De François Billot de Lochner sur Liberté Politique :
[…] L’appel à manifester, qui couvait depuis plusieurs semaines, a donc pris corps, et rendez-vous est donné le samedi 6 octobre à Paris.
Sur Internet, sur les réseaux sociaux ou ailleurs, l’on sent comme un piaffement d’impatience. L’on a envie de retourner au feu. La fièvre du militantisme fait battre les cœurs. Les manifestations sont des moments de sociabilité intense, que nos amis de la CGT connaissent bien. La musique techno retentit, les joues se couvrent de craie aux couleurs pastel, il ne manque bientôt plus que l’odeur du barbecue. On va se retrouver en famille, entre amis, les petits sur les épaules, et les grands quelques mètres devant, sous le regard admiratif des parents qui voient lever la graine de rebelle conservateur. On fera des cars, on sera hébergé chez les uns chez les autres. De belles histoires vont se nouer, des coups de foudre, des fiançailles peut-être, des débuts d’engagement politique et associatif sans doute. Et après ? Quelques chroniques rageuses sur la partialité des médias, et puis… rien.
Cela ne signifie pas qu’il ne faut pas manifester. Mais qu’il faut être lucide sur ce qui se joue. Nous sommes et restons politiquement, culturellement et médiatiquement minoritaires. En dépit de plusieurs millions de manifestants réunis au cours de plusieurs grandes manifestations, nous n’avons rien obtenu de ce que nous réclamions en 2013 et 2014. Et il semble que la gauche ait légèrement ri sous cape… Et l’on peut même remonter plus loin : en 1984, les manifestations en faveur de l’école libre avaient fait, pensait-on, reculer le gouvernement. Une victoire pour donner quoi ? Quelques mois plus tard, les tristes accords Lang-Cloupet, muselaient solidement l’enseignement « libre », condamné à imiter son maître l’enseignement public.
Ne nous faisons pas d’illusions. Nous n’avons pas de relais réel et courageux dans la caste politique, seulement d’éphémères soutiens qui retournent leur veste en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire, ou qui savent distinguer quand il le faut leurs « convictions privées » et leur stratégie partisane. Les soutiens de la hiérarchie ecclésiastique sont ponctuels et individuels. Nous sommes dans un système prétendument démocratique, mais pour lequel la parole de toute une frange de la population n’a aucune espèce de valeur. Dans un autre domaine, la mobilisation, semaine après semaine, des Gilets jaunes, a fini par renforcer la stature d’Emmanuel Macron. Son impopularité aussi, certes, mais cela ne l’empêche pas de se maintenir politiquement, et d’avoir, peut-être, un boulevard devant lui pour 2022.
Le bilan du mouvement initié par LMPT, en dehors de belles destinées individuelles, est politiquement un redoutable échec, aussi douloureux cela soit-il à entendre. Avec ce souci de « passer à autre chose » après le vote de la funeste loi Taubira, la Manif pour tous s’est hélas transformée en association ordinaire, axée sur la défense de la famille comme il y en a tant d’autres. D’où la frustration actuelle d’un grand nombre de manifestants d’il y a six ans. Car lorsque la PMA sera votée, faudra-t-il à nouveau « passer à autre chose » ? Et cela jusqu’à ce que tout soit définitivement déconstruit ?
Comme le dit la sagesse antique, vae victis, malheur aux vaincus : ce ne sont pas eux qui écrivent l’histoire. Alors, que faire ? Nous sommes et restons politiquement, culturellement et médiatiquement minoritaires. Le combat que nous devons mener doit donc se fonder sur la puissance, la détermination et la cohérence. Ce qui n’a pas été le cas jusqu’à présent. Sortons de notre confort sociologique douillet. Ne nous masquons pas derrière des semblants de concession marketing au système, à coup de bonnets phrygiens, de musique techno insupportable, de froufrous et de paillettes, tout cela durant trois heures de manifestation suivies par… rien ! Tout cela ne leurre que nous-mêmes. C’est la guerre qui nous attend : allons-nous la mener ?
Pitoune
Analyse totalement partagée, à l’exception près que les manifestations de 2013 n’ont pas été vaines :
Pour preuve : https://www.francetvinfo.fr/abandon-de-la-loi-sur-la-famille-deception-et-colere_522277.html
La manif pour tous n’était pas structurée. Les gilets jaunes n’existaient pas. Les participants naïfs ne savaient pas à quelle sauce ils allaient être mangés. le pouvoir se croyait fort. Tout cela n’est plus vrai aujourd’hui et nous devons méditer sur le sort de l’ecotaxe, enjeu moindre, et de l’action de bonnets rouges beaucoup moins nombreux.
