Genethique.org attire l’attention sur cette information d’apparence anodine : le Parlement de Strasbourg va voter demain, sans doute sans difficulté, une modification à son règlement afin de multiplier les sanctions à l’égard des députés qui causeraient des "incidents". Jusque-là, rien de très choquant.
Ce qui est plus inquiétant, c’est l’exemple, donné dans Libération, d’un cas où de telles sanctions pourraient s’avérer utiles. L’article cite le Vert Gérard Onesta, vice-président du Parlement, chargé de rédiger le nouveau texte, déplorant qu’un vide juridique ne permette de sanctionner les eurodéputés qu’en cas d’incident en séance :
« [S]i l’incident a lieu en dehors de la plénière, on ne peut rien faire.» Ainsi […] la Ligue des familles polonaises a pu organiser une «exposition» dans les couloirs du Parlement associant l’avortement à la politique d’extermination raciale des nazis. Bien sûr, la manifestation a dégénéré…
L’exemple n’est pas né de l’imagination du journaliste, mais a bien été cité par M. Onesta. Or il est troublant : ce n’est pas l’échauffourée causée par les eurodéputés pro-avortement qui est mise en cause, mais le message pro-vie de l’exposition.
Comme par hasard, M. Onesta cite parmi d’autres exemples à condamner les actions d’opposants à la Constitution, et comme exemple d’une action "qui ne le dérange pas" celle d’eurodéputés favorables à l’adhésion de la Turquie.
On peut apparemment s’attendre à ce que ces nouvelles sanctions s’appliquent de manière unilatérale pour museler les eurodéputés échappant à la pensée unique de l’UE.
Maïs fauché par un Vert
Est-ce que cela s’appliquera aux Députés européens faucheurs de maïs transgéniques dont fait partie M. Onesta?
Szymański
La Ligue des Familles Polonaises dérange également Le Monde: http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3214,36-731493,0.html
A noter qu’aucune coalition n’est encore formée en Pologne et qu’il s’agit surtout d’agiter un épouvantail, qui n’en est un que pour les correctement-pensants.
Beaucoup de “réactions des abonnés” reprochent cependant à l’auteur de l’article d’être trop moralisateur, mais pas toujours pour les bonnes raisons.