Le journaliste italien Gianluigi Nuzzi, à l'origine du scandale "Vatileaks" vient de publier son ouvrage en France. Il déclare à Metro :
"[Le majordome du Pape, Paolo Gabriele] m'a aidé. Je peux vous le dire maintenant. Il m'a transmis des
photocopies de documents secrets. Mais il n'est pas ma seule source, et
je n'en dirai pas plus. Mais je m'interroge : sa détention est-elle
indispensable ? Il est un catholique irréprochable. Il l'a fait pour
aider Benoît XVI. Il a souffert de voir combien sa foi était loin de la
réalité vaticane, de l'exercice du pouvoir. Je pense que c'est par
honnêteté qu'il a fait ça, par souci de transparence. […]L'Eglise est une institution millénaire. Je ne crois pas que mon livre
va changer quelque chose. Je crois, de toute façon, que les procès de
transparence sont inévitables. Et c'est mon travail, en tant que
journaliste, de lever les secrets, de déminer le terrain. […] On m'accuse d'avoir fait du mal à l'Eglise. C'est faux
! Elle s'est fait mal toute seule. Je ne suis pas acteur dans ces
histoires, je ne fais que les rapporter. Sans juger. L'argent, la
corruption… ce sont des affaires publiques, il faut les faire
connaître. Le public connaît le Vatican sous son jour positif. Je n'ai
fait que le montrer tel qu'il est : un Etat comme les autres, avec ses
crises internes, ses mensonges. […]Oui, je suis baptisé. Ce qui ne change rien à mon métier ou à ma
démarche. Mais en tant que chrétien, j'ai été blessé par ces
découvertes. La chose qui m'a le plus ébranlée, c'est de voir la
solitude et la difficulté du Pape Benoît XVI à faire bouger les choses. […] Mais je le préfère à Jean-Paul II. Il est
très différent. C'est lui qui a essayé de mettre de la transparence dans
l'Eglise, qui fut le premier à dire tout haut que les ambitions
humaines du pouvoir mettaient en danger la foi vaticane. C'est lui qui a
jeté les pédophiles dehors."