L’évolution des indicateurs de suivi de l’épidémie de Covid-19 a conduit les autorités à prendre des mesures sanitaires strictes dans 7 départements sur 10. Les jauges des « événements » sont dans certains cas abaissées à 1000 personnes et les « rassemblements » sur la voie publique à 10 ou 30 personnes. Mais cette différence entre « événement » et « rassemblement » est tout sauf clair parce qu’elle ne correspond pas aux différences habituellement et juridiquement établies entre les diverses formes d’événements publics. La Manif Pour Tous a donc écrit au Ministre de l’Intérieur et au Préfet de Police de Paris pour des rendez-vous en urgence permettant de préciser les conditions dans lesquelles pourront être organisées les mobilisations contre le projet de loi bioéthique prévues partout en France le samedi 10 octobre.
La vie associative mais aussi la vie politique et démocratique se trouvent profondément bouleversées et peut-être même empêchées, selon ce qu’il ressortira de ces entretiens. Néanmoins, si les institutions et les exécutifs locaux bénéficient d’une continuité de service, le débat public, poumon de notre vie démocratique, est clairement altéré. C’est ce qui avait conduit le Président de la République a annoncé le 16 mars dernier la suspension des réformes en cours « jusqu’à nouvel ordre ». Ludovine de La Rochère, Présidente de La Manif Pour Tous, souligne :
« Les mesures annoncées le 23 septembre par Olivier Véran imposent de facto une nouvelle suspension des réformes en cours, le débat public étant un élément constitutif et essentiel du processus. Compte-tenu de la difficulté à organiser des manifestations massives ou tout autre événement (colloques, cycle de conférences, stands de sensibilisation…) permettant de nourrir le débat public, la poursuite de réformes sensibles comme l’avenir des retraites, l’assurance chômage ou la révolution de la filiation à travers le projet de loi bioéthique est naturellement inenvisageable ».
En outre, vu l’inquiétude des Français sur le rebond de l’épidémie, le Gouvernement et sa majorité doivent se concentrer sur la gestion de la crise sanitaire et ses conséquences économiques et sociales.
Le Président de la République a précisé le 10 septembre dernier qu’il souhaitait « donner de la visibilité sur les prochaines semaines ». C’est précisément ce qui doit être fait aujourd’hui en confirmant cette mise en suspens des réformes, le temps de gérer au mieux la crise sanitaire et d’éviter une saturation de notre système hospitalier qui conduirait demain à un reconfinement partiel ou total.