"Une étude britannique démontre que l’accès libre et gratuit des mineures à la contraception d’urgence entraîne une hausse des grossesses adolescentes et une prévalence accrue des maladies sexuellement transmissibles dans cette population. […] Alors que le taux de grossesses adolescentes amorçait une décrue en Grande-Bretagne à partir de 2000, la mise en place en 2004 dans certaines régions dites pilotes du plan EBC (emergency birth control) visant à délivrer gratuitement la pilule du lendemain aux mineures de moins de 16 ans a produit l’effet inverse […] l’accès libre à la contraception d’urgence a conduit à une remontée des grossesses adolescentes. Pire, ils ont constaté dans le même temps une hausse de 12% des maladies sexuellement transmissibles parmi les moins de 16 ans. La conclusion est sévère pour les pouvoirs publics, estime Paton et Girma, qui expliquent que leur étude montre comment une intervention gouvernementale dans le domaine sanitaire peut démultiplier les conséquences indésirables contre lesquelles elle prétendait lutter.
Ces conclusions n’ont en fait rien de surprenant. Déjà, une méta-étude internationale peu commentée conduite dans dix Etats avait révélé fin 2007 que la contraception d’urgence n’avait eu strictement aucun effet dans ces pays pour infléchir le taux de « grossesses non désirées » et le nombre d’avortements chez les adolescentes.
Même les pouvoirs publics français ont dû se rendre à l’évidence sur ce point. Sous l’égide d’une certaine Ségolène Royal, alors ministre délégué à l’enseignement scolaire du gouvernement Jospin, notre pays fut le premier Etat au monde à permettre dès mai 1999 la vente sans ordonnance en officine de la pilule du lendemain. La loi Royal du 13 décembre 2000 est allée encore plus loin en autorisant la délivrance à titre gratuit par les pharmaciens et les infirmières scolaires de la contraception d’urgence aux mineures. La présentant « comme une solution de rattrapage en cas d’exposition à un risque de grossesse non désirée », l’Inspection générale des affaires sociales a reconnu dans un rapport de 2009 que la pilule du lendemain dont plus d’1 200 000 boîtes avaient été écoulées en 2008 n’a eu aucun impact sur la prévention des IVG chez les mineures. […]
L’erreur majeure des pouvoirs publics est de ne pas chercher à expliquer ce phénomène d’emballement des grossesses adolescentes alors même que la contraception d’urgence n’a jamais été aussi accessible. […] Faciliter la délivrance de la contraception d’urgence, c’est en effet encourager les adolescentes et les jeunes femmes à prendre plus de risques et à se livrer à des relations sexuelles que certaines d’entre elles auraient évité si elles n’avaient pas eu l’assurance de recourir à la pilule du lendemain. Conséquence, le taux de grossesses non désirées et celui de maladies sexuellement transmissibles – avec des effets gravissimes sur la fertilité féminine – ne cessent d’augmenter. […]
«Donner aux adolescents de fausses illusions dans le domaine de l’amour ou tromper sur les responsabilités que l’on est appelé à assumer avec l’exercice de sa propre sexualité ne fait pas honneur à une société qui se réclame des principes de la liberté et de la démocratie», avait averti Benoît XVI lors du 40e anniversaire de la publication d’Humanae vitae."