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Culture de mort : Avortement

L’avortement est le problème fondamental de notre temps

De l'archevêque de Denver, Mgr Chaput :

"l’une des injustices fondamentales de l’Occident aujourd’hui : le crime de l'avortement. Je sais que le droit à l’avortement est inscrit dans les lois actuelles de la quasi-totalité des pays occidentaux. Dans certains cas, ce droit reflète la volonté de la majorité et il est mis en œuvre par des moyens légaux et démocratiques. Et je suis conscient que beaucoup de gens, y compris au sein de l’Église, s’étonnent que nous, catholiques américains, continuions à placer le caractère sacré de la vie prénatale tellement au centre de notre témoignage public. Permettez-moi de vous dire pourquoi je crois que l’avortement est le problème fondamental de notre temps.

Tout d’abord, parce que l'avortement pose aussi la question de la vie dans la vérité. Le droit à la vie est la base de tout autre droit de l’homme. Si ce droit n’est pas inviolable, aucun autre droit ne peut être garanti. Ou, pour parler plus brutalement : un homicide est un homicide, si petite que soit la victime.

Et voici une autre vérité que beaucoup de gens au sein de l’Église n’ont pas encore pleinement assimilée : la défense du nouveau-né et de la vie prénatale est un élément central de l'identité catholique depuis l’âge apostolique. […] On peut en trouver la preuve dans les plus anciens documents de l’histoire de l’Église. De nos jours – alors que le caractère sacré de la vie est menacé non seulement par l’avortement, par l’infanticide et par l’euthanasie, mais aussi par la recherche sur les embryons et par la tentation eugéniste d’éliminer les faibles, les handicapés et les vieillards infirmes – cet aspect de l'identité catholique devient encore plus essentiel pour notre nature de disciples.

Ce que je veux dire quand je parle de l’avortement, c’est ceci : son acceptation si largement répandue dans les pays occidentaux nous montre que, si nos institutions démocratiques ne sont pas fondées sur Dieu ou sur une vérité très haute, elles peuvent très facilement devenir des armes contre notre propre dignité d’hommes. Les valeurs auxquelles nous tenons le plus ne peuvent pas être défendues uniquement par la raison ou simplement pour elles-mêmes. Elles n’ont pas d’auto-affirmation ni de justification "interne". Il n’existe pas de raison intrinsèquement logique ou utilitaire en vertu de laquelle la société devrait respecter les droits de l’homme. Il y a encore moins de raison de reconnaître les droits de ceux dont la vie impose une charge à autrui, comme les enfants dans le sein de leur mère, les malades en phase terminale, ou les handicapés physiques ou mentaux.

Si les droits de l’homme ne viennent pas de Dieu, alors ils dépendent de conventions arbitraires entre les êtres humains. L’État existe pour défendre les droits de l’homme et pour favoriser l'épanouissement de l’homme. L’État ne peut jamais être la source de ces droits. Quand l’État s’arroge ce pouvoir, même une démocratie peut devenir totalitaire. Qu’est-ce c’est que l’avortement légalisé, sinon une forme de violence intime qui se drape dans la démocratie ? La force de la loi est donnée à la volonté de puissance du fort pour tuer le faible. […]

Les croyances catholiques qui irritent le plus profondément les orthodoxies de l'Occident sont celles qui concernent l'avortement, la sexualité, et le mariage d’un homme et d’une femme. Ce n’est pas un hasard. Ces croyances chrétiennes expriment la vérité à propos de la fertilité, de la signification et de la destinée de l’homme. Ces vérités sont subversives dans un monde qui voudrait nous faire croire que Dieu n’est pas nécessaire et que la vie humaine n’a pas de nature ou de but intrinsèques. L’Église doit donc être punie parce que, en dépit de tous les péchés et de toutes les faiblesses des gens qui la composent, elle est encore l’épouse de Jésus-Christ ; elle est encore une source de beauté, de sens et d’espoir qui refuse de mourir ; elle est encore la plus irrésistible et la plus dangereuse hérétique du nouvel ordre du monde. […]

À toutes les époques, l’Église est tentée d’essayer de s’entendre avec César. Et il est très vrai que l’Écriture nous dit de respecter ceux qui nous gouvernent et de prier pour eux. Nous devons avoir un grand amour pour le pays que nous appelons notre patrie. Mais nous ne pouvons jamais rendre à César ce qui est à Dieu. En premier lieu, nous devons obéir à Dieu ; les obligations vis-à-vis du pouvoir politique viennent toujours en deuxième position. […] Nous vivons à une époque où l’Église est appelée à être une communauté croyante de résistance. Nous devons appeler les choses par leur nom. Nous devons combattre les maux que nous voyons. Et, point très important, nous ne devons pas nous bercer de l’illusion selon laquelle, en nous associant aux voix du laïcisme et de la déchristianisation, nous pourrions d’une façon quelconque adoucir ou changer les choses. Seule la vérité peut rendre les hommes libres. Nous devons être des apôtres de Jésus-Christ et de la Vérité qu’il incarne."

