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L’enseignement catholique est malade. Il appartient aux parents de rappeler ce qu’ils en attendent, et aux évêques de prendre leurs responsabilités.

L’enseignement catholique est malade. Il appartient aux parents de rappeler ce qu’ils en attendent, et aux évêques de prendre leurs responsabilités.

En écho de notre article du 6 juin dernier, voici un témoignage de François Teusch pour Boulevard Voltaire sur le même thème, celui de l’abandon par l’école privée catholique de l’évangélisation au bénéfice du profit et de l’élitisme :

“C’est un vieil établissement catholique, fondé il y a près d’un siècle et demi, assis sur une solide réputation. Comme il en existe encore dans beaucoup de nos villes de province. Souvent décrié pour son élitisme, concurrencé par d’autres établissements sous contrat, il n’échappe pas à la règle commune : soumis aux contraintes du contrat d’association avec l’État, il accueille désormais des élèves dont les parents cherchent essentiellement une bonne qualité d’’enseignement, sans grèves, et dans un milieu social hypocritement préservé (…)

Un cours de SVT en classe de 4e a provoqué, récemment, une levée de boucliers : étudiant la reproduction et la contraception, au programme, les élèves ont été invités à répondre aux curieuses questions d’un exercice rédigé par le professeur. Parmi divers cas, dont la plupart étaient sans rapport avec la maturité des enfants, une question relative à la contraception d’un couple infidèle et une autre au sujet d’un couple homosexuel désireux de se passer de préservatif. Les enfants, gênés, n’en ont pas parlé en famille. Le cours suivant portait sur l’avortement et les élèves ont reçu les documents imprimés sur le site de l’Éducation nationale, dont chacun peut imaginer la teneur. Il est permis de s’étonner que des enfants de treize ans reçoivent, dans une institution catholique, le message « L’avortement est un droit »…

L’affaire s’est ébruitée. Elle aurait pu en rester là si le directeur, alerté, avait décidé de recadrer sévèrement son professeur et lui rappeler que, libre de postuler dans un établissement catholique, il devait en respecter les règles, notamment dans un domaine aussi sensible. C’est ce qu’en attendaient les parents, qui lui ont rappelé les fondements d’une institution respectueuse de leur liberté éducative et soucieuse de présenter ces sujets avec tact, discernement, sans tomber dans la propagande habituelle.

Aussi naïfs qu’ignorants du fonctionnement de l’institution, ils ont reçu une réponse pour le moins embarrassée, dont l’argument essentiel réside en un point : il n’est pas question de remettre en question le programme ni la liberté totale du professeur de le développer à sa guise. En d’autres termes, si le ministère impose, l’école obéit. (…) Pas question d’associer les parents aux questions évoquées dans ces cours, pas question de faire l’impasse sur certains points du programme ; et; d’ailleurs; les exercices ont été validés par l’inspection académique, qui semble constituer une garantie suffisante d’éducation chrétienne.

Le cas de cette école est symptomatique de la soumission de l’enseignement « libre » aux injonctions sociétales. La réaction de ce directeur, sans aucun doute surpris d’une réaction dont il ne semble pas avoir compris le fondement, est emblématique de ces cadres éducatifs recrutés sur des compétences techniques, sans formation chrétienne, anthropologique, philosophique, désarmés face aux dérives mortifères d’une culture individualiste. Pas de vagues…

Mais où est donc la valeur ajoutée de l’enseignement catholique ? Quelles valeurs sont enseignées aux enfants qui, comme l’ont souligné plusieurs parents, devraient bénéficier d’une formation de qualité respectueuse de la personne humaine et de sa dignité. Jusqu’où ira la soumission ? Faudra-t-il leur apprendre également qu’ils peuvent changer de sexe, se livrer à tous les jeux sexuels que l’imagination leur propose ou défiler sous peine de sanction au sein de la Marche des fiertés ?

L’enseignement catholique est malade. Il appartient aux parents de rappeler ce qu’ils en attendent, et aux évêques de prendre leurs responsabilités. Sans langue de bois ni pudeurs de sacristines. Sans doute le succès de l’enseignement hors contrat, pour les familles qui peuvent se le permettre, devrait les alerter.