En clair, sans sombrer dans la violence, on ne manifeste pas un mécontentement en arborant un sourire de fête, ça n’est pas crédible ! Le style doit être l’image de notre inquiétude.
A un, deux voire trois millions dans la rue, et on le sera, on peut exiger un vrai dialogue et un équilibre de l’information sinon c’est amplement suffisant pour rétablir par les moyens qui conviennent l’équité que demande toute démocratie qui se respecte.
Pitoune
Autre exception oubliée, sur ce sujet nous sommes politiquement et culturellement très majoritaires, il suffit de regarder les résultats des états généraux de la bioéthique (83% contre la loi). Le reste n’est que communication.
La manifestation doit avoir pour but de casser la propagande et informer sur les enjeux tous ceux qui n’écoutent que les medias aux ordres pour s’informer et ils sont (encore) nombreux. Si on réussit cela, on gagnera sans martyr, quoiqu’il en existe déjà plus de 200.000 par an, ce qui nous fait de très très nombreux soutiens.
Gilles Tournier
La pertinence des réactions est à l’échelle de la lucidité du texte proposé à notre réflexion. Oui, nous sommes en guerre et oui, il y aura des victimes. Les manifestations n’ont pas pour but de faire s’effondrer la république ni de pousser Macron à la démission. C’est totalement insuffisant et cette évidente insuffisance renforce nos ennemis. Elles montrent juste que la réaction existe encore malgré des forces adverses considérables et richissimes. Je regrette que ce texte contourne l’essentiel : nous sommes des contre-révolutionnaires ! Nous croyons définitivement en Dieu, en la victoire finale de Notre-Dame et dans le rétablissement de la monarchie, tout le reste n’est que mouvement tactique, postures (le bonnet phrygien !!!), étapes de la reconquête et futures batailles à mener. Du colonel Château-Jobert :”La révolution est un système organisé de combat mortel, permanent et mondial contre l’ordre naturel chrétien.” Là est notre Ennemi parce que ce combat est effectivement mortel. Nous irons vers l’abîme, c’est certain, mais quand des foules entières, en larmes, s’agenouilleront dans des églises en ruines pour implorer l’aide de Dieu, alors tout se rétablira. Évitons de confondre cause et conséquences et prions non pas pour l’abolition de la PMA mais pour que la France retrouve la foi offerte au peuple franc le jour du baptême de Clovis.
Meltoisan
” … c’est David contre Goliath.” Certes !
Mais c’est aussi “David et Jonathan”, selon une légende fabriquée par des pré-LGBT qui se disent chrétiens, contre lesdits Chrétiens.
Il n’y a qu’une solution, comme toujours, revenir aux sources, à la cause et réclamer l’abrogation de la Loi Taubira, sinon, le combat est vain et les conséquences, les aménagements suivront les uns après les autres …
Imaginons qu’on ait voulu aménager l’occupation du territoire par une armée étrangère sans vouloir gagner la guerre ni exiger l’évacuation totale du territoire. Ce n’est qu’une image, bien sûr et cela n’a aucun rapport avec notre sujet. Et de toute façon, cela ne nous regarde pas !
Chantal de Thoury
Quand on veut abattre un ennemi en faisant le moins de morts c’ est la tète et le coeur que l’on vise.
David avec un simple lance pierre et….et .et les codes de guerre precedemment etablies pour limiter les pertes de vie humaine.
Le peuple juif etait plus faible en ces temps mais comportaient des ames d’elite.
La force d’une zrmee vient de sa capacité a rester unie sur ses objectifs et a ne pas flancher moralement.
C’est tres dur, epuisant meme decourageant sur le long terme.
Cela demande abnegation.
Cela demande souvent pour les faibles de mener des guerillas.
Cela demande de connaitre parfaitement les forces et les faiblesses de chaque partie.
Dans nos manifestations, quelle est notre faiblesse, Elle est deja de la faire dans le bruit pour exalter les sensations.
La faire en silence le plus complet, sans musique en priant (le Chapelet) dans ce murmure commun qui donne un bourdonnement sourd intense en sachant que ce bourdonnement de priere commune est entendu dans les hauteurs celesres qui ne peut que nous entendre.
Obtenir des eveques de France et meme du pape qu’ils lancent un appel general de la priere du Rosaire et du neuvaine du jeune de l’Eglise, et penitence perdonnelles dans toutes les paroisses, est l’arme que la Sainte Vierge Marie demande depuis des siecles dans toutes Ses aparitions., quand le nombre de priants atteint les 10 justes proportionnellement au nombre des habitants de Sodomme et Gommhore le Seigneur intervient et quand ce sont les meres et grand meres qui prient , la reponse du Ciel est encore plus grande.
Don manifestation oui mais dans le silence de la priere qui aguerit les ames zu combat spirituel et obtient les victoires temporelles sur les adeptes du Mal.
