Pauline Betton, candidate PCD, a accepté de répondre à nos questions.
Vous avez annoncé votre candidature à l'élection législative pour la 2e circonscription de Paris (celle de François Fillon) sous les couleurs du PCD. Pourquoi vous lancez-vous en politique ?
Comme des millions de Français en janvier 2013 j’ai répondu à l’appel de Frigide Barjot (redevenue Virginie TELLENNE) pour dire non à la loi TAUBIRA de Mariage pour Tous et défendre la filiation homme/femme, le droit de l’enfant à connaître son père et sa mère, à grandir avec eux, à être éduqué et aimé par eux avant tout alea de la vie. J’étais alors expatriée à Moscou, j’ai organisé sans hésiter la résistance de la communauté Française avec beaucoup de succès, d’engagement et de mobilisation il faut bien le dire. Dans cet élan, un an plus tard, je me suis présentée en candidate indépendante aux élections des Français de l’étranger avec la liste Ici Moscou et ai été élue conseiller consulaire Russie Biélorussie, j’ai ensuite participé aux sénatoriales des Français de l’étranger en tant que grand électeur et candidate sur la liste de centre droit de Robert del Picchia, sénateur sortant réélu. La défense de la famille a soulevé une lame de fond très profonde dans la société française pour préserver notre identité et notre civilisation française et européenne. J’appartiens à cette génération qui a la conviction d’avoir le devoir de lever les tabous sociétaux pour répondre aux enjeux majeurs qui attendent la France dans les 10 prochaines années et espérer sauver ainsi la nation française du multiculturalisme, du communautarisme et de sa dissolution quasi irrésistible si nous ne faisons rien. Je fais partie de ces veilleurs du Bien commun qui réveillent les consciences depuis 2013. 2017 était un rendez-vous à ne pas manquer.
Dans la perspective de la refondation de la droite, plus particulièrement de l’UMP à 3 ans des présidentielles, j’ai adhéré à Sens Commun et donc au parti Les Républicains pour préparer l’alternance sur des idées et sur le fond. Aux primaires de la droite et du centre, en conscience, j’ai voté Jean-Frédéric POISSON au 1er tour. J’ai tenu a exprimé ainsi mes convictions sur l’identité et la souveraineté et mon soutien au seul candidat issu de la société civile engagé dans cette bataille. Au 2e tour j’ai voté pour François FILLON. Je l’ai soutenu contre vents et marées dans cette campagne. J’étais d’ailleurs au Trocadéro.
Au soir du 1er tour de la présidentielle je me suis sentie lâchée en rase campagne quand le chef et ses lieutenants vaincus ont abandonné la troupe des militants et des électeurs en quelques minutes après les résultats pour appeler à voter pour Emmanuel MACRON. La voix de ses millions de Français sincères a été trahie une fois de plus, une fois de trop.
À mon humble mesure, dans cette campagne à la députation au siège de François FILLON, dans cette circonscription symbolique qui concentre le savoir et le pouvoir de la France éternelle, j’entends porter cette voix singulière du peuple de droite qui veut être entendu sur une vision de la France grande et pérenne, et ne plus subir les règlements de compte d’une vieille famille politique usée qui ne s’entend plus car elle ne partage aucun socle intellectuel et moral commun.
Aucun parti de droite aujourd’hui ne résiste parfaitement au tsunami MACRON qui précipite l’heure de vérité des partis traditionnels sur la question fondamentale de leur identité et de leur capacité à reconquérir le champ culturel emporté par la gauche en 68 et triomphant aujourd’hui. Aucun ? Sauf… le parti chrétien démocrate de Jean-Frédéric POISSON ! Dans la tempête, le PCD constitue un noyau dur d’idées et de convictions cohérentes et enracinées dans lesquelles le peuple de droite peu largement se retrouver il me semble : défense de l’héritage millénaire de la France, défense des missions régaliennes de l’Etat, défense des libertés d’entreprendre, d’enseigner et de penser, défense de l’école et de la culture comme sanctuaire de la transmission et de la création. C’est sur ce noyau dur qu’il faut reconstruire la droite, mettre un terme au calcul mitterrandien de division de la droite, faire émerger des idées et de nouvelles figures adaptées à l’époque, et préparer avec succès la reconquête du pouvoir en 2022. A mon sens, d’ailleurs, le retrait indéterminé de la vie politique de Marion MARECHAL LE PEN, figure politique de 1er plan à droite pour toute une génération, ouvre un espace pour sortir des logiques partisanes et politiciennes et construire ce projet politique innovant, voire même totalement révolutionnaire !
Vous vous présentez face à Nathalie Kosciusko-Morizet. Mais aussi contre les dissidents LR Jean-Pierre Lecoq et Henri Guaino, qui ne souhaite pas voir cette circonscription de droite tomber dans l'escarcelle de NKM. Ne craignez-vous pas que votre candidature divise la droite et permette à la gauche de gagner, vérifiant la formule selon laquelle nous avons la droite la plus bête du monde ?
Les LR ont déjà perdu ses législatives depuis leur reddition à Emmanuel MACRON au soir du 1er tour. La confusion, les ralliements opportunistes successifs qui ont suivi et ne cessent de se produire (avec le concours en la matière du talentueux nouveau parti unique présentiel LREM!) ont déjà condamné toute espérance de sauver les meubles. La partie politique politicienne est pliée.
Pour ce qui est de la 2e circonscription Emmanuel MACRON a réalisé à Paris un de ses plus haut score : 90% ! La 2e circonscription n’y a pas échappé. La logique majoritaire de la Ve République, l’élan de la victoire, ainsi que le désintérêt et le découragement des électeurs fatigués par les querelles politiciennes et les paroles vides, annoncent une victoire à la Pyrrhus certes mais une victoire quand même.
Ma candidature porte une identité propre, celle du PCD, et donc ne divise pas, je ne suis pas dissidente LR ! Votez PCD c’est investir dans l’avenir : si 50 candidats réalisent plus de 1%, le parti bénéficiera de la subvention de l’Etat et pourra alors se développer et participer activement à la reconstruction de la droite. Pour la petite histoire j’ai déclaré ma candidature aux trois maires des arrondissements bien avant le premier tour de la présidentielle et ai déposé mon dossier de candidature le 1er jour du dépôt des candidatures.
Si vous êtes élue, serez-vous favorable à la formation d'un groupe parlementaire avec des élus d'autres partis, qu'ils soient de LR, de DLF, du FN… ?
Oui ! Et pourquoi pas ? A partir du moment où les idées et convictions pour l’intérêt de la France sont partagées il n’y a aucune raison de se limiter. L’union fait la force. Les partis politiques ont volé en éclat et sont tous traversés par des questionnements identitaires, culturels et moraux comme je le développais plus haut. Pour se reconstruire, la droite, à l’Assemblée Nationale mais aussi dans la cité, doit de se parler sans sectarisme. La très probable écrasante majorité LREM au pouvoir est en réalité une opportunité pour la droite, qui dans l’opposition pourra se reconstruire et ainsi préparer sereinement l’alternance de 2022.