Bertrand Vergely, philosophe et essayiste français, dénonce le sondage décrypté hier, ce « chef d’œuvre de manipulation idéologique et mentale ». Il dénonce « la façon dont les questions du sondage ont été posées ». Ici, il n’est plus question de la famille, mais « de l’égalité, du progrès et de l’humain ». Le fond du débat est occulté : on n’a pas demandé aux français s’ils étaient
« d’accord pour que demain on ne passe plus par un homme et une femme pour faire un enfant et par un père et une mère pour l’élever. On s’est gardé de parler de la vérité à savoir une rupture sans précédent dans l’histoire de l’humanité à propos de la naissance, de la famille et de l’éducation ».
Le philosophe interroge, mettant en évidence les paradoxes des positions exposées « triomphalement » dans ce sondage :
«Comment peut-on se dire humain et progressiste et priver un enfant de sa mère ou de son père ? Comment, alors que le monde devient de plus en plus impersonnel et inhumain (…) peut on accepter de faire de l’enfant ce que l’on va fabriquer de façon totalement impersonnelle et inhumaine ? Comment, alors que l’humanité subit la violence d’un libéralisme qui entend pouvoir avoir droit a tout, faire de l’enfant un droit et ce que l’on s’approprie en fonction de ce droit ?»
« La culture contemporaine est dominée par l’idée que tout étant social tout peut s’inventer et se créer. Il suffit pour cela de prendre le pouvoir politique et d’édicter ses lois ». Mais si « la loi Taubira est passée dans un courant d’air, le combat idéologique lui n’est pas fini ».