Partager cet article

Culture de mort : Euthanasie

La loi sur l’euthanasie ne fonctionne pas

En Belgique :

Statistics Belgie 2"Décidément, les nuages n'en finissent pas de s'accumuler sur la commission fédérale de contrôle de l'euthanasie. Celle-ci est assaillie de critiques de l'étranger où elle est présentée régulièrement comme le modèle de ce qu'il ne faut pas faire. Elle est aussi attaquée à l'intérieur du pays par une opposition déterminée à démontrer sa partialité, critiquée par des universitaires de tous bords et accusée d'organiser l'absence de contrôle effectif. De l'aveu de ses propres membres (dont son président Wim Distelmans), cette commission est incapable d'enrayer les milliers d'euthanasies non-déclarées annuellement. De plus, elle est noyautée par les lobbys pro-élargissement de la loi. 

Elle est encore apparue la semaine dernière sous un jour peu flatteur dans la presse nationale. La commission s'est montrée incapable de rassembler encore suffisamment de membres répondant au profil légal. Mais aujourd'hui enfin, elle apparaît dans les médias pour avoir fait son travail ! Car ce mercredi, pour la première fois en 13 ans et plus de dix mille (!) cas d'euthanasies et sans doute autant de non-déclarées, bien qu'en affaires courantes, la commission de contrôle a décidé "à l'unanimité" de transférer un cas au parquet, et non des moindres: l'euthanasie de Simone par Marc Van Hoey. Ce dernier, par ailleurs, rien moins que président de Recht op Waardig Sterven (RWS), le principal lobby en faveur de l'extension de l'euthanasie au nord du pays. 

On pourrait, et on espère, y voir le signe d'un réveil tardif, mais salutaire de la commission de contrôle pour faire appliquer la loi. Force est cependant de constater qu'en l'occurrence, elle n'avait guère le choix; En effet, toute la procédure a été filmée par la télévision australienne révélant publiquement des détails particulièrement accablants pour le médecin et la manière dont l'euthanasie est pratiquée en Belgique. 

On peut ainsi y voir une Simone tout à fait en forme, bien loin de la fin de sa vie et ne rentrant d'aucune manière dans les critères de la loi. Motivation invoquée à l'euthanasie : la "fatigue de vie", prétexte invalide, mais maquillé, qui causerait des "souffrances psychiques insupportables". Souffrance psychique certes indéniable due au décès de sa fille, mais dont la cause récente (3 mois !) devrait inciter à un minimum de circonspection et ne rentre certainement pas elle non plus dans le critère d'irrévocabilité voulu par la loi. 

Quant à la forme, elle n'a elle non plus même pas été respectée, l'évaluation de l'état psychique devant obligatoirement être soumis à l'appréciation d'un troisième médecin qualifié pour cela. Tout cela émis publiquement sur les ondes, vu par des milliers de personnes et agrémenté d'images d'un médecin prêt à piétiner tout cadre légal tout en fanfaronnant haut et fort son "humanisme" devant les caméras. La commission aurait-elle voulu couvrir de tels actes qu'on aurait pu se demander si sa responsabilité pénale n'en aurait pas été engagée. A se demander même si ce cas n'a pas été expressément monté en épingle par l'intéressé en vue de provoquer un procès politique en faveur du suicide assisté.

Mais plus interpellantes encore sont les réactions parfois hallucinantes des membres de ladite commission. Une femme parmi celle-ci confiait ainsi jeudi matin sur les ondes de la RTBF sa crainte que ce cas n'effraie les médecins. Ces derniers pourraient en effet être, à l'avenir, plus circonspects avant de passer à l'acte de crainte qu'une condition légale ne soit pas respectée et de voir le dossier se retrouver au parquet. N'est-il pas révélateur de voir une membre de la commission – par ailleurs présidente de l'ADMD (Association pour le Droit de Mourir dans la Dignité) – déplorer ouvertement qu'une de ses actions pourrait avoir pour conséquence d'inciter les médecins à respecter strictement la loi et à appliquer un principe de précaution, c'est-à-dire précisément ce pour quoi elle a été instituée ? Les propos de cette membre, qui déclarait un peu plus tard n'avoir "transmis ce dossier qu'à contrecoeur" montre bien qu'il n'a en réalité jamais été question que la commission ne joue réellement son rôle: contrôler et faire respecter la loi.

