en France : tous ceux qui nous gouvernent sortent des ENA et Sciences Po et Cie et n’ont JAMAIS mis “les mains dans le cambouis” ! Ce ne sont que des plus ou moins beaux parleurs qui jouent avec l’argent des autres (nous, les contribuables) sans en porter la responsabilité ! Car, qu’ils gagnent ou qu’ils perdent, ils ne sont tenus responsables de rien. Et cela, c’est scandaleux et intolérable. Quel chef d’entreprise a cette liberté ?????
Kral
Moi, entrepreneur d’une minuscule entreprise (2,5 personnes), je crée de toutes pièces plus de deux millions d’euros de richesse par an (au profit de mes clients). Je ne les prends à personne, je les crée. Un peu comme un peintre qui achète 20 euros de tubes de peinture, et qui crée une peinture qu’il vend 500 000 euros (sauf que la peinture est à mes clients).
Moi, entrepreneur, je vais me casser ! Pas nécessairement partir de France, mais partir du système.
Moi, entrepreneur, je vais tout vendre (même à vil prix) et je dégage du système économique et social.
MOi
Un ami Americain m’a dit qu’il avait beaucoup de respect pour tout entrepreneur Francais: monter un business en france revenait a etre compare a un hero (ou un fou)
chouan 12
et bien moi je vais vous dire, aujourd’hui on n’a pas fini de voir du chômage car avec cette culture socialo-trostko-communo, bcp de petits entrepreneurs qui avaient quelques employés préfèrent travailler seuls car au moins s’ils le gagnent, ils n’ont plus besoin de surveiller de gens qui n’ont pas envie de travailler( c’est le cas de plus en plus, dès que le “patron ” qui travaille 70 h par semaine et plus, a le dos tourné, ils arrêtent de travailler.
Mais voilà ce qu’aurait dû nous dire flamby:
Moi président, comme je n’ai jamais rien fait de ma vie, ce n’est pas demain que je vais commencer, moi président je vous ferai payer ce que je dépenserai, si possible inutilement et surtout vous êtes tellement bêtes que vous payerez, moi président je nommerai un tas d’incapables comme moi qui sont tous des fonctionnaires et qui n’ont jamais rien fait non plus. Moi président je ruinerai la France parce que ces fds n’auront que ce qu’ils méritent etc etc
Jean Theis
Pour Noah et Mathy, ils sont élus par les médias, pas du tout suite à une enquête ! Ces deux-là qu’on nous remet tous les ans, personne n’y pense quand vous faites vous-même votre petite enquête perso.
Malgré la détestation de nos gouvernants envers les riches, ils les fréquentent assidûment et aiment bénéficier de leurs largesses intéressées.
personne
Aujourd’hui, on parle d’auto-entrepreneurs, mais c’est un leurre. J’en suis un, et 55% de mon C.A. est net d’impôts (je négocie bien à l’achat). Je vais devoir passer en société. Dans les mêmes conditions d’achat et vente, je passe à 36% environ, sans tenir comptes des augmentations d’impôts sur les dividendes… Et moins de 30% si je me verse un salaire… Ca vous donne envie de développer votre activité. Je vais être obligé de m’arrêter de travailler en fin d’année si ca continue pour pouvoir conserver mon statut.
Et après ça, on s’étonne que plus personne ne veuille entreprendre…
Et encore, je ne parle même pas de l’option d’embaucher quelqu’un…
Antoine
Entrepreneur fondateur de deux start-up technologiques (10 emplois créés pour chacune), je suis très inquiet en voyant la politique et le discours économique du gouvernement, encore plus étatiste que le précédent. C’est la recette garantie pour que la croissance poursuive sa tendance de long terme vers zéro (et moins) et pour que le pays accélère son déclin.
J’ai financé ces créations d’entreprises et d’emplois en y investissant une bonne partie mes économies personnelles. Père de famille, mère veuve, je suis contraint de rester en France pour l’instant pour raisons familiales.
@Noé : vous avez globalement raison. Il reste cependant encore quelques zones de relative liberté pour entreprendre sans passer par les fourches caudines de l’Etat. De moins en moins…
TDK1
J’ai cité ce plaidoyer dans mon article sur les entrepreneurs qui quittent la France, de même que Chappaz, Le Meur, Simoncini, et surtout, Rosenblum dont j’ai mis l’interview sur BFM dans l’article..
Concernant Robin, il faut tout de même préciser que c’est un gaucho de base, qui a appelé à voter Hollande…
http://maviemonargent.info/2012/les-entrepreneurs-createurs-menacent-de-quitter-la-france/
chouan 12
il y a encore une solution: délocaliser à tour de bras tout en restant en France, c’est complètement légal. Depuis 1997, j’ai délocalisé en Angleterre et je m’en porte très bien, il faut que tous les fiéfés feignants qui dirigent ce pays depuis des lustres comprennent que ceux qui créent les richesses dans ce pays en ont marre de se faire tondre à longueur de journée, à tous ceux qui le désirent, je suis prêt à leur expliquer comment il faut faire.
clovis
Yannick Noah que j’aimais bien quand il jouait au tennis n’est-il pas installé en Suisse dans un abri fiscal? Il a le droit de faire ça mais alors qu’il la ferme au lieu de nous faire la morale!