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11 commentaires

  1. Synthétique et clair : ce qui se conçoit bien s’énonce clairement !
    Bravo monseigneur !
    Que nos évêques entendent ce discours et se l’approprient à leur tour…
    Prions pour tous nos évêques mais surtout pour tous ces « punis de la vie » que l’on envoie impitoyablement dans les poubelles des hôpitaux au nom des droits de l’homme…

  2. MAGNIFIQUE – MERCI

  3. OUI et archi-oui… l avortement est de loin le plus grave peche au monde. Marthe Robin en parlait aussi ainsi…

  4. Hier soir, au journal télévisé (A2?), un reportage sur les mères qui ont tué leur enfant handicapé: complaisant à souhait, bien prévu pour faire pleurer Margot. Conclusion implicite (il doit être illégal de l’affirmer explicitement): ces femmes ont eu raison; elles ont tué, non par égoïsme, mais “par amour pour leur enfant”.
    Quelle confiance les enfants peuvent-ils avoir dans leurs parents si on arrive à les convaincre que leurs parents ont, à tout âge, droit de vie et de mort sur eux?
    Qu’il faille réclamer, et même se battre, pour plus de solidarité, de compassion, d’aide envers les familles qui ont un enfant “handicapé” (mais qui décide de la frontière entre handicap et non-handicap?), certainement; mais un tel reportage peut aussi s’interpréter comme préparant des heures encore plus sombres pour notre histoire.

  5. Merci à Mrg Chaput pour la clarté et la beauté de son propos.
    On est à des années lumières de la langue de buis.
    Puissent nos évèques de France avoir la même force dans les mots et la même intelligence directe dans le style pour défendre la vie!

  6. D’accord avec C.B.
    Je crains aussi que ces reportages -étalage complaisant de la réelle souffrance de ces mamans- ne servent de prétexte à des lois qui viendraient résoudre dramatiquement ces problèmes.(Ce qui arrangerait bien les “politiques” qui n’ont aucune intention de venir en aide aux handycapés et à leurs familles depuis bien longtemps).
    Il n’y a que l’Eglise pour expliquer et apprendre à respecter la loi naturelle. Elle seule savait agir et compatir aux maux de l’âme et du corps avant que l’état ne décide de lui retirer les établissements construits à cet effet (souvent avec l’argent des chrétiens) : hôpitaux, hospices pour vieillards, établissements pour handicapés etc… et dont les religieuses, toutes dévouées, ne comptaient pas leurs heures.
    Comment avons-nous pu laisser faire cela !

  7. c’est parfait, merci Monseigneur!

  8. L’attitude lache de la majorité de nos eveques sur ce sujet est emblematique.
    Cependant,je regrette de constater que les associations anti avortement soient d’une siderante maladresse dans leur tactique anti abortive.
    Cela fait 35 ans qu’elles “luttent” sans obtenir de vrais resultats.
    Selon moi la raison tient a une confusion strategique:Le refus de dsitingier la position personnelle de la position cupolitique.
    Nous,les croyants catholiques(comme les autres croyants) savons tous a titre personnel que l’avortement est un assassinat.
    A titre politique(distinct de nos choix personnels) que faut il faire?
    Il faut utiliser la technique japonaise defensive qui utilise la force de l’adversaire contre lui meme (Judo).
    Il faut donc attaquer la loi abortive non pas de l’exterieur mais de l’interieur.
    Inserer une serie de pillules empoisonnées en”acceptant” le principe de cette loi absurde et mortelle pour lui inserer un virus mortel.
    A savoir ,distinguer le principe de la loi (legalisation de l’avortment assassinat) des modalités de cette loi.
    Modifier les modalités pratiques de la loi reviendra a saboter la loi….
    Par exemple,considerer que le droit de choisir doit etre un vrai choix.
    Donc que la femme enceinte doit pouvoir se decider (Avorter ou enfanter)en toute liberté.Ce qui implique que l’option Bebe soit tout ausii accessible que l’option abortive.
    Donc que la prise en charge de la femme enceinte,des le constat de grossesse comprenene le maintien de l’acces a une formation (college, lycée,université).
    Ceci implique la mise en place de programmes speciaux pour collegiennes,lyceennes,etudiantes enceintes.
    Donc,entre autres, l’ouverture de lycées-villages (pension complete)pour lyceennes enceintes.
    Autre exemple,instituer la possibilite d’une procedure d'”appel en paternité” venant de la femme enceinte(validable par ADN).
    Le pere prouvé par ADN devant alors ,de par loi ,contribuer aux frais de vie de la femme enceinte…etc etc

  9. L’avortement est effectivement le problème fondamental à résoudre. Rien ne pourra se faire de solide avant cela.

  10. Mille fois bravo !

  11. Quand nous entendrons un tel discours des évêques suisses, cela signifira que quelquechose est en train de changer. Pour le moment TOUS TIMIDES et TOUS TRES POLITIQUEMENT DANS L´AIR DU TEMPS. – Il faut plaire au plus grand nombre sans parler du complexe anti-romain très présent dans le clergé. HEUREUSEMENT que nous avons internet sinon nous aurions déjà désespéré et perdu la foi.

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