Bien que la commission n'a pas eu d'autres choix que de transmettre le dossier à la justice, ce cas montre bien à quel point le conflit d'intérêts au sein de la commission est prégnant. Le président de RWS disposait de plusieurs de ses membres (ensemble avec l'ADMD une minorité de blocage) au sein de la commission de contrôle. Ces associations militent ouvertement pour le droit au suicide assisté, c'est-à-dire pour que les actes exposés dans le documentaire australien soient légalisés. Certaines de ces personnes ont même déjà publiquement déclaré que ce procès devrait être le signal d'un débat pour l'élargissement de la loi au suicide assisté, c'est-à-dire ce dont ils sont chargés de faire respecter l'interdiction. Comment croire que ce cas est isolé, et comment accorder la moindre crédibilité à l'idée que les membres de l'ADMD/RWS ont appliqué strictement la loi sur les cas précédents de suicides assistés qui n'ont pas joui de la même attention médiatique que celui-ci ? Comme ne pas craindre qu'ils n'aient entouré du manteau de la bienveillance les déclarations fournies par le médecin lui-même ? […]"

Partager cet article

16 commentaires

  1. Au secours !
    Plus de 10.000 meurtres “légaux” plus 10.000 autres tolérés ! Ils veulent transformer la Belgique en désert, ou du moins en califat, la nature ayant horreur du vide.

  2. Du temps du regretté Jean Ferré, plusieurs fois le Professeur Israël, cancérologue, avait raconté que les patients à qui, sur leur demande, il avait fourni un médicament susceptible de les faire passer ad patres quand ils ne pourraient plus supporter leur souffrance, avaient conservé précieusement ce produit dans leur table de nuit … produit retrouvé intact après leur mort. Il concluait que l’importait était l’accompagnement palliatif et non le coup de pouce pour en finir.
    Il est étonnant que ces gens, généralement bien portants, qui veulent “maitriser le moment de leur mort”, ne se prennent pas en main au point de se munir d’une arme (ou d’une capsule de cyanure comme certains Résistants) et imposent à un tiers de “les suicider”.

  3. Kelkin, vous voyez juste. La loge organise « le grand remplacement » pour relativiser en Belgique le poids de la religion catholique honnie. Après il sera toujours possible de négocier ou de mettre l’islam au pas.
    Au passage, en soutenant le meurtre organisé, qui est toujours la raison du plus fort, du plus beau et du plus riche, on supprime le deuxième interdit de la religion mosaïque : « tu ne commettras pas de meurtre ».

  4. Lorsqu’il a fallu obtenir la « dépénalisation » de l’avortement, le docteur Peers, était chef de la maternité provinciale de Namur, grand réalisateur d’avortements « clandestins » mis à charge de la sécurité sociale.
    Pour « faire avancer la cause », il n’a pas hésité à faire parvenir à la justice des informations sur certains « cas choisis » ; Il a revendiqué le « droit à l’avortement » avec l’aide d’une campagne de presse faisant pleurer dans les chaumières.
    Le résultat a été qu’une commission parlementaire ad hoc s’est saisie du problème et est arrivée à un « consensus » autorisant l’avortement moyennant certaines limites et conditions. Conditions qui dès le départ n’ont été respectées que par ceux qui le voulaient bien.
    Harvey

  5. Depuis longtemps déjà en Belgique on n’enferme plus les fous, on ne les soigne plus non plus, on se contente de les placer aux postes clés de l’État ou de l’administration.
    C’est une manière comme une autre de s’en débarrasser mais cela conduit le pays au chaos.

