La campagne relative aux élections législatives en Allemagne vient de toucher le domaine bioéthique. En bon gauchiste, Schröder vient de relancer le débat sur la recherche sur les embryons. Or, et c’est le Figaro qui l’écrit, "les horreurs perpétrées par les scientifiques nazis ont rendu le thème particulièrement sensible".
La loi allemande sur ce sujet (datant de 2002) interdit le prélèvement de cellules souches sur des embryons allemands (opération qui suppose la destruction d’un embryon de quelques jours conçu en éprouvette), mais autorise l’importation de lignées de cellules souches embryonnaires, pourvu qu’elles soient produites à l’étranger avant le 1er janvier 2002. Schröder "pense que ce n’est pas la bonne voie de s’interdire toute chance d’un progrès scientifique, seulement parce qu’il existe des risques ou parce que les risques ne sont pas totalement contrôlables". Ce sont ses propres mots. Guido Westerwelle, président du FDP, souligne qu’ "il est préférable de produire les meilleurs médicaments, plutôt que de les acheter, dans cinq à dix ans, plus cher à l’étranger."
Tout est dit : la personne humaine, un médicament. Au nom d’une pseudo-médecine qui n’a pas fait ses preuves, on rejoint l’idéologie nazie dans ce qu’elle a de pire : l’utilisation de la vie humaine pour des recherches aléatoires favorisant un massacre à grande échelle.
Volker Beck, porte-parole des Verts, estime que la recherche sur les embryons n’est rien d’autre que "du cannibalisme à prétexte scientifique", tandis que sa présidente, Claudia Roth, fustige "les égarements du progrès". Les opposants de la CDU refusent quant à eux la "destruction de la vie". Force est de constater que tout comme le diagnostic préimplantatoire (la recherche de maladies génétiques chez l’embryon), la congélation d’embryons est interdite en Allemagne. Apparemment, on retient les leçons du passé.