Lu dans Valeurs actuelles :
"Pour la première fois depuis 1992, les naissances estoniennes ont dépassé le nombre de décès : l’Estonie a réussi à stabiliser sa population au niveau de 2009. Cette “victoire” ne doit rien au hasard mais à la politique nataliste mise en place en 2005 par le gouvernement, accentuée en 2007. L’objectif était de freiner, coûte que coûte, l’hémorragie lente mais sûre qui menaçait la petite Estonie de quasi-disparition.
Dans ce pays qui ne brille pas par le niveau de ses prestations sociales, les encouragements à la famille commencent avec le congé maternité : pendant cinq mois, la mère reçoit la totalité, non plafonnée, du salaire perçu avant la grossesse. La durée est confortable mais ne tranche pas vraiment avec les politiques menées ailleurs. C’est la nouvelle allocation de parentalité qui a fait la différence : versée pendant dix-huit mois, elle permet à son bénéficiaire, le père ou la mère de l’enfant, de percevoir la totalité de son salaire antérieur. […] Outre son salaire, la mère qui garde son enfant préserve aussi son emploi, le bénéficiaire de l’allocation ne pouvant pas être licencié durant trois années. Cette protection est essentielle dans un pays où le licenciement est très facile. En 2009, 36 000 personnes ont bénéficié de la mesure, un chiffre en augmentation constante.
[…] En 1995, l’Estonie comptait encore 1,5 million d’habitants. Quinze ans plus tard, la population était tombée à 1,3 million. «À la dénatalité s’est ajoutée l’émigration, explique Laurent Charpin, conseiller économique et commercial à l’ambassade de France de Tallinn. Les Estoniens prenaient le ferry pour la Finlande. Jusqu’en 2005-2006, près de 3 000 personnes quittaient chaque année l’Estonie.» […] cette politique nataliste a été très débattue en 2008 […]. Face à la croissance encourageante de l’indice de fécondité – 1,65 enfant par femme en 2009, contre 1,55 en 2006 –, le gouvernement estonien a finalement tranché en décidant de maintenir “l’allocation des mamans”, malgré la rigueur. […] D’autres experts expliquent le bond en avant nataliste de l’Estonie comme un signe de la confiance du pays dans son avenir : «Les Estoniens quittent moins le pays et font plus d’enfants car ils croient en leur nation et en leur gouvernement.»"
C.B.
Taux d’immigration dans ce pays? Quelle immigration?
“D’autres experts expliquent le bond en avant nataliste de l’Estonie comme un signe de la confiance du pays dans son avenir”
Un avenir qu’ils ont apparemment choisi de construire de leurs mains, sans se fier à ce qui arrivé “d’en haut” (au-dessus). La subsidiarité aurait du bon?