Pierre-Olivier Arduin a rapproché l'une des réponses de Benoît XVI le 22 avril sur la première chaîne de télévision italienne avec la loi Leonetti de 2005 sur la fin de vie :
"Une maman lui a ainsi demandé si l’âme de son fils inconscient plongé depuis deux ans dans un état végétatif persistant avait abandonné son corps. Tout à la fois assurée et délicate, la réponse de Benoît XVI n’a pu que réconforter cette femme : «Bien sûr, son âme est encore présente dans son corps. La situation est un peu celle d’une guitare dont les cordes sont détruites et ne peuvent plus résonner. L’instrument qu’est le corps, est lui aussi fragile, il est vulnérable, et l’âme ne peut résonner, pour ainsi dire, mais elle est bien présente». En arrière-fond de cet échange, c’est une nouvelle fois la question cruciale de la dignité intangible de la personne qui est posée, celle dont la vie est dorénavant dépréciée parce qu’en-deçà d’un certain seuil de « qualité ».
L’être humain qui se retrouve dans un coma végétatif est en effet aujourd’hui considéré par nombre de bioéthiciens de par le monde comme une «vie biologique dépersonnalisée». S’appuyant sur une anthropologie matérialiste, ils estiment que la qualification de personne ne peut être attribuée qu’à un être humain doté de la capacité de penser et de se relier au monde qui l’entoure, autrement dit en pleine possession de sa fonction cérébrale. Le moraliste américain Jeff McMahan soutient ainsi que «nous cessons d’exister lorsque notre cerveau perd la capacité d’exercer la conscience», son compatriote Hugo Tristram Engelhardt évoquant quant à lui un «organisme humain vivant mais inoccupé». […]
La loi française du 22 avril 2005, dite loi Leonetti, légitime ainsi la mise en œuvre sur des malades en état végétatif de protocoles euthanasiques combinant suspension de l’alimentation artificielle et sédation. Peu le savent, mais le décret du 29 janvier 2010 a fait de cette procédure spécifique un droit à l’euthanasie opposable par les familles aux professionnels de santé. De proche en proche, c’est tout individu ayant un handicap mental qui pourrait déchoir à l’avenir de son statut de personne. C’est d’ailleurs ce que l’on observe en Belgique et aux Pays-Bas où se multiplient les euthanasies dans le cas d’affections neurodégénératives, dont la plus emblématique est la maladie d’Alzheimer.
[…] L’être humain est une personne, même lorsque pour des raisons contingentes, il n’exerce pas encore – cas de l’embryon ou du fœtus – ou qu’il ne réussit plus à exercer – situation de la personne en état végétatif ou atteinte de démence – ses facultés intellectuelles supérieures. N’est-ce pas en raison de l’évacuation de l’espace public de tout discours métaphysique que nos responsables politiques sont aujourd’hui incapables de protéger tant l’embryon humain que le malade dans le coma ?"
Robert Marchenoir
Belle métaphore d’un pape musicien.
Maquignon M
Comme Benoit XVI nous en a donné l’habitude, c’est simple, beau, évident. En peu de mots, sur des questions complexes ou délicates, il dit Tout. Ce pape est un génie de la pédagogie, du langage, de la Parole…
Quel don immense pour notre église universelle d’aujourd’hui. DEO GARTIAS.
Bernard S
Loi Léonetti : ce n’est pas une suspension mais une suppression de l’alimentation : on appelle cela “laisser mourir” au lieu de tuer, ajoutant l’hypocrisie à l’assassinat.