Le gouverneur de Géorgie a signé ce mardi une loi qui interdit aux femmes de cet Etat du Sud des Etats-Unis d’avorter dès que les battements de cœur du fœtus peuvent être détectés. Le texte revient pour ses détracteurs à interdire de facto les avortements, puisque le cœur peut être entendu dès la sixième semaine de grossesse, quand de nombreuses femmes n’ont pas encore conscience d’être enceintes.
Le gouverneur républicain Brian Kemp a signé le texte, parmi les plus provie du pays, en dépit de menaces de boycott de stars d’Hollywood, qui avaient fait savoir qu’ils ne pourraient plus travailler en Géorgie… Le gouverneur a rétorqué :
«Nous défendons les innocents, les vulnérables, ceux qui ne peuvent pas parler pour eux-mêmes»
Le texte doit entrer en vigueur en janvier 2020 et prévoit des exceptions en cas de viol, d’inceste ou de danger vital pour la mère.
La loi, qui s’inscrit dans une offensive tous azimuts des militants pro-vie, vise à tester les limites de la décision emblématique de la Cour suprême des Etats-Unis «Roe v. Wade» qui a reconnu en 1973 le droit des femmes à avorter. Des textes similaires adoptés dans le Kentucky et le Mississippi ont été bloqués par des tribunaux et il est probable que la loi de Géorgie connaisse le même sort. Si des juges fédéraux bloquent le texte, la Géorgie fera appel dans l’espoir d’aller jusqu’à la Cour suprême et de la convaincre de revenir sur sa décision de 1973.
L’institut pro-avortement Guttmacher a recensé plus de 300 mesures restreignant l’avortement adoptées depuis le début de l’année dans 28 Etats américains. L’Ohio, le Missouri et le Tennessee sont, comme la Géorgie, également en passe d’adopter des lois dites «battement de coeur». Les législateurs de l’Alabama veulent eux interdire aux médecins de pratiquer des avortements, sous peine de prison.