  6. Il n’y a aucun doute que cette mise en scène savamment orchestrée et délibérée soit destinée à faire avancer la cause du suicide légal par médecin interposé. Le fait de mettre la commission de contrôle dans une situation où elle ne peut pas faire autrement que de transmettre le dossier à la justice participe de la manœuvre délibérée pour ouvrir le dossier « suicide ».
    Nostradamus.

  7. Madame Herremans, présidente de l’ADMD (Association pour le Droit de Mourir dans la Dignité) et par ailleurs membre de la commission de contrôle, proposait dans de récents tweets
    (http://belgicatho.hautetfort.com/archive/2015/10/30/les-tweets-inquietants-de-jacqueline-herremans-admd-5708669.html )
    que les barbituriques nécessaires à se suicider soient libres d’accès pour toute personne âgée (au delà de 80 ans).
    Je retranscris texto ses messages :
    « Pas de modification de la loi relative à l’euthanasie. Mais une légalisation specifique pour l’assistance au suicide pour celles et ceux qui arrivés au bout du chemin d’une vie accomplie souhaitent y mettre fin le + sereinement possible. Possibilité à partir d’un certain âge (80 ans?) d’obtenir une prescription de médicaments (barbituriques) après discussion avec un psy → confirmer détermination de la personne. Pas d’implication du médecin lors de la prise de la potion de barbituriques quoique sa présence serait utile pour intervenir en cas de problème. Bref, un nouveau débat de société déjà ouvert aux PB.
    J. Herremans. »

  8. Plus exactement cette “loi” fonctionne trop bien, mais certains espèrent encore mieux !

  9. Il faut aborder le problème sous un angle sociologique.
    Il n’y a pas de « droit au suicide ». Le suicide est un fait pas un droit. Ce que l’on revendique comme « droit au suicide » est ce qu’on appelle « suicide assisté ». C’est un meurtre avec consentement. C’est un contrat mis sur sa propre tête, que le tueur exécutera au moment opportun.
    On peut se demander ce que cela veut dire pour une société que d’autoriser ce genre de contrat, que de permettre à certains de ses membres d’être éliminés lorsqu’ils ne servent plus à rien, ou en tout cas qu’ils l’imaginent. Une société utilitariste où la relation entre les personnes est tenue pour quantité négligeable ?
    Une société où les vieux et les faibles sont abandonnés sur la banquise ou dans la montagne pour qu’ils crèvent discrètement sans ennuyer personne ? Mieux, une société où l’on a appris aux faibles et aux vieux à s’auto-éliminer ?
    Shimon

  10. C’est plutôt positif tout cela malgré tout… Est-ce que la Belgique serait en train de se réveiller ? Souhaitons-lui en tout cas et prions pour elle !

  11. Avec le « suicide assisté » comme avec l’« eu-thanasie » on est en plein déni de la réalité, réalité que l’on manipule avec des contresens sémantiques délibérés, des anti-verbes comme disait quelqu’un. C’est une organisation systématique d’un délire systémique, organisé en réseaux sociaux.
    C’est une illusion trompeuse, une erreur fatale, que de dire que l’on possède un corps. Je ne « possède » pas un corps, je « suis » un corps « animé ». Toute atteinte à mon corps est une atteinte à ma personne entière. C’est révoltant de dire que l’« on possède son corps ». C’est réduire l’homme à un pur esprit, ce qu’il n’est pas ou à un corps objet, ce qu’il n’est pas. Cette dichotomie, cette schizophrénie ne conduit que à la mort. C’est l’intégration corps esprit qui est la vie, la force et la joie.
    Socrate

  12. Et le Roi (chrétien ???) qu’en pense t-il ?
    (Selon le magazine Point de vue : il ferait du vélo avec sa famille !!).

