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Culture de mort : Euthanasie / Pays : Angleterre

L’euthanasie arrive devant le Parlement britannique

L’euthanasie arrive devant le Parlement britannique

Mercredi, le député britannique Kim Leadbeater a présenté sa proposition de loi intitulée « « Loi pour la fin de vie des adultes malades en phase terminale » à la Chambre des Communes britannique.

Le texte sera débattu le 29 novembre. