Dans un article de Libération :
"Il faut savoir que, pour ce qui est de la FIV, le bonheur se mérite et parfois durement. Les traitements d’induction de l’ovulation, la disponibilité qu’ils exigent, les interminables trajets dans les embouteillages et/ou à potron-minet, les arrêts de travail, la fatigue, la douleur, les problèmes sexuels de couples dont la vie intime est entamée par les investigations et traitements en tous genres, les sacrifices financiers… tout cela a un coût. Et au bout du compte l’espérance, si légitime et si fragile, à la fois force et leurre, mobilise une telle densité d’énergie qu’elle prend de terribles coups de boutoir, sauf pour les mieux armés, du fait des échecs pourtant prévisibles de ces traitements.
Au final, la réalité est rude : dans le domaine de la FIV, les échecs surpassent largement les succès. Ce n’est pas une critique, mais une information. Les dernières statistiques publiées par l’Agence de la biomédecine indiquent que pour un total de 122 056 tentatives d’assistance médicale à la procréation (AMP), toutes techniques confondues, 20 657 enfants sont nés vivants en 2007. […] Et on ne peut que constater qu’en fin de parcours, 80% des patientes repartent sans enfants. […]
Et la vraie réussite ne se mesure qu’au retour à la maison avec des bébés bien portants. Le succès consiste aussi à n’avoir qu’un ou deux bébés, mais pas plus. Plus nombreux sont les embryons transférés dans l’utérus, plus importantes sont les chances de grossesse, mais plus grands sont aussi les risques de grossesses multiples. Il en résulte autant d’enfants exposés aux possibles handicaps, éventuellement sévères, liés à la prématurité. Avec parfois le terrible dilemme de la réduction embryonnaire : en éliminant in utero les embryons «en trop», celle-ci permet de n’en garder que le «juste» nombre ; lesquels choisir alors ? Et s’il n’en restait aucun, au bout du compte, à cause d’une fausse couche provoquée par le geste de la «réduction» (horrible vocable…) ? […] Si l’on regarde bien de l’autre côté du miroir, force est de s’interroger : combien de laissés-pour-compte, combien de ruptures de couples durant l’AMP ? […]"
C'est étonnant de voir ces journalistes s'apercevoir aujourd'hui de réalités expliquées depuis longtemps par l'Eglise, qui s'oppose à la FIV pour deux raisons majeures :
- la dissociation de la procréation du contexte intégralement personnel de l’acte conjugal
- la destruction des embryons surnuméraires