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Culture : cinéma

Le Prix de la vérité, l’histoire vraie de Graham Staines

Le Prix de la vérité, l’histoire vraie de Graham Staines

De Bruno de Seguins Pazzis :

Alors que le tissu social de la vie dans l’Inde rurale se désintègre à la fin des années 1990, le journaliste Manav Banerjee déménage avec sa femme enceinte dans l’État d’Orissa dans l’espoir d’une vie meilleure et la promesse d’une carrière lucrative. Lorsque la spéculation monte sur le fait que le missionnaire australien local Graham Staines (Stephen Baldwin) fait illégalement du prosélytisme auprès des patients lépreux, Manav accepte d’enquêter sous couverture pour le journal. Ce qu’il trouve est une série de révélations difficiles à comprendre et encore plus difficiles à expliquer, et Manav est obligé de faire un choix entre sa propre ambition et la vérité. En fin de compte, ses actions déclenchent un événement tragique dont il ne prendra conscience que tardivement… Avec : Sharman Joshi (Manav Banerjee), Stephen Baldwin (Graham Staines), Shari Rigby  (Gladys Staines, l’épouse de Graham), Manoj Mishra (Mahendra), Prakash Belawadi (Kedar Mishra), Aditi Chengappa (Shanti Banerjee), Aneesh Daniel (Agent de maison), Campbell Ellis (Philip Staines), Emily Ellis (Esther Staines), Isaac Ellis (Timothy Staines). Scénario : Andrew Matthews. Directeur de la photographie : Jayakrishna Gummadi. Musique : Bruce Retief.

Graham Staines (1941-1999) est un missionnaire protestant qui s’est installé à l’âge de 24 ans en Inde dans l’Etat d’Odisha. Il y travaille dans le cadre d’une mission évangélique qui  soigne et s’occupe des lépreux. En 1981, il épouse sur place Gladys. Après avoir établi un foyer de soins à  Mayurbhanj, il prend en charge en 1983 avec son épouse la gestion de la mission de Baripada. Le 23 janvier 1999, Graham Staines et ses deux fils, Philip et Timothy, sont en déplacement. Sa femme et sa fille, Esther, ne les accompagnent pas dans le voyage, ayant décidé de rester dans la ville et la municipalité de Baripada. Le soir, Graham Staines décide qu’ils vont dormir dans le 4X4 en raison du froid. Une foule d’une cinquantaine de personnes, armées de haches et d’autres outils, attaque le véhicule alors que Graham Staines et ses fils dormaient profondément, et met le feu au véhicule, les piégeant à l’intérieur et les brûlant à mort. Graham Staines et ses fils se réveillent et tentent de s’échapper, mais ils en sont empêchés par la foule de fondamentalistes hindous qui accusent Graham Staines de convertir les locaux au christianisme par des moyens frauduleux car interdits par les lois locales concernant la conversion religieuse. Après ce terrible drame, Gladys a continué à vivre et à travailler en Inde pour s’occuper de ceux qui étaient pauvres et touchés par la lèpre jusqu’à son retour dans son pays natal, l’Australie, en 2004. En 2005, elle a reçu la quatrième plus haute distinction qu’un civil puisse recevoir en Inde, le Padma Shree, en reconnaissance de son travail dans l’Odisha. En 2016, elle a reçu le Mother Teresa Memorial International Award for Social Justice.

Le film relate les dernières semaines qui ont conduit à ces morts tragiques par le biais d’un personnage de fiction, Manav Banerjee, un journaliste local qui est chargé par son journal de rassembler des preuves permettant de faire condamner Graham Staines. Ainsi, le cas Graham Staines est vu au travers des yeux de Manav Banerjee qui se méfie de Graham Staines. Il faut malheureusement constater que le personnage de Manav Banerjee apparaît trop ignorant, puéril, naïf et partial pour être journaliste. Cependant, cet angle consistant à passer par un personnage fictif local a sans doute été choisi pour donner au spectateur indien un protagoniste avec qui s’identifier. Cela fonctionne évidement moins bien avec le public occidental, du moins dans une première partie du film. Car dans un second temps, Manav Banerjee, qui n’est pas un malhonnête homme, dépassant son préjugé, tant sur les lépreux que sur l’action et les intentions de Graham Staines, devient impressionné par ce dernier, admiratif même. Malheureusement, ayant, par manque de courage, attisé la haine des fondamentalistes, il ne pourra plus rien faire pour empêcher le drame. Ce courage qui lui a manqué précédemment, il va l’avoir en allant avouer à Gladys que ce drame est arrivé par sa faute et lui demander pardon. Dans cette deuxième partie, le public occidental adhère très bien car comme le personnage de Manav Banerjee, il admire la personne magnifique de Graham Staines et il éprouve de l’empathie pour l’hindou qui évolue dans son jugement. C’est  le point fort du film qui rend admirable et avec une grande sobriété (le personnage de Graham Staines est très peu à l’écran et très justement interprété par Stephen Baldwin, frère d’Alec Baldwin) cet homme courageux et charitable que fût Graham Staines, mais également son épouse Gladys, personification du pardon, deux belles personnes qui complètent avantageusement une galerie de Chrétiens exemplaires.

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