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L'Eglise : Foi

Lettre du Cardinal Raymond Leo Burke à l’occasion de la réédition du Bref examen critique du nouvel Ordo Missæ

Lettre du Cardinal Raymond Leo Burke à l’occasion de la réédition du Bref examen critique du nouvel Ordo Missæ

Cette lettre fait office de préface à la réédition du Bref examen critique du nouvel Ordo Missæ, par Renaissance catholique :

Vingt ans après la dernière édition publiée par vos soins, vous avez voulu me présenter votre projet de réédition du Bref examen critique du nouvel Ordo Missae publié en 1969 par les Cardinaux Alfredo Ottaviani et Antonio Bacci et je vous en remercie.

Dans sa lettre d’encouragements du 27 novembre 2004, le Cardinal Alfons Maria Stickler écrivait « que l’analyse de ces deux Cardinaux n’a rien perdu de sa valeur ni, malheureusement, de son actualité. » Deux décennies plus tard, ce constat reste avéré. Par exemple, les récentes déclarations publiques du Préfet du Dicastère pour le Culte Divin et la Discipline des Sacrements confirment la persistance d’une idéologie qui, par la réforme de la Sainte Liturgie après le Second Concile du Vatican, a voulu manipuler et trahir l’enseignement constant et irréformable de l’Église sur les Sacrements de l’Eucharistie et de l’Ordre.

La valeur de l’analyse contenue dans le Bref examen critique résidait, selon les propres mots des auteurs, dans la brève synthèse des « déviations les plus graves par rapport à la théologie de la Messe » (chapitre VI) qui pourraient être la conséquence d’une approche anthropocentrique dans la Sainte Liturgie, qui est par nature Christocentrique. Cette intervention filiale auprès du Souverain Pontife Paul VI, qui eut un grand retentissement à l’époque, aurait pu rester lettre morte ou être rapidement oubliée si les erreurs théologiques qu’elle cherchait à décourager n’étaient pas tristement apparues, et même entretenues jusqu’à nos jours, plus de cinquante ans après. Au contraire, elles sont parfois assumées ouvertement, revendiquant le changement théologique en même temps que le changement liturgique.

Force est de constater que nous sommes bien loin de l’intention générale exprimée lors du Concile Vatican II par Sacrosanctum Concilium dans son numéro 1 :

« mieux adapter aux nécessités de notre époque celles des institutions qui sont sujettes à des changements ; de favoriser tout ce qui peut contribuer à l’union de tous ceux qui croient au Christ, et de fortifier tout ce qui concourt à appeler tous les hommes dans le sein de l’Église. »

Il est évident que beaucoup trouvent encore de nos jours dans l’Usus Antiquior une source vive à travers laquelle ils peuvent s’unir au Christ, fortifier leur Foi, et renforcer leur appartenance à l’Église. Il n’y a donc pas lieu de les en décourager.

D’autre part, l’on observe en pratique beaucoup de présomption dans le rapport à la Sainte Liturgie, au point de toucher précisément aux institutions qui ne sont pas sujettes au changement mais appartiennent au Droit Divin.

Le futur Benoît XVI écrivait ainsi dans le premier chapitre de l’Esprit de la liturgie :

« En effet, l’homme ne peut simplement « fabriquer » un culte. Rappelons-nous ce que Moïse dit à Pharaon : nous ne saurons quel culte lui rendre (cf. Ex. 10, 26) qui exprime la loi fondamentale de toute liturgie. Si Dieu ne se révèle pas, l’homme n’étreint qu’un espace vide. (…) La véritable liturgie demande que Dieu réponde et montre de quelle façon nous pouvons l’adorer ; (…) en un mot, la liturgie implique une forme d’institution. »

Recevez donc tous mes encouragements pour cette publication. Mon souhait le plus cher est que cela puisse contribuer, dans une société qui perd les uns après les autres tous ses repères stables, à rappeler, expliquer et faire connaître la richesse théologique, dogmatique et morale dont l’Usus Antiquior du Rite Romain est la pleine expression.

Que le Seigneur Ressuscité bénisse votre œuvre ! Recevez ma paternelle bénédiction et soyez assuré de mon dévouement dans le Sacré-Cœur de Jésus, le Cœur immaculé de Marie, et le Cœur très pur de saint Joseph.

Raymond Leo Cardinal BURKE

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