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France : Politique en France

“L’essence de la politique: la vision que l’on développe pour l’avenir – c’est-à-dire la pérennité – de la Cité”

“L’essence de la politique: la vision que l’on développe pour l’avenir – c’est-à-dire la pérennité – de la Cité”

Extrait d’une tribune de Nicolas Bay, député européen et vice-président exécutif de Reconquête, dans Le Figaro :

La vie politique française se résumant souvent à des affrontements électoraux et des chocs d’ambition ou de carrière, les questions de fond, touchant aux défis majeurs que notre pays devra relever, passent de plus en plus au second plan. Les forces politiques et les personnalités qui les incarnent se distinguent de moins en moins sur leurs idées mais sont analysées et décortiquées quotidiennement sur leur tactique, leur position – autrement dit le plus souvent, leur posture. Ainsi, on semble parfois oublier ce qui est l’essence de la politique: la vision que l’on développe pour l’avenir – c’est-à-dire la pérennité – de la Cité.

La vision philosophique d’abord, le projet ensuite (prosaïquement le programme) et l’incarnation enfin, c’est-à-dire la personnalité, le candidat le plus à même de le représenter: c’est ainsi, et dans cet ordre, que devrait se définir un engagement.

Si l’on veut échapper à la simple confrontation des personnes et des écuries, il faut donc replacer la doctrine et les idées au cœur. Sinon, il risque de ne rester que les choix marketing, les photos Instagram et les vidéos TikTok. Il ne s’agit pas là d’un excès de purisme ou d’une naïveté incompatible avec l’âpreté du combat électoral, mais simplement de rappeler que la communication ne peut constituer ni l’essentiel ni le moteur de l’engagement politique et par suite, de la mobilisation d’un peuple.

Ce qui fait l’utilité d’un objet politique – qu’il s’agisse d’un courant d’idées, d’un parti ou d’un candidat, c’est sa spécificité, sa capacité à apporter un regard et une réponse qui ne sont pas portés par d’autres.

Si 2,5 millions d’électeurs se sont reconnus dans la candidature présidentielle d’Éric Zemmour, si 130.000 Français ont adhéré à Reconquête !, si de nombreux cadres et élus – comme c’est mon cas – venant d’autres formations politiques ont rejoint ce candidat et ce parti, c’est précisément en considérant que ce qu’il défend ne l’était pas, ne l’était plus ou même ne l’avait jamais été, par d’autres et ailleurs. Si je me suis engagé aux côtés d’Éric Zemmour, si j’ai pris des responsabilités au sein de la direction de Reconquête ! c’est précisément parce que j’estime que ce mouvement défend plus justement, plus clairement, ce à quoi je crois profondément.

Ce serait ainsi une erreur de penser que Reconquête ! n’est qu’une excroissance ou une version alternative du RN ou de LR, au prétexte que – c’est évident – nous partageons des constats et même certaines solutions avec Marine Le Pen ou Laurent Wauquiez. Cette volonté de regard en miroir ne reflète pas la réalité. Cette vision réductrice fait fi de l’essentiel: les idées fondamentales que l’on entend défendre, la philosophie politique qui les sous-tend, c’est-à-dire une certaine vision de l’Homme et de la société.

Après des années d’engagement, j’ai appris que ce qui compte le plus est la cohérence. Et j’affirme que Reconquête ! porte le projet le plus cohérent, car il est porté par une vision dépassant le simple cadre politicien: Reconquête ! est le parti de la droite civilisationnelle.

Reconquête ! s’affirme comme la droite «civilisationnelle», fondant largement sa démarche sur la préservation et plus encore, la restauration de ce qui constitue notre identité française et européenne, puisant ses racines dans la Grèce, la Rome antique et la Chrétienté. C’est dans cette perspective-là que nous combattons l’immigration de peuplement, que nous souhaitons engager une vaste politique de remigration, car la logique exclusivement sécuritaire n’est pas suffisante. L’assimilation d’un grand nombre d’immigrés présents sur notre sol n’est plus possible car, en tout premier lieu, les personnes concernées la refusent.

Nous savons aussi que l’islam revêt une double dimension, spirituelle bien sûr mais aussi politique (la charia constituant une organisation politique et sociale à part entière incluant un Code civil et un Code pénal). Or, dans sa dimension politique, l’islam n’est évidemment pas compatible avec la République comme certains l’affirment avec une confondante légèreté… participant à désarmer moralement nos compatriotes par ce type d’assertion.

Au-delà même de l’aspect religieux ou politique, nous refusons l’islamisation en tant que subversion culturelle de notre société. Nous ne combattrons pas cette modification profonde de nos mœurs en nous réfugiant derrière une conception idéologique, erronée et dévoyée de la laïcité qui ne serait pas la simple neutralité philosophique et religieuse des institutions mais reviendrait à placer toutes les religions sur un pied d’égalité. Si l’on refuse de s’appuyer sur notre identité, nos racines, en reconnaissant clairement qu’on ne peut tirer un signe égal entre le christianisme et l’islam en France et en Europe, il apparaît alors purement défensif, et donc vain, de s’opposer à l’immigration et à l’islamisme en leur opposant le désuet logiciel laïcard d’une République désincarnée qui fut celui de Chevènement avant-hier et même de Mélenchon hier (avant que ce dernier ne soit pris en main par les indigénistes).