  13. Instituer une journée souvenir pour l’holocauste
    Institué dans les hôpitaux!

  14. à C.B.
    les faits sont parlant, doit-on assister les hommes jusqu’à leur mort?
    en les responsabilisant le PROFESSEUR Israel les détourne de leurs dépressions!
    Alliance Vita l’explique c’est l’accompagnement des malades qui est défectueux en occident! La solitude des personnes âgées est terrible,

  15. A force d’abandonner nos anciens tout seuls sur des îles désertes, il n’est pas étonnant que nous finissions par nous interroger s’il ne serait pas plus humain de leur laisser un révolver chargé…
    La composition de la commission de contrôle belge est un tel scandale qu’elle en finit par nuire au camp pro-mort à l’étranger… Malheureusement, l’ADMD possède toujours des appuis importants (70.000 € de subsides d’état) et des relais médiatiques puissants, notamment à travers le centre d’action laïque (“culte” athéo-maçonnique reconne et subsidié par l’état en Belgique). Le frémissement actuel est source d’espérance, mais il ne faut pas oublier que depuis 3 ans que ce scandale est connu, rien ne s’est encore passé…

  16. Celui qui veut se suicider ne doit pas demander à quelqu’un de le faire pour lui !
    Jules Verne avait quelque peu traité de ce sujet dans son roman “Les Tribulations d’un Chinois en Chine”.
    Kin-Fo est un jeune chinois riche, qui est indifférent à tout et ne connaît pas le bonheur. Un jour, il se retrouve ruiné. Ne voulant pas imposer à sa future épouse une vie misérable, il préfère mourir. Au moment de se donner la mort, il se rend compte qu’il ne ressent rien, et décide qu’il ne peut mourir sans connaître d’émotions au moins une fois dans sa vie. Il demande donc à son maître et ami, le philosophe Wang, de le tuer dans un délai imparti, ce qui, il l’espère, lui fera redouter la mort et éprouver quelques émotions. Wang accepte, puis disparaît. Plus tard, Kin-Fo apprend qu’il n’est pas ruiné. Il veut alors vivre et épouser Lé-Ou. Cependant, Wang reste introuvable et Kin-Fo le pourchassera dans toute la Chine pour lui dire qu’il ne veut plus mourir. Kin-Fo comprend la valeur de la vie en étant sous la menace constante d’être assassiné par Wang.
    Morale de l’histoire : il faut avoir connu le malheur, la peur, les soucis pour pouvoir connaître et apprécier le bonheur.
    Ce Kin-Fo représente aujourd’hui la société occidentale. Elle est riche mais est entrain de se saborder. Comment ? Grâce à Wang, c’est à dire ce soi-disant philosophe des “Lumières” !
    Kin-Fo en se laissant entraîner par les idées hédonistes de Wang, alors qu’il doit sa prospérité grâce à la civilisation chrétienne, va tout perdre.
    Mais voilà, comme le disait Soljenitsyne, de cette mort spirituelle apparente de l’occident, va naître des lucioles de résistance ! Kin-Fo va reprendre espoir, alors que toutes ses actions le menaient à disparaître (lois sur l’eugénisme, l’euthanasie, l’avortement, l’homosexualité etc…).
    La question du suicide recoupe les domaines de la religion, de l’honneur et du sens de la vie. Quand une civilisation les a perdus, elle disparaît ! Il en est de même de l’être humain ! De notre Kin-Fo ! Heureusement, ce dernier avait choisi pour le tuer un vrai philosophe : Wang !
    Espérons que l’occident aura aussi son Wang !

Publier une réponse

Nous utilisons des cookies pour vous offrir la meilleure expérience en ligne. En acceptant, vous acceptez l'utilisation de cookies conformément à notre politique de confidentialité des cookies.

Paramètres de confidentialité sauvegardés !
Paramètres de confidentialité

Lorsque vous visitez un site Web, il peut stocker ou récupérer des informations sur votre navigateur, principalement sous la forme de cookies. Contrôlez vos services de cookies personnels ici.


Le Salon Beige a choisi de n'afficher uniquement de la publicité à des sites partenaires !

Refuser tous les services
Accepter tous les services