Quelques parents d’élèves de ce vieil établissement dit catholique se sont sentis humiliés. Ils envisagent d’alerter l’évêque du lieu, à la forte autorité morale. Ils en espèrent une intervention forte, à la hauteur de cette autorité…”

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15 commentaires

  1. Les parents ne peuvent rien faire. S’ils protestent, la famille est renvoyé de l’établissement. C’est ce qu’il nous arrive alors que ma fille a les compliments du conseil de classe bien que violentée par 2 de ses camarades et mon fils a été harcelé toute l’année.
    Nous avons protesté et la directrice a considéré que notre grand nombre de protestation (sans regarder le fond) relever d’une absence de confiance dans l’établissement et nous a viré sans autre forme de procès.

    Donc non, face au sous contrat les parents ne peuvent rien faire.

  2. Il faut bien comprendre que dans le sous contrat, le directeur n a aucun droit de regard sur les programmes ou sur leur application (du moment que le programme est respecté); le responsable pédagogique, c est l inspecteur. Et un directeur qui interviendrait auprès d un enseignant pourrait tout à fait être débarqué ou sanctionné.
    C est pourquoi les écoles sous contrat qui tiennent la route sont celles où, sur les trente dernières années, les directeurs qui se sont succédés ont bien choisi leurs enseignants.
    Un directeur ne peut absolument pas recadrer un enseignant sur son cours dès lors qu il respecte le programme. Il est naïf de penser qu écrire à l évêque y changera quelque chose, lui non plus n y peut rien.

    • Donc, quand le ver est dans le fruit, c’est foutu?
      Il faut donc exiger des évêques et des directeurs un recrutement « catho compatible »?
      Et qui décide du recrutement du recruteur lui même, à savoir le chef d’établissement?
      Mes questions sont sans doute naïves mais j’avoue que je n’y connais pas grand chose.

    • Vous vous trompez. La jurisprudence est très claire, un employeur catholique (école ou paroisse) peut licencier le salarié qui affiche son hostilité à la doctrine catholique. (En privé le salarié reste libre).

      • Si la personne est ouvertement anticatholique c est peut-être possible, maintenant vous ne pourrez pas faire devant les prud’homme ou le rectorat la démonstration que ce sont les programmes qui le sont (même si c est le cas) lorsque la personne ne fait que les appliquer.

  3. Le directeur n’a pas vraiment le choix de ses professeurs non plus. C’est la commission d’éducation diocesaine qui recrute les professeurs, et cette commission est directement placée sous l’autorité de l’évêque. sauf que, bien souvent l’éveque a d’autres chats à fouetter… le directeur peut refuser des candidature, mais pas plus de trois fois. Faut viser juste. En pratique, les établissement sous contrat qui fonctionnent bien et restent vraiement catholiques, (il y en a, mais c’est rare) sont des établissements qui ont un évéque avec un solide projet sur l’éducation, qui ont un directeur de commission diocésaine droit dans ses bottes et pas pourri jusqu’à la moelle, et dont l’équipe enseignante est déjà suffisamment solide et unie pour que les éléments moins en accord n’essaient pas de l’ouvrir. Ca fait beaucoup de conditions. J’ai connu un établissement qui les réunissait toutes. Il a suffit de quelques départs à la retraite pour que tout s’effondre en quelques années.

  4. La jurisprudence est très claire: un employeur catholique (école ou paroisse) peut licencier le salarié qui affiche son hostilité à la doctrine catholique. (En privé le salarié reste libre).

    • C’est intéressant car on lit de tout à ce sujet.
      Pour ma part, je trouve que ce manque de transparence favorise le flou et déresponsabilise a qui nous confions nos enfants.
      Alors, peut-on exiger d’un chef d’établissement qu’il licencie un enseignant qui fait passer clairement des messages contraires à la doctrine catholique?
      Peut on s’il le chef d’établissement ne fait rien, demander à l’évêque de rappelée a l’ordre le dit chef d’établissement, voire de le remplacer s’il ne recarde pas ses professeurs?
      Et si l’évêque ne fait rien, vers qui se tourne t on?

  5. La jurisprudence est simple : l’employeur catholique (école / paroisse) peut licencier le salarié défendant des thèses opposées à la doctrine catholique. (Publiquement ou dans le cadre de ses fonctions. Et en privé le salarié reste libre).

