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Histoire du christianisme

Le Charnier de la République

Le Charnier de la République

L’historien Joachim Bouflet vient de publier un ouvrage sur la Grande Terreur à Paris (juin-juillet 1794), intitulé Le Charnier de la République. Un ouvrage à mettre entre les mains des robespierristes mais aussi de ceux qui prennent à la légère le retour de l’extrême-gauche à l’Assemblée nationale. Cet épisode a été marqué par l’exécution à Paris, place du Trône Renversé – aujourd’hui place de la Nation -, de plus de 1300 personnes en six semaines. L’auteur raconte les jugements expéditifs d’accusés sans défense pris par le tribunal révolutionnaire présidé par le terrible Fouquier-Tinville. Il est le père de ceux qui diabolisent et condamnent sans procès des opposants politiques, voire toute personne qui ne pense pas correctement.

Ces exécutions en masse ont nécessité le creusement de fosses communes pour recevoir les corps des victimes, véritables charniers institutionnalisés dont les pouvoirs publics ont tenté en vain d’effacer la mémoire, avant qu’ils deviennent un cimetière privé : le cimetière de Picpus. Nombreux sont ceux qui ont été mis à mort pour leur fidélité à la religion et à la foi de leurs ancêtres, comme les bienheureuses carmélites de Compiègne, mais aussi dix-huit autres serviteurs de Dieu ainsi qu’une multitude de martyrs. Ces pages rendent hommage à ces chrétiens héroïques envers lesquels la République n’a jamais fait de mea culpa. Nombre de laïcs ont été envoyés à l’échafaud comme “fanatiques”, et l’on sait que ce terme revêt une haine de la foi catholique. Ainsi Elisabeth Minet, couturière de 46 ans, arrêtée car elle a “cherché à réveiller le fanatisme en colportant et mettant en vente des figures superstitieuses”. Son crime ? Faire commerce de figurines de la Vierge et des saints. Taxée de fanatisme par le tribunal, elle réplique :

“Je ne connais pas de loi qui ait ordonné de faire disparaître tous ces objets ; je vous avoue que je voulais pour ma satisfaction avoir une figure de la bonne Vierge, parce que je suis attachée à la divinité”.

Cette naïve profession de foi suffit à la faire transférer à la Conciergerie, d’où elle ne sort que pour être menée à la guillotine le 16 juin 1794.

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