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Bioéthique

La PMA c’est déjà le droit à l’enfant

Lu ici :

"[…] Je ne comprends pas vraiment comment on peut d'un côté combattre la loi Taubira au nom du refus du droit à l'enfant tout en acceptant d'un autre côté ce même droit à l'enfant pour les couples stables hétérosexuels.

Je comprends bien la problématique de l'impossibilité médicale d'avoir des enfants et la souffrance que cela implique, mais cette souffrance est parfaitement identique à celle des homosexuels qui certes par nature et non par accident, ne peuvent avoir d'enfants. Cette souffrance est également la même concernant un célibataire (qui peut d'ailleurs adopter, même si les origines de la loi étaient circonstancielles à l'époque). 

En aucune manière une souffrance ou une incapacité accidentelle ne justifie le maintien de pratiques anormales. C'est d'ailleurs cet argument irrationnel de la souffrance qui nous était opposé lors de la présentation du projet de loi ou dans les débats avec des membres de LMPT.

L'intérêt de l'enfant dans ces différents cas ne se limite pas au seul accès à ses origines. Il serait sinon urgent de supprimer la naissance sous X fort utile pour inciter des femmes à éviter l'avortement.

L'intérêt de l'enfant est de naître d'une union fertile afin d'avoir non seulement accès à ses origines et de garantir sa filiation, mais également et surtout d'avoir la certitude de ne pas être le résultat d'un droit à l'enfant, quelle que soit la situation et quelle que soit la méthode utilisée: médicale pour la PMA/GPA d'un couple homosexuel ou hétérosexuel, juridique pour l'adoption par les célibataires (au moins pour de jeunes enfants, je comprends la possibilité d'adoptions de personnes majeures par des célibataires).

Ayant pu fréquenter une personne ayant eu recours à la PMA, je puis vous affirmer que leur souffrance réelle de ne pas avoir d'enfant se traduit de manière déformée par le droit d'avoir un enfant puisque la technique médicale le permet. Les conséquences pour les enfants sont assez terribles, entre soulagement d'être né par cette technique qu'ils approuvent en conséquence et compréhension d'être le fruit d'un droit à l'enfant, ce qui n'est pas vraiment agréable.

L'apparition de la PMA (en 1994 il me semble) pour les couples stériles a été le point d'entrée principal des renvendications LGBT, et avec un raisonnement fort logique d'ailleurs, pour parvenir à l'élargissement de cette pratique à tous les couples.

On voit mal avec cette position ambigüe sur la PMA pourquoi refuser la GPA aux couples stériles du fait d'une incapacité éventuelle de porter un enfant in utero (rejet, problème génétique, malformation). C'est d'ailleurs cette logique qui prévaut dans de nombreuses législations mortifères à l'étranger.

Soit on interdit la PMA pour tous et il n'y a pas de porte d'entrée pour des revendications argumentées relevant du droit à l'enfant, soit on laisse perdurer des éléments sources d'incohérence.

Sans compter que la PMA soulève, au delà des questions de filiation et de droit à l'enfant, des questions éthiques graves absentes totalement du débat sur ce sujet: quid des embryons surnuméraires, de leur congélation, de leur élimination in utero, de la sélection eugéniste qui commence à apparaître à l'étranger, des naissances multiples (3,4,5 enfants), des problèmes de santé de ces enfants, etc. […]"

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