Jacques Garello s'inquiète du nombre croissant de fonctionnaires parmi les députés :
"Leur progression incite à poser cette question : en 1946, ils étaient 1 sur 7, en 1981 1 sur 2, et aujourd’hui plus encore. De plus, les fonctionnaires en question sont pour la majorité d’entre eux (deux tiers) des enseignants – leur part a légèrement fléchi en 2007.
Depuis plusieurs décennies, les législatures successives sont faites d’élus qui n’ont jamais connu les problèmes quotidiens de millions de Français. Ces élus sont salariés sans doute, mais avec une totale sécurité d’emploi et une rémunération confortable et sans surprise. Ces élus n’ont jamais subi le harcèlement fiscal, social et réglementaire que subissent les employeurs, les patrons et les professionnels. Ils ne connaissent bien souvent la vie économique et sociale qu’à travers des stéréotypes, voire des idéologies.
Dans ces conditions, ils peuvent donc laisser libre champ à leur imagination, à leur créativité législative, à leurs « bons sentiments ». Ils instaurent la solidarité, mais ils ne seront pas solidaires. Ils prescrivent l’égalité, mais ils garderont leurs privilèges.
Je me laisse aller, et je verse peut-être dans l’injustice. Car d’une part ce ne sont pas eux qui sont à blâmer, ce sont nos institutions qui sont à réformer. D’autre part, c’est toute la classe politique française qui s’est progressivement écartée des réalités, parce qu’elle est faite de professionnels de la politique. En cela le contraste est frappant avec les députés de nos trois précédentes républiques. Depuis les Etats Généraux jusqu’à la deuxième guerre mondiale, la représentation des citoyens a été faite de gens d’expérience, de « notables », de toutes opinions et de tous milieux d’ailleurs, qui connaissaient les gens et les choses avant d’aller légiférer. Maintenant, on entre en politique un peu avant la trentaine, et on y passe la vie.
C’est en fait le procès de la démocratie représentative qu’il conviendrait de faire. Il y a, dans la plupart des démocraties, une rupture entre le « pays réel » et le « pays légal » (expressions maurassiennes). Pour éviter les dérives de la démocratie représentative, il faut d’une part lui adjoindre des doses importantes de démocratie directe (référendaire, comme en Suisse ou aux Etats-Unis), d’autre part réduire le rôle de l’Etat et du législateur à ce qui est dans leur mission subsidiaire : protéger la liberté et la propriété des citoyens."
Christian83
Enfin une personne clairvoyante !
Pouvez-vous nous présenter SVP Mr GARELLO ?
[Clic !
http://fr.wikipedia.org/wiki/Jacques_Garello
MJ]
chouan 12
il faut parler de parité, or la parité est galvaudée, en effet il ne s’agit pas de parité homme/femme, car un fonctionnaire h ou f est toujours un fonctionnaire, mais de parité entre les différentes professions: agriculteurs commerçants, artisans professions médicales etc, petits patrons, ouvriers tant qu’on n’en sera pas là ça ne pourra pas marcher, on ne va tout de même pas finir avec la république des enseignants!
PK
@ Chouan,
La parité est le cache-misère de la république…
On a besoin de parité par absence de bon sens et de bons sentiments… Si les élus avaient le sens du devoir et de leur charge, tout cela ne serait pas nécessaire.
Mais pour cela, il faudrait que la république cultive ce genre de qualité… et là, ce n’est pas gagné !