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Culture de mort : Euthanasie

Le Luxembourg a légalisé l’euthanasie

Le Luxembourg est devenu aujourd'hui le 3e pays de l'Union européenne à légaliser l'euthanasie, après les Pays-Bas et la Belgique. La loi, promulguée hier par le chef de l'Etat, le grand duc Henri, et publiée aujourd'hui au journal officiel luxembourgeois, stipule :

"N'est pas sanctionné pénalement et ne peut donner lieu à une action civile en dommage et intérêts le fait par un médecin de répondre à une demande d'euthanasie ou d'assistance au suicide".

L Adoptée en seconde lecture par les députés luxembourgeois le 18 décembre, le texte avait suscité l'opposition du grand duc, qui avait menacé de ne pas le signer. Pour contourner les réticences du monarque et éviter une crise institutionnelle majeure, le parlement luxembourgeois a modifié la Constitution et réduire les pouvoirs du souverain. Celui-ci n'a plus comme par le passé à "sanctionner" les lois pour les valider, mais il se contente de les "promulguer", sans que cela ait valeur d'assentiment. Cette réforme a fait évoluer le Luxembourg vers une monarchie purement protocolaire, ce à quoi le grand duc lui-même aspirait. Tel Pilate, celui qui aurait pu arrêter cette loi pro-mort a baissé les bras.

Michel Janva

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17 commentaires

  1. Je ne cherche pas à couper les cheveux en quatre, mais si l’article de loi se limite à ce qui est mentionné ici, il ne s’agit pas d’une légalisation, mais davantage d’une dépénalisation de l’euthanasie…
    [Vous m’expliquez la différence ? MJ]

  2. Hélas, c’est un Bourbon par son grand-père Bourbon-Parme, oncle de Zita de Habsbourg.

  3. C’est bien plus grave : cela dépasse le cas de l’euthanasie “classique”, qui consiste à “achever” un mourant.
    Ce que la loi permet (ou dépénalise), c’est l’assistance au suicide : y compris le suicide d’un homme de 30 ans qui a un chagrin d’amour !!!
    NB : à l’époque où tout le monde catholique louangeait le grand-duc, j’avais été le seul à dénoncer la farce et à annoncer que ledit grand-duc faisait un pas de clerc, et qu’il signerait la loi sitôt votée …

  4. @ Pascal : “Hélas, c’est un Bourbon”
    Raison de plus …
    On ne compte plus le nombre de Bourbon ou de Habsbourg qui ont renié la souveraineté divine sur leur couronne, ni le primat de la loi divine sur la loi des hommes ! A commencer par Louis XVI, roi des Français (depuis 1790)…
    Il ne faut pas avoir une vision idéalisée et romantique de l’histoire.

  5. il n’en reste pas moins qu’il ne nous revient ni de le juger, ni de d’accabler l’homme en question, qu’il fût Grand Duc ou modeste administré qui n’aurait pu “arrêter”rien du tout.

  6. Oui Berg, mais Louis XVI conscient de ses erreurs est mort en martyr!
    Seule solution qu’il reste au Grand Duc!
    Mais auriez-vous fait mieux que lui, dans les mêmes circonstances?
    L’avenir vous apportera peut-être une réponse à cette question!

  7. @ Berg
    HB a répondu à ma place : Louis XVI a vacillé, mais il avait été également abandonné par la noblesse et les élites sociales, sans moralité ni foi chrétienne pour la plupart (en ce sens, il en est de même au Luxembourg). Puis il s’est battu ensuite contre la la Constituante puis la Convention, pied à pied, en homme d’Etat. Et c’est pourquoi ils décidèrent de le mettre à mort.

  8. Pour une Zita ou un Baudouin, combien de membres de ces familles ont eu et ont encore des comportements bien loin de l’enseignement de l’Eglise, que ce soit sur les plans politique, social…et je passe sur les affaires de moeurs. Nos grands rois et nos petits princes d’aujourd’hui, combien de maitresses ou d’amants, de batards…

  9. Les lecteurs du SB ont donc élu un Ponce Pilate comme Laïc de l’année 2008 !
    Je ne condamne pas, mais le moins que l’on puisse dire est que ce n’est pas glorieux du tout, du tout.

