Suite à l'annonce d'un colloque avec des partisans de la GPA au sein de l'université, La Manif Pour Tous écrit à la présidente de la région Ile-de-France :
"Objet : Financement par la région Île-de-France du colloque sur la GPA des 17 et 18 novembre 2016
Madame la Présidente,
Les 17 et 18 novembre prochains se tiendra au Muséum national d’histoire naturelle à Paris un colloque sur la pratique des mères porteuses, ou gestation par autrui (GPA).
Selon la communication officielle et publique de l’événement, ce colloque « vise à montrer que la pratique est révélatrice des transformations de la société globale, avec ses nouveaux enjeux médicaux, socioculturels et juridiques. Il vise également à créer un nouveau réseau scientifique interdisciplinaire et international de façon à mieux comprendre ces enjeux, en envisageant notamment de mettre en place des études comparatives et des réflexions communes. »
Aurait-on l’idée de conduire un colloque sur l’exploitation sexuelle sans prévoir et annoncer d’emblée un objectif d’éradication d’une telle pratique ? Oserait-on faire des nuances et des différences entre telle et telle manière de constituer des réseaux d’esclavage sexuel, qui plus est sans les dénoncer d’emblée ? Dirait-on que c’est « révélateur des transformations de la société », c’est-à-dire, en clair, acceptable et inéluctable ?
Il est évident, hélas, que l’objectif de ce colloque n’est pas celui d’une lutte sans merci contre toutes les formes de GPA alors que, quelles que soient ses modalités, cette pratique scandaleuse réduit la femme à un outil de production et son enfant à un produit.
La liste des intervenants est révélatrice : Anne-Marie Leroyer, Irène Théry, Martine Gross, Françoise Shenfield, Jennifer Merchant, Laurent Toulemon… Comme l’attestent leurs déclarations et écrits de ces dernières années, tous sont favorables à la GPA dès lors qu’elle serait prétendument « éthique » : comme si la GPA pouvait l’être !
Nous n’avons guère été surpris que l’Institut du genre soit l’un des sponsors de ce colloque. C’est en revanche avec beaucoup d’étonnement que nous avons constaté le soutien de deux prestigieuses universités parisiennes et celui de la région Île-de-France.
La pratique de la GPA est une violence inouïe faite à la femme et à l’enfant, c’est-à-dire au genre humain. Elle est une nouvelle forme d’esclavage, reproductif en l’occurrence, puisqu’elle correspond exactement à la définition indiquée à l’article premier de la Convention relative à l’esclavage de 1926 : « état ou condition d'un individu sur lequel s'exercent les attributs du droit de propriété ou certains d'entre eux ». Et qu’elle soit payante ou prétendument gratuite, cela ne change rien pour les intéressés : la femme n’est pas à louer ou à emprunter, ni l’enfant à donner ou à vendre ! Arracher volontairement un enfant à sa mère quelques secondes après sa naissance est un acte d’une violence intolérable.
La GPA ne saurait donc être un sujet dont on discute comme de n’importe quel autre : la seule finalité possible d’un colloque ou de toute autre réunion consacrée à ce sujet ne peut être que d’étudier les moyens de combattre concrètement cette pratique inhumaine. « La GPA, c’est comme l’esclavage : on ne l’encadre pas, on l’interdit » suivant l’expression de Sylviane Agacinski.
En outre, on sait l’extrême urgence de faire respecter cet interdit puisque certains de nos concitoyens ont recours à des mères porteuses à l’étranger et que le gouvernement français lui-même ne tient pas ses propres engagements de lutte contre la GPA.
Nous avions compris que vous partagiez ce combat contre cet asservissement de la femme et le trafic d’enfants inhérent à cette pratique. Nous ne pouvons que supposer que vous avez été piégée d’une manière ou d’une autre.
Sachant que la GPA est un crime dont nous ne pouvons être complices en aucune manière, nous vous interpellons pour que le financement de ce colloque par la région Île-de-France soit de toute urgence et intégralement supprimé : la GPA étant illégale et le respect de la dignité de la femme et de l’enfant étant en cause, vous avez tous les motifs – y compris juridiques – pour le faire.
Dans l’attente de votre réponse, je vous prie de croire, Madame la Présidente, à l’expression de ma haute considération.
Madame Ludovine de La Rochère
Présidente de La Manif Pour Tous"