Or nous sommes certains que ce que nous combattons le mariage pour tous quxil faut abroger, la PMA et la GPA l’Euthanasie et l’assassinat des bebes dans le ventre de leur mère, et la pornographie qui qalit les amas vers le plus bas pire que l’Animalité sont les plus grands maux actuels.
et que si on les empeche honnetement, le Ciel s’occupera du reste de nos vies car “cherchez le Royaume de Dieu et Sa justice et le reste nous sera donné de surcroit”
venara
Tant que les Français préféreront “vivre à genoux” plutôt “que mourir debout” à l’inverse des Résistants de la Seconde Guerre Mondiale, nous ne sommes pas “sortis de l’auberge” !!! La plupart des jeunes (moins de cinquante ans) par suite de leur manque de culture générale et historique en particulier, et de leur désintérêt de la politique et des évènements actuels dont ils ne voient pas la gravité, ne se rend compte de rien. Le temps ou “des foules entières, en larmes, s’agenouilleront dans des églises en ruines pour implorer l’aide de Dieu” me paraît bien éloigné.
Mais la Croix régnera sur les ruines de l’incrédulité et du laïcisme : voir la croix sur les ruines de Notre-Dame.
philippe paternot
manifester, prier, c’est bien, mais aller voter pour dire officiellement que certaines coutumes et traditions ne doivent as être foulées aux pieds, c’est aussi très efficace
Prout
Rappelez-nous qui a gagné ? David ou Goliath ?
De plus “David et Jonathan”…. oui c’est sympa, “Est-ce que tu viens pour les vacances ?” !!
lavergne21
Je suis assez troublé par le texte de François de Lochner : où veut-il en venir ? Bien qu’il s’en défende , inutile de manifester ? Je ne suis pas du tout d’accord . Nous avons obtenu en 2014 l’abandon du projet de PMA pour toutes : Hollande a reculé . D’après les sondages, notre point de vue est majoritaire quant à la conséquence de la PMA : créer “ex nihilo” les enfants sans père ( non, à partir d’une pipette de sperme ). Certes nous avons contre nous, outre le gouvernement, l’argent et les médias : cela fait beaucoup . L’Eglise ne se mouille pas beaucoup, encore que le texte de Mgr d’Ornellas va dans le bon sens mais ne dit pas “non c’est non” comme le Christ nous y invite.
J’en conclue qu’il faut absolument se mobiliser et j’en serai ; ce n’est qu’une bataille au sein d’une guerre plus longue commencée en 1975. Même si nous n’avons que 10 % de chances de faire reculer le gouvernement , cela vaut le coup ; je ne me rappelle plus qui a dit que les batailles qu’on est sûr de perdre sont celles que l’on ne livre pas. N’oublions pas l’Esprit Saint : s’il est à nos côtés, il peut nous donner un sacré coup de main et faire la différence. Quant à la forme de cette manifestation, il faut y réfléchir mais ce n’est pas le plus urgent.
AFumey
Pas du tout d’accord avec FB de L !
La révolution armée? avec quelles troupes? pour aboutir à quoi? C’est tentant quand on se heurte à la mauvaise foi mais cela débouche toujours sur l’inverse de ce qu’on prévoit.
Bien garder en tête: “les moyens définissent la fin”. Je doute que FB de L ait l’âme d’un Robespierre ou d’un Lénine – ceux qui le connaissent mieux que moi confirmeront sans doute. Pourtant c’est bien la suite de ces peu reluisants prédécesseurs qu’il suggère. Est-ce bien raisonnable?
Nos adversaires se pourlèchent les babines d’avance: notre faiblesse nous condamne à l’échec, là où pourtant d’innombrables réseaux ont été tissés par ces manifestations. Ce serait envoyer David en armure et épée contre Goliath: erreur majeure!
Les sociétés sont divisées selon la proportion approximative 10 – 80 – 10: 10% de convaincus et militant de chaque camp, et 80% d’indécis, de faibles, d’opportunistes et autres. La proportion actuelle est peut-être 5 – 80 – 15, les 15% en notre faveur ce qui pourrait être perçu comme une majorité écrasante; mais ces 5%, ou moins, contrôle l’essentiel des 80% par le biais des médias.
Ce qui commence à changer, c’est que notre guérilla rend les mensonges plus visibles; que les intentions masquées sont progressivement dévoilées. La stratégie gagnante est bien de poursuivre notre guerre d’usure – facile car c’est la simple vérité que nous défendons – et laisser les ’80’ goûter aux conséquences de leur inaction, en particulier dans leur propre confort, dans leur propre vie. Alors seulement ils se soulèveront pour se tourner vers ceux qui auront été prophètes.