  10. @MJ
    il y a une différence entre légalisation et dépénalisation. la dépénalisation consiste à ne plus réprimer pénalement, mais des sanctions civiles demeurent possibles (ex de l’adultère qui n’est plus réprimé pénalement mais qui viole les disposisitions du Code civil sur le devoir de fidélité art. 315 il me semble). la légalisation, c’est rendre autorisé ce qui ne l’était pas avant. Ainsi dépénaliser l’euthanasie ce serait simplement ne plus la réprimer, la légaliser ce serait en plus la permettre et l’institutionnaliser

  11. Une loi, à l’inverse d’une convention, ne stipule pas mais dispose.

  12. Triste affaire !
    L’attitude du Grand Duc n’est pas glorieuse. C’est trop facile d’encourager un changement de constitution pour ne pas à avoir à donner son accord. J’aurai souhaité qu’il combatte vigoureusement cette loi. Alors, si même celle-ci avait fini par passer, au moins il aurait eu le courage d’avoir tout tenté pour l’éviter.

  13. Pour sur qu’à l’avenir il faudra réfléchir avant de se faire soigner dans un hopital luxembourgeois!

  14. Pauvre Duc, l’aristocratie morale n’a décidément plus grand chose à voir avec l’aristocratie des titres ronflants… Pendant ce temps notre bon prince Jean gagne sa vie en monayant son nom par des conférences grassement payées où il prêche la bonne parole…

  15. élu catholique de l’année par le SB, ce qui montre, encore une fois, que la majorité s’est trompée et que le vote démocratique est biaisé.

  16. FORFAITURE !

  17. Chers lecteurs du salon beige,
    Je trouve qu’il est dur de comparer un homme qui a eu le courage de se battre pour ses convictions à Ponce Pilate. Le Grand Duc du Luxembourg a prouvé son désaccord vis-à-vis du projet de loi concernant l’euthanasie en refusant de le sanctionner. Cet acte lui a valu une chute de popularité dans son pays de trente pourcent. S’y rajoute qu’il s’est mis a dos la majeure partie de son gouvernement (vous avez pus le suivre dans la presse d’il y a quelques mois). Comme l’explique l’article, le faite de sanctionner une loi, c’est d’approuver son contenu. En refusant de sanctionner la loi se référant a l’euthanasie, le Grand Duc a fait part de ses convictions morales et religieuses a tous les luxembourgeois. Il s’est ainsi opposé à tous ceux qui ne partagent pas ses mêmes convictions. Si le Grand Duc avait cependant refusé de promulguer cette loi, il ne se serait pas proprement opposé au problème de l’euthanasie, mais au système démocratique lui-même. En la promulguant, il ne la cautionne plus, mais il respecte la décision de son peuple. (Sachant que plus de 60 pourcent des luxembourgeois sont pour l’euthanasie) Il ne s’agit donc plus que d’un acte purement administratif. Le refus de promulgation aurait cependant entrainé une crise institutionnelle certaine ainsi que l’abdication automatique du monarque. Il est certain que si on est un observateur externe, on ne peut pas se rendre compte de ce qui se serait réellement passé au Luxembourg dans ce cas. Mais est-ce juste pour un souverain de laisser tomber ses citoyens à cause d’une divergence d’opinion aussi grave soit-elle? Le devoir d’un souverain est d’essayer d’influencer dans le meilleur sens possible ses concitoyens, mais non de les abandonner. Le Grand Duc du Luxembourg a su montrer son désaccord et il a certainement fait basculer l’opinion de certains dans le bon sens, mais je ne pense pas qu’il aurait pu faire beaucoup plus. J’espère simplement que sa prise de position en a inspiré d’autres à faire comme lui et a continuer la bataille.
    [Malheureusement son refus a mobilisé très peu de monde. En outre, c’est lui-même qui a suggéré au gouvernement de modifier la Constitution. Enfin, il aurait pu aussi refuser cet acte administratif.
    Pilate aussi avait montré son désaccord (“je ne trouve en Lui aucun motif de condamnation”), mais il a agit ainsi par peur.
    MJ]

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