Certains affirment refuser l’immigration en se bornant à fustiger uniquement ses conséquences économiques, sociales et sécuritaires (ce qui est légitime au demeurant). Nous menons un combat civilisationnel de préservation de notre identité plurimillénaire menacée aujourd’hui par l’effet conjugué de l’immigration incontrôlée et de l’islam conquérant, venant percuter des sociétés européennes où les âmes vides de l’hédonisme post-68 se conjuguent avec les berceaux vides de la dénatalité. […]

Sur les questions «sociétales», ainsi nommées pour en diminuer l’importance dans le débat public et les reléguer à une sphère prétendument intime dans laquelle chacun se regarderait le nombril sans plus tenir compte du bien commun, les partis dits de droite ou du «camp national» ne cessent de fléchir. Hier pourtant, ils fustigeaient le PACS, comme une première étape vers le mariage homosexuel. Ce qu’il fut. Depuis, la gauche accumule les victoires idéologiques et leurs traductions législatives : le «mariage» homosexuel, l’adoption, la PMA sans père, l’allongement de 12 à 14 semaines du délai de l’IVG. Concomitamment, on nous impose l’écriture inclusive et la propagande LGBT dans les écoles. Les mêmes préparent pour demain l’euthanasie et la GPA. Et après ?

Face à cette vaste entreprise de déconstruction tous azimuts dont l’intensité le dispute au sectarisme, nous avons besoin d’une droite qui ne cède pas. Nous avons besoin d’une droite qui argumente et qui explique qu’il s’agit là de basculements anthropologiques majeurs et qu’il y urgence à enrayer cette spirale de la déliquescence. Se réfugier derrière «la sphère intime», prétendre laisser la société arbitrée pour se garder d’avoir à émettre un avis, se réfugier dans l’abstention ou sortir passer un coup de fil dès qu’un vote sensible intervient dans une assemblée… ce ne sont pas là des attitudes dignes de vrais responsables politiques. Sur ces questions majeures, ceux qui devraient incarner à l’Assemblée nationale l’opposition au macronisme sont trop souvent alignés sur les positions de la majorité progressiste, devenant presque l’une de ses nuances. Nos enfants paient et paieront ces petites lâchetés, ces concessions et ces renoncements. […]

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2 commentaires

  1. Toute l’analyse de Nicolas Bay est juste mais…..malheureusement il ne voit pas que cette politique perenne ne peut pas tenir dans un contexte republicain meme monarchique et surtout si celui ci est base sur une mauvaise démocratie. Si la democratie est vertueuse c’est a dire exercee au sein des corps sociaux (famille, salaries,entrepreneurs e onomiques et elus locaux) elle pourra etre fugacement perenne mais non perenne sur le long terme des generations
    Il y manque donc une institution qui dure sur les siecles en visant toujours le meilleur sous condition d’etre exercee sous la transcendance superieure du Createur de Toutes choses qui en langue Française est designee par le mot: Dieu qui par Son Verbe Incarné est la Voie, La Verite et la Vie.
    Or l’experience des siecles montre que c’est la Royauté hereditaire qui est le meilleur des gouvernements pour les peuples lorsque leurs territoires communs depassant la taille d’une province comme la Bourgogne ou une population dépassant 10Millions d’habitants. Vivants en communautés disparates.
    Le Roi etant lui-même soumis a la transcendance des lois naturelles divines du proto-commandement et du Decalogue sous peine de se les voir opposer par Ses peuples s’il y contrevient dans l’exercice public de ses fonctions.
    J’invite les lecteurs et particulierement les sympathisants de “Reconquete” a visionner sur le sujet de la démocratie la video explicative des evangiles de L’Abbe Laguerie sur “les ouvriers de la dernière heure qui se comprend spirituellement mais aussi temporellement au sujet de la relation Salarié-Patronat , Peuple-Roi; sachant qu’en ce qui concerne la Royaute Française les Rois ont exerce leur generosite ponctuelle par des bourses ponctuelles tires de leurs biens personnels. Les bourses etaient d’Etat quand il s’agissait de services rendus a la collectivité, ces bourses etaient des exemptions fiscales nommees privileges et etaient rattachées a la notion de Justice en raison des difficultés des groupes a qui elles etaient attribues au regard de leurs fonctions ou territoires difficiles a gérer pour assurer la subsistance ou la sécurité de l’ensemble de leur corps social. (Ce qui a d’ailleurs par les lois sur les associations de 1901 votees par la majorite catholique republicains et royalistes majoritaires à l’Assemblee Nationale en 1901)(chasser le Naturel le fait revenir quand le Bon sens est en jeu, le dernier palier de privileges retrouve en justice est le systeme des zones de territoires partiellements defiscalises pour les entreprises s’y installant dans les departements et grandes villes, car elles sont generatrices d’emploi. Systeme a devopper surtout pour l’artisanat.le commerce ne s’y installant que s’il y a repeuplement par les familles etant pris en charge momentanement a perte par les municipalités par gérance.
    Lien vers la video de l’Abbe Laguerie
    https://youtu.be/fhBs3lrwmZ8

  2. Que de vérités dans cette tribune ! Faudra-t’il attendre encore des années pour que le contrepied à cette interminable déliquescence finisse par être pris, et ne sera-t’il pas trop tard compte-tenu de la démographie ?

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