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Histoire du christianisme

«Les chrétiens qui ont honte des croisades sont victimes du laïcisme dominant»

L'évêque italien Mgr Negri n'hésite pas à défendre les Croisades (traduction de Benoît-et-moi) :

"[…] Pour citer mon grand ami Franco Cardini (né en 1940, historien spécialisé dans l'histoire du Moyen Âge qui a enseigné à l'université de Florence, fr.wikipedia.org/wiki/Franco_Cardini), les Croisades ont été un grand «pèlerinage armé» dont le protagoniste a été, au long des siècles, le peuple chrétien dans son ensemble. Une avant-garde de saints, une masse de chrétiens ordinaires, et à l'arrière-garde, quelques délinquants.

Le fait est que nous – chrétiens du troisième millénaire – nous devons beaucoup aux croisades. Nous leur devons que ne se soit pas perdue l'occasion des grands pèlerinages en Terre Sainte: dans les lieux de la vie historique de Jésus-Christ et de la naissance de l'Église. Aux Croisades, nous devons qu'ait été retardée d'au moins deux siècles la fin de la grande épopée de la civilisation byzantine, et surtout qu'aient été sauvées de la domination turque les régions de notre belle Italie, en bordure de la mer Adriatique, la mer Tyrrhénienne et la mer Ionienne, décimées par les raids systématiques des pirates et des Turcs qui au cours des siècles ont appauvri notre peuple. 

[…] A présent, pour récupérer cette beauté de l'histoire chrétienne, il faut regarder la réalité, selon toute l'étendue catholique. Ma génération et celle de beaucoup d'amis après moi – qui, par l'intelligence et l'ouverture de Mgr Luigi Giussani ont pu dialoguer personnellement par exemple avec Régine Pernoud, avec Léo Moulin, Henri de Lubac, Hans Urs von Balthasar, Joseph Ratzinger, avec Jean Guitton et bien d'autres – ont une saine fierté de notre tradition catholique. C'est pourquoi ils ressentent de manière absolument négative cette déduction acritique de l'image de l'Eglise à partir de la mentalité laïciste qui cherche à dominer notre conscience et nos cœurs. 

Certainement, l'essence de cette tradition catholique – qui comprend donc aussi les croisades – est le désir de vivre la relation avec le Christ et de l'annoncer dans la réalité de son peuple, l'Église, dans les grandes dimensions qui rendent le chrétien authentiquement homme: la dimension de la culture, de la charité et de la mission. C'est le Christ qui est à l'origine de beaucoup d'initiatives du passé et du présent. Aucune initiative ne l'exprime correctement, mais l'absence de toute capacité de présence dans le monde et de jugement sur la vie des hommes et sur les problèmes des hommes fait douter qu'il existe une foi authentiquement catholique.

La foi dans le Christ risque de se réduire à être l'occasion de motions subjectives et spiritualistes contre lesquelles nous a mis en garde le Saint-Père Benoît XVI au début de son admirable encyclique Deus Caritas Est: un Christ qui risque de rester caché dans le silence de la conscience personnelle, qui ne devient pas facteur de vie et de culture, qui ne tend pas à créer une civilisation de la vérité et de l'amour. Je me souviens encore avec émotion, quand j'étais au lycée, d'une leçon de Giussani où il disait: «La communauté chrétienne tend inexorablement à générer une civilisation».  […]"

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