Nicolas de Villiers, Président de l’Association du Puy du Fou, répond à La Voix de la Russie :
«Pourquoi est-ce que Le Puy de Fou, un parc qui incarne par excellence l’histoire française, a décidé de s’étendre à la Russie et notamment à sa partie criméenne?
D’abord parce que la Russie a une histoire très riche et qui nous inspire pour les spectacles vivants qui sont vraiment le cœur de notre métier et le cœur de ce que nous proposons à nos visiteurs. Nous avons fait en France un parc sur l’histoire de France, il nous paraissait donc naturel de faire un parc sur l’histoire de la Russie. Et la Russie nous attire aussi parce que nous avons en commun un socle culturel qui rapproche nos civilisations, nous avons des civilisations proches, il ne faut pas oublier que Dostoïevski écrivait en français et que les proches du Tsar Nicolas II parlaient encore français il y a un siècle. L’amitié franco-russe est donc très ancienne et il y a surtout en commun le socle de la chrétienté qui nous permet de puiser dans l’histoire russe, pour nous Français d’une manière assez naturelle, des thèmes qui sont formidables pour nos spectacles. Voila les raisons qui nous rapprochent de la Russie. Concernant la Crimée : voilà 10 ans qu’on rêvait d’y faire quelque chose parce que cette péninsule est une terre très symbolique de l’histoire du monde et plus particulièrement de l’histoire occidentale depuis des siècles dans la mesure où la Crimée a été traversée par toutes les grandes civilisations. Elle est au carrefour de l’histoire de monde, à travers l’histoire de Rome, l’histoire de Byzance bien sûr mais aussi l’histoire de Moscou puisque la Crimée est russe depuis des siècles. C’est pour cela qu’il nous a paru assez naturel d’aller en Crimée et d’ouvrir un parc à Moscou consacrée à l’histoire russe. Mais pour faire un parc sur l’histoire de Byzance qui a une histoire que nous attire beaucoup et dont on rêve depuis des années d’interpréter en spectacles, et bien c’est en Crimée tout naturellement qu’il nous fallait aller. Ainsi, lorsque Poutine nous a proposé de lancer un projet en Crimée, nous en avons été ravis et nous avons immédiatement considéré que c’était une opportunité formidable.
[…] Cette opportunité s’est présentée à nous il y a très longtemps, c'est-à-dire bien avant la montée des tensions internationales, bien avant la politique des sanctions. Cela fait des années que nous travaillons sur l’idée de nous implanter en Russie et que nous avions dans l’idée de venir installer un parc près de Moscou ou bien en Crimée. Par conséquent, nous n’avons pas cherché à venir en Russie au moment même où il y a des tensions entre la Russie, l’Amérique, et l’UE qui naturellement fait du suivisme, mais nous avons progressivement cherché à consolider ce partenariat avec nos amis russes. Les choses se sont faites au moment où elles devaient se faire et il se trouve que la Crimée est maintenant pleine de projets puisqu’elle est revenue en Russie. Les choses se sont faites de manière assez naturelle pour nous, nous n’avons pas cherché, encore une fois, à être dans un calendrier de tensions.
Maintenant, je crois qu’il faut préciser que les dirigeants européens pensent d’une manière, en estimant que la Russie est responsable d’un certain nombre de choses, les peuples européens pensent parfois de manière différente, les entreprises pensent de manières différentes de leurs dirigeants. Et ce n’est pas parce que les dirigeants européens considèrent que la Russie est responsable de telle ou telle situation que les entreprises européennes pensent la même chose, il ne faut pas confondre les dirigeants et les peuples».