  6. On ne peut avoir deux maîtres : Dieu ou l’argent. Alors oui, c’est dur d’avoir Dieu pour maître, et non l’argent. Puisse nos évêques servir Dieu et non l’argent, car nous en avons besoin, et car ils sont censés en plus nous donner l’exemple. L’Eglise veut des prêtres, des religieux, des religieuses, des laïcs consacrés. Et si nos évêques mettaient le feu pour Dieu en s’abandonnant à la Providence, en nous prouvant ce qu’est la confiance en Dieu, quitte à faire sombrer leurs affaires économiques concernant les écoles catholiques? Ce serait bon pour l’Eglise, même nécessaire à mon sens, et cela donnerait peut-être du courage à certains, à ceux qui douteraient de la Providence. Puissent nos évêques avoir une foi à déplacer des montagnes! Puissent-ils nous montrer ce qu’est la foi en Dieu, envers et contre tout!

    • Vous êtes bien optimiste. Je ne vois pas comment une opposition frontale serait possible, alors qu elle n existe même pas pour sauver les enfants tués dans le ventre de leur mère. A décharge, il faut être bien saint pour ne pas frémir devant les forces en face…

  7. L’école catholique était le premier vecteur d’évangélisation et de transmission, non seulement de la religion catholique mais plus largement de la culture chrétienne, fondement de notre civilisation. Les évêques auraient dû la protéger et suivre comme le lait sur le feu, la fidélité des établissements à cette vocation, comme étant leur outil d’évangélisation le plus précieux à leur disposition. C’était un trésor obtenu et défendu par les combats des français catholiques notamment en 1984. Malheureusement ces prélats ont laissé ces établissements se dévoyer pour la plupart. Les directeurs diocésains influencés par les idéologies “chrétiens de gauche ” de l’enseignement ont souvent facilité ce dévoiement préférant prendre des enseignants non catholiques plutôt que des jeunes enseignants à la foi trop affirmée à leur yeux. J’ai des exemples d’anciennes guides d’Europe refusées pour devenir enseignante, le diocèse préférant prendre des profils de professeurs “en chemin ” c’est à dire non-baptisés , voire non croyants.
    Clémenceau disait en 1914 ” La guerre est une chose trop sérieuse pour la laisser diriger par les militaires “. On pourrait le plagier ainsi : “L’éducation religieuse de nos enfants est une chose trop sérieuse pour la laisser aux écoles des évêques;”

  8. Et j’ajouterai à mon commentaire :
    parents cathos cesser de donner au denier du culte dont une partie sert à l’administration diocésaine de ces établissements scolaires dévoyés.
    Et ceux qui ont leur enfants en école hors contrats, Ne payez pas trois fois pour la même chose:
    – une première fois par vos impôts pour les établissements de l’éducation nationale où vos enfants ne vont pas et on vous comprend.
    – une deuxième fois avec le denier du culte pour financer l’école diocésaine où vos enfants ne vont pas non plus et… on vous comprend
    – donnez tous vos dons à le seule école conforme à votre attente : l’école hors contrat.

  9. Info vérifiée auprès du professeur en question et du directeur d’établissement:
    l’an dernier à l’école diocésaine de Meudon, Saint Joseph , en CM2 le professeur a fait faire un jeu de rôle à un élève lors d’une partie de jeu au “Monopoly des inégalités * ” ou un élève était prié de se dire homosexuel dans le cadre du jeu et de faire un “coming out” devant la classe .
    * Le monopoly des inégalités est un outil de formatage des élèves à l’idéologie woke, créé par “l’observatoire des inégalités” , une des nièmes associations subventionnées grassement par nos impôts comme SOS racisme ou l’observatoire de l’homophobie ou de l’antisémitisme etc….
    Bien entendu les parents les plus censés sont allés demander des explications au directeur mais certains parents ont trouvé cela très bien…. Qu’en sait , qu’en pense et que fait Mgr Rougé dont cette école est sous sa hiérarchie ?
    On va lui écrire et on fera publier la réponse par Salon Beige . A suivre …

  10. Bien souvent, les directeurs d’établissement, directeurs diocésains et évêques ne voient pas le problème !

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