Lors de l'audience générale, Benoît XVI a évoqué le prophète Elie,"que Dieu choisit pour conduire le peuple à se convertir". Reprenant son cycle sur la prière, il a rappelé que
"c'est principalement au Mont Carmel que sa puissance d'intercession se manifesta, lorsque devant Israël rassemblé il pria le Seigneur de se manifester et de convertir le coeur des hommes… Lorsque Elie s'opposa aux adorateurs de Baal, et que le Dieu de salut et de vie d'Israël s'opposa à une idole muette et n'a aucun pouvoir, ni en bien ni en mal, ce fut le début d'une confrontation entre deux modes totalement différents de prier la divinité".
Les prêtres de Baal utilisaient en fait l'idole de leur dieu à des fins personnelles, tandis qu'Elie
"demandait au peuple de s'approcher de Dieu en l'impliquant dans sa prière et dans son action… Après quoi le prophète érigea un autel au moyen de douze pierres symbolisant les tribus des fils de Jacob".
"Elie s'adressa au Seigneur en l'appelant Dieu de nos pères, afin de rappeler les promesses divines remontant à son choix et à l'alliance ayant indissolublement uni Dieu et son peuple".
Le Saint-Père a alors rappelé qu'Elie plaça Israël devant sa propre vérité en demandant à Dieu d'intervenir pour que le peuple sache finalement qui il est vraiment.
"Ainsi Dieu fut-il reconnu comme absolu et transcendant, impossible à placer à côté d'autres dieux, ce qui aurait été le relativiser et nier son caractère absolu... Le croyant doit répondre à l'absolu de Dieu par un amour absolu et total, de tout son coeur, pour toute sa vie et de toutes ses forces… Dans sa prière d'intercession, Elie demande à Dieu ce qu'il veut faire, c'est à dire manifester sa miséricorde, être fidèle à sa nature de Seigneur de la vie qui pardonne, convertit et transforme".
A la différence de Baal, muet et impuissant, le Seigneur répond
"en consumant l'holocauste et en faisant disparaître l'eau répandue autour de l'autel. A ce point Israël n'eut plus de doute car la miséricorde divine avait répondu à sa faiblesse et à son manque de foi. La vaine idole était vaincue et le peuple qui semblait perdu reprit le chemin de la vérité, se retrouvant lui même".
Benoît XVI a conclu en expliquant que cette histoire confirmait la nécessité du premier commandement, n'adorer que Dieu:
"Là où Dieu est oublié, l'homme tombe en esclavage. Il devient idolâtre comme en font preuve les régimes totalitaires et un nihilisme qui rend l'homme dépendant d'idolâtries… L'objectif premier de la prière est la conversion, le feu divin qui transforme les coeurs…et permet de vivre pour le prochain, selon la volonté de Dieu… Les Pères de l'Eglise nous expliquent que l'épisode d'Elie préfigure le Christ, qu'elle constitue un premier pas vers le Christ".