Mgr Dominique Mamberti, Secrétaire pour les relations avec les Etats, est intervenu le 13 décembre à l'université Urbanienne de Rome lors d'une conférence sur les liens entre la liberté religieuse et le christianisme, organisée par la Georgetown University de Washington ("Christianisme et liberté – Perspectives historiques et contemporaines"). Affirmant que "le concept de droits de l'homme" est né dans un contexte chrétien, il a cité en exemple saint Thomas More qui montra, le payant de sa vie, que ce sont les chrétiens qui ont rejeté, au nom de la liberté de conscience tous types d'abus :
"Le lien entre le christianisme et la liberté est donc originel et profond et plonge ses racines dans l'enseignement du Christ, trouvant ensuite chez saint Paul un de ses promoteurs les plus vaillants et géniaux. La liberté est inhérente au christianisme puisque, comme le dit saint Paul, le Christ nous a libéré pour que nous restions libres, l'apôtre se référant d'abord à la liberté intérieure…qui se répercute naturellement au niveau social…
Nous fêtons cette année le mille sept centième anniversaire de l'Edit de Milan qui marque le couronnement de l'expansion sociale de la liberté intérieure affirmée par saint Paul. En même temps, d'un point de vue historique et culturel, l'Edit marque le début d'un chemin qui a caractérisé l'histoire européenne et du monde entier et qui a conduit, au fil des siècles, à définir les droits de l'homme et à affirmer la liberté religieuse comme le premier des droits de l'homme".
"L'histoire humaine montre qu'il existe un cercle vertueux entre l'ouverture au transcendant caractéristique de l'âme humaine et le développement social. Il suffit de regarder le patrimoine artistique mondial, et pas seulement celui d'origine chrétienne, pour comprendre la bonté d'un tel lien… A ce point, il faut toutefois dissiper un malentendu dans lequel il est facile de tomber parce que le mot liberté peut être interprété de différentes façons. Celle-ci ne peut pas être réduite à un simple libre arbitre, ni comprise négativement comme une absence de lien" et "l'exercice correct de la liberté religieuse ne peut être détaché de l'interaction entre la raison et la foi... Cela constitue, en même temps une barrière contre le relativisme, et contre toutes formes de fondamentalisme religieux qui voient, comme le relativisme, la liberté religieuse comme une menace pour leur affirmation idéologique".