Le Parlement irlandais a rejeté aujourd’hui par 95 voix contre 45 le projet de loi visant à légaliser l'avortement en cas de malformation grave du foetus, se conformant ainsi à la ligne du premier ministre Enda Kenny, résolument opposé à une réforme.
Actuellement, l'avortement n'est permis que si la vie de la mère est en danger. Il est en revanche interdit en cas de viol, de malformation du foetus ou de risques pour la santé de la mère, le 8e amendement de la Constitution irlandaise donnant des droits égaux au foetus et à la mère.
Mais la pression des pro-avortement ne faiblit pas : le Parlement doit débattre prochainement d'un autre projet de loi sur la tenue d'un référendum sur la question. Et début juin, le comité des droits de l'Homme de l'ONU, outrepassant ses droits, avait demandé à l'Irlande de modifier sa loi sur l'avortement en estimant qu'elle soumettait les femmes à un "traitement cruel, inhumain et dégradant".
Addendum : une lectrice nous précise que le Premier Ministre n’est pas du tout contre une réforme, tout au contraire, il souhaite ardemment légiférer pour que la culture de mort fasse son entrée officielle dans les hôpitaux irlandais (qui pendant très longtemps, et peut être encore aujourd’hui, étaient considérés par l’OMS comme les plus sûrs au monde pour mettre un bébé au monde !).
La seule raison pour laquelle le Premier Ministre ne voulait pas de cette loi, c’est qu’elle avait été jugée anticonstitutionnelle par le Attorney General (à peu près le Garde des Sceaux en France- donne des avis la légalité/constitutionalité des projets et propositions de lois, entre autres). Proposée par un « independent », elle était mal écrite, et ne tenait pas compte des contraintes constitutionnelles explicites en la matière.
De fait, un référendum sur la question est une nécessité pour modifier la Constitution qui est très claire sur le droit à la vie du fœtus. Déjà la loi de 2013 qui permet l’avortement en cas de menace de suicide par la mère à cause de sa grossesse a été forcée par rapport à la Constitution. Malheureusement, le climat politique est quasiment unanime sur la question, et quant au peuple, il subit un tel matraquage médiatique, sociétal, dans l’enseignement, bref partout depuis plus de 30 ans qu’il est fort à craindre qu’il cède au mirage des pseudo « droits de la femme », et de toute la rhétorique mensongère que nous connaissons bien.