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Immigration

La marche vers la sécession

La marche vers la sécession

Pierre Brochand, ancien directeur général de la DGSE (Direction générale de la sécurité extérieure) de 2002 à 2008, ainsi qu’ambassadeur de France, notamment en Hongrie et en Israël, a été interrogé par Eugénie Bastié dans Le Figaro. A défaut de fermeture des frontières, d’assimilation ou d’intégration des étrangers, nous en arrivons à la séparation et à la création de diasporas :

[…] La «séparation» n’est que le résultat de ce bilan insatisfaisant. Ce qui n’est guère surprenant, puisque la partition est la pente naturelle de toute société «multi», où chacun vote avec ses pieds et se recroqueville auprès des siens. Je ne connais pas d’exception à cette règle d’airain, en particulier quand les appartenances relèvent de civilisations différentes. Règle qui se borne, d’ailleurs, à acter l’effondrement de la confiance sociale, proportionnel à la «diversité» ambiante.

C’est ainsi que se constituent les «diasporas», noyaux durs, ni assimilés, ni intégrés, à tendance non coopérative, véritables poches du tiers-monde, où se développe une double dynamique de dissidence, sans corde de rappel. D’un côté, la pression sociale que génèrent ces entités, en faveur des mœurs, croyances et modes de vie d’origine, les écarte de plus en plus de ceux du pays d’accueil: d’où un phénomène de divergence générationnelle, jamais vu auparavant, mais que les troubles actuels valident sans discussion. D’un autre côté, ces enclaves ne cessent de s’auto-engendrer, en «boule de neige», grâce à un taux d’accroissement naturel élevé et un engrenage d’aspiration juridique par le biais, entre autres, du regroupement familial.

Cette marche vers la sécession a tétanisé nos élites, qui en ont vite perçu le potentiel explosif. Mais, au lieu de la bloquer, puis de mener une stratégie patiente de roll back, elles se sont contentées d’un containment à court terme, à coups de subventions et reniements clientélistes, enrobés dans un discours fumeux de dénégation ou d’euphémisation, visant à acheter la paix sociale au jour le jour.

Mais tant va la cruche à l’eau qu’elle se casse. Quand les diasporas, en gonflant démesurément (au bas mot 5 millions d’admissions supplémentaires depuis 2005), atteignent une masse critique qui les rend confusément conscientes de leur force irrésistible, quand les compromissions et les concessions unilatérales deviennent autant d’aveux de faiblesse appelant à la transgression, quand ces contre-sociétés portent l’audace à s’ériger en souverainetés concurrentes sur un même espace «un et indivisible», eh bien, le couvercle de la Cocotte-Minute finit par sauter, dès que l’occasion se présente.

En 2005, une première éruption en chaîne avait servi d’avertissement. Hors la tentative d’apaisement budgétaire par la «politique de la ville», il n’en a été tenu aucun compte. Le déchaînement des jours derniers, d’une tout autre envergure, n’est que l’aboutissement de cet aveuglement. […]

En termes d’amplitude, les statistiques officielles donnent à penser – aux historiens de le vérifier – que rien de comparable ne s’est produit dans les villes françaises depuis la Révolution de 1789 ou, au minimum, les semaines ayant suivi la Libération. En particulier, on ne peut être qu’effaré par l’extraordinaire prolifération de la dimension délinquante, sorte de jaillissement paroxystique de la surcriminalité endémique des diasporas. Malheureusement, ces informations taisent le nombre de protagonistes, que l’on peut évaluer très approximativement entre 100.000 et 200.000 personnes (en appliquant le ratio optimiste de 1 % aux effectifs appréhendés chaque nuit). Estimation au doigt mouillé, mais qui permet, au moins, de mettre en doute le cliché rassurant de «l’infime minorité». […]

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9 commentaires

  1. Je trouve le terme “diaspora” relativement mal choisi…
    Définition du petit Robert :
    “Dispersion (d’une communauté) à travers le monde ; la population ainsi dispersée.
    Exemple : La diaspora arménienne.”

    Convenons que nous ne parlons pas tout à fait de la même chose ici !

  2. « on ne peut être qu’effaré par l’extraordinaire prolifération de la dimension délinquante, sorte de jaillissement paroxystique de la surcriminalité endémique des diasporas. »
    Quand on ne nie pas les différences/spécificités raciales/religieuses/sexuelles, on est pas surpris. Les élites républicaines, elles, se sont enfermées dans un déni de réalité car elles n’admettent pas qu’elles aient pu faire des erreurs doctrinales.
    La doctrine « des droits-de-l’homme-et-du-citoyen » n’est pas basée sur le réel. C’est un agglomérat de concepts abstraits qui prône l’individualisme, la négation des communautés et l’effacement des identités réelles des gens moyennant des stages de citoyenneté. C’est une doctrine pondue par des gens qui sont enfermés dans leur mental voir enfermés tout court (loges maçonniques).
    La cinquième Putain va se faire balayer par ses propres néo-citoyens (la démocratie bien comprise). Si elle les combat pour survivre alors elle se met en porte-à-faux vis à vis d’elle même. La diablesse Marianne est divisée contre elle même, laissons-la se dépatouiller avec ses contradictions internes.

    « En termes d’amplitude, les statistiques officielles donnent à penser – aux historiens de le vérifier – que rien de comparable ne s’est produit dans les villes françaises depuis la Révolution de 1789 » Excellente nouvelle, 230 ans d’ignoble régime républicain vont bientôt se refermer.

  3. Une lente descente aux enfers…
    Je précise que mon commentaire n’est ni agressif, ni violent.
    J’étais prêt, comme des milliers de français de coeur, à défendre mon pays contre ses ennemis. À le défendre vraiment, les armes à la main, en constituant des milices privées capables de régler par la force les problèmes générés par quelques centaines de voyous supportés par quelques dizaines de traitres à la France qui se connaissent et font partie du même cercle.
    Hélas, leur pouvoir politique, aidé par des moyens financiers colossaux, supporté par des organes apatrides et tout-puissants, a bâti un réseau de lois, de normes et de jurisprudences qui rendent intouchables les exactions de l’ennemi.
    Politiquement, le problème est insoluble puisque la lutte contre la république et la démocratie représentative est confisquée, inaudible, interdite et sanctionnée par la loi.
    Voilà pourquoi j’ai émigré, non par intérêt égoïste mais parce que je suis convaincu que les français, pour une immense part, préfèrent la situation actuelle à n’importe quelle autre. Ils préfèrent conserver un semblant de bien-être éphémère à toute confrontation, fut-elle victorieuse. Contre les barbares, on n’obtient rien en s’humiliant. On obtient par la force, puis en imposant la reddition et ensuite, à dose homéopathique, on peut être magnanime.
    La France se relèvera quand des milliers de gens en larmes viendront se mettre à genoux dans des églises en ruine et imploreront l’aide de Dieu.
    Alors les hommes combattront et Dieu leur donnera la victoire.

  4. @ Gilles Tournier

    “Alors les hommes combattront et Dieu leur donnera la victoire.”

    – Quels hommes combattront s’ils ont tous émigrés ?
    – Vous avez mis en place une filière d’expatriation de patriotes avec base arrière à l’étranger ?
    – Une contre-offensive est planifiée en cas “d’opportunité” ou vous ferez ça “à l’arrache” ?

  5. Je crois, hélas, que vous avez raison et que votre analyse est la bonne.

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