Le père Jean-François Thomas, jésuite, fils spirituel du cardinal Henri de Lubac, fut pendant quinze ans missionnaire à Manille où il se consacra à la sauvegarde des enfants des rues. Dans ce petit traité spirituel, Les Mangeurs de cendres, il a voulu écrire un guide pour éclairer la voie de tout homme de bonne volonté au moment où les ténèbres de la culture de mort envahissent toutes les sphères de nos sociétés. Pour l’auteur, l’Espérance est plus que jamais à portée d’âme : « là où le mal abonde, la grâce surabonde » et l’antidote trouve sa source dans les eaux du Baptême et sa nourriture dans la pratique des sacrements. Le père Jean-François Thomas dénonce notamment l’œuvre de destruction révolutionnaire:
"Notre époque extraordinaire est championne toutes catégories dans l'art de soutenir sans sourciller, avec le plus grand sérieux, les contradictions les plus évidentes et les plus criantes.
Le même homme soutiendra jusqu'à l'extrême l'éminente dignité des animaux et n'hésitera pas à nier la valeur de la vie humaine. Il dénoncera toute forme de racisme et de ségrégation et continuera à écraser "l'infâme" à la suite de Voltaire. Il s'élèvera contre toute forme de guerre et encouragera la violence sociale et urbaine. Il condamnera la peine de mort pour les criminels et militera pour l'avortement des innocents. Il se réclamera du retour à la nature et sera incapable de sacrifier quoi que ce soit de ses paradis artificiels. Il défendra bec et ongles ses racines tribales et culturelles et louera l'uniformité de la mondialisation. Et ceci, à l'infini. Point d'équilibre dans ce cas, point de dépassement vers le haut, mais au contraire l'instauration du chaos, de la discordance, du désordre, signes que l'Ennemi est à l'oeuvre car il se plaît à semer le trouble et la dissonance."