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France : Société

Le modèle social français créateur de pauvreté

Alain Mathieu, président de Contribuables Associés vient de publier une analyse du système redistributif français. La conclusion est à l’opposé des opinions habituelles : notre modèle social est l’un des grands responsables du maintien d’un taux de pauvreté élevé et du retard de notre économie. Martin Hirsch, Haut Commissaire aux solidarités actives, avait constaté :

"Ce qui est troublant c’est que depuis des années, les dépenses sociales augmentent sans cesse, sans que la pauvreté diminue".

Alors que l’Etat devrait verser de préférence aux pauvres, il donne plus aux privilégiés : les allocations versées aux personnes défavorisées (6,3 % de la population) sont inférieures à 3,8 % du total des transferts sociaux. La baisse du chômage, la réduction de la pauvreté et l’élévation de notre niveau de vie passent par une refonte complète de la fiscalité et des aides, et surtout par une réduction drastique de la dépense publique.

La France détient le record du prélèvement de cotisations sociales en Europe. Elles représentent 16,3 % du PIB contre 14,3 % en Suède, 13,9 % en Allemagne et 4,5 % en Irlande. En France, on peut toucher 5.458 euros par mois d’indemnités de chômage. C’est 2,6 fois plus que le maximum possible en Allemagne. Les 8 pays de l’OCDE qui ont baissé leurs dépenses publiques en moyenne de 11,6 % de leur PIB depuis 1993 ont vu leur taux de chômage baisser de 55%  en moyenne sur la même période.

Contrairement à une idée répandue, le principe de solidarité défendu par l’Eglise dans sa doctrine sociale ne consiste pas en un espèce de socialisme redistributeur :

"La solidarité doit être saisie avant tout dans sa valeur de principe social ordonnateur des institutions, en vertu duquel les «structures de péché» qui dominent les rapports entre les personnes et les peuples doivent être dépassées et transformées en structures de solidarité, à travers l’élaboration ou la modification opportune de lois, de règles du marché ou la création d’institutions. La solidarité est également une véritable vertu morale, et non pas « un sentiment de compassion vague ou d’attendrissement superficiel pour les maux subis par tant de personnes proches ou lointaines. Au contraire, c’est la détermination ferme et persévérante de travailler pour le bien commun […] Le terme « solidarité », largement employé par le Magistère, exprime en synthèse l’exigence de reconnaître dans l’ensemble des liens qui unissent les hommes et les groupes sociaux entre eux, l’espace offert à la liberté humaine pour pourvoir à la croissance commune, partagée par tous." [§ 192 à 195]

Et, au §355, consacré aux finances publiques :

"l’objectif vers lequel il faut tendre consiste en des finances publiques capables de se proposer comme instrument de développement et de solidarité. Des finances publiques équitables et efficaces produisent des effets vertueux sur l’économie, car elles parviennent à favoriser la croissance de l’emploi, à soutenir les activités des entreprises et les initiatives sans but lucratif, et contribuent à accroître la crédibilité de l’État comme garant des systèmes de prévoyance et de protection sociales, destinés en particulier à protéger les plus faibles.

Les finances publiques s’orientent vers le bien commun quand elles s’en tiennent à quelques principes fondamentaux : paiement des impôts comme spécification du devoir de solidarité; rationalité et équité dans l’imposition des contributions; rigueur et intégrité dans l’administration et dans la destination des ressources publiques. Dans la distribution des ressources, les finances publiques doivent suivre les principes de la solidarité, de l’égalité, de la mise en valeur des talents, et accorder une grande attention au soutien des familles, en destinant à cette fin une quantité appropriée de ressources."

Michel Janva

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3 commentaires

  1. Malheureusement pas un mot sur la misère du monde qui déferle sur notre notre pays et qui nous ruine à grande vitesse. Si rien n’est fait de ce côté, rien n’est possible et la france va devenir un riche pays de pauvres.

  2. Ca fait plaisir de voir qu’on prend conscience du noeud du problème.
    D’après la loi de Bitur-Camember, toute richesse prise par la violence (de l’état en l’occurence)et redistribuée arbitrairement est entièrement détuite sur la durée. En fait elle ne sert à rien, parce que pour l’acquérir, les bénéficiaires de l’aide sont prêts à dépenser une énergie (travail inutile) égale à sa valeur.
    La redistribution par la violence, n’est morale qu’à certaines conditions :
    – qu’elle ne soit pas spoliatrice pour celui que l’on vole des fruits légitimes de son travail (les anglais ont défini spolier au delà de 20 % des revenus)
    – que les bénéficiaires ne se soient pas mis volontairement dans la situation de bénéficiaire.
    – que les bénéficiaires soient aidés ponctuellement à sortir de de leur situation, et non de façon définitive avec la volonté d’y rester.
    – que les bénéficiaires de l’aide la rembourse dès qu’ils sont sortis de la difficile situation dans laquelle ils étaient.
    Enfin la redistribution par la violence (fut elle de l’état), empêche la charité de s’exercer. Elle est foncièrement anti-chrétienne.
    Donc elle ne marche pas.
    Tous les économistes savent que la richesse produite par un pays est TOUJOURS inversement proportionnelle au taux de redistribution collectiviste.
    Comme disait fort justement Coluche, le socialisme est le seul remède grave à nos maux qu’on a pas d’abord testé sur les animaux. Il aura fallu que les français le teste, pour découvrir son inefficacité et sa dangerosité.

  3. Il me semble difficile de comparer les pays comme il est fait ici. Les comparaisons ne peuvent se faire selon la formule consacrée des économistes que “Toutes choses égales par ailleurs”
    En ce qui concerne l’Allemagne, ce pays a été utilisé sur la seconde moitié du siècle passé comme bras armé économique des USA en Europe, il a donc bénéficié à plein du “système dollar”, pas notre pays qui bien au contraire l’a subi.
    Par ailleurs il est important de situer toujours le point de départ du raisonnement et en conséquence la position des pays respectifs à ce moment : tout le monde n’a pas le même développement.
    Il est certain que la Révolution française a fait entrer notre pays dans une phase malthusienne que je nomme les 200 dramatiques, elle se termine en 1989.
    Il faudra noter également que notre pays est le plus grand en superficie pour la vieille Europe soit 550 000 Km2, le double de l’Angleterre, de l’Italie (deux pays qui concentrent leur population sur 1/2 de leur surface) et presque de l’Allemagne : cela crée des obligations d’investissement on s’en doute qui ne sont pas les mêmes.
    En 1940 les démographes estimaient que la population française était équilibrée entre la campagne et la ville.
    De Gaulle après son coup d’Etat disait que le boulet économique de la France était son agriculture (sous entendu le trop grand nombre de français dans cette activité).
    Il y a donc on le voit un substrat économique qu’il faut intégrer sous peine de dérapage.
    Par exemple, le système Allemand n’est pas le même puisque qu’il n’y a pas de SMIC. Au surplus, la fécondité est proche de 1.2 avec un chômage important, preuve que le modèle n’est pas véritablement efficace.
    En Suède qui n’est un modèle en rien, il faut travailler jusqu’à 67 ans 1/2 et l’on estime à 400 000 le nombre de personnes indemnisées sans cause réelle hors du chômage officiel.
    Le pays a d’ailleurs changé comme on le sait de système politique.
    Je ne suis pas quant à moi partisan de la critique par la surestimation des autres et le dénigrement de son propre pays.
    Les points qu’il me semble important de développer sont ceux de l’accès au crédit gratuit et plus large pour les entrepreneurs, on sait que certains ont voulu faire croire par le passé que ce point valait pour une mesure anti-capitaliste voulant confondre cet aspect essentiel avec le non-crédit (l’activité des entrepreneurs bénéficie à l’ensemble de la population, il n’est pas utile qu’un intermédiaire ponctionne le mécanisme).
    La formation d’entreprise à but non lucratif me semble une hérésie tant on sait l’usage qui en est fait en réalité.
    Une juste rétribution peut être adoptée pour toute activité “sociale” comme l’enseignement, l’accompagnement etc..
    Ensuite, dans une perspective macro-économique, un grand système de redistribution a minima, tant cet aspect ne peut plus désormais être réalisé par petites touches devant la concentration phénoménale des grosses entreprises.
    Il devra incorporer le coût de l’élevage des enfants tout comme la redéfinition des retraites.
    Pour ces dernières, nous disposons actuellement d’un système mensonger élaboré par le global-parti (association de la gauche et de la droite .. comme en Allemagne politique) au détriment des français.
    Enfin, il faudra bien aborder la question du travail des femmes qui doivent participer comme elles le faisaient avant et l’on toujours fait en dehors d’une période récente : ce sera la libération de l’homme esclave.
    Il y a une forte corrélation entre le nécessaire travail des femmes et la fin de l’immigration.
    Tout cela devra se réaliser aussi bien dans l’objectif constant du basculement de toute la cohorte fonctionnaire vers des activités ordinaires.
    (L’allemagne, et c’est une bonne comparaison, dispose proportionnellement de la moitié de fonctionnaires pour un service à peine meilleur).
    Voilà les perspectives qu’il convient de travailler et pour lesquelles il faut proposer ; l’on peut encore ajouter au titre de tare inutile la baisse conséquente et assidue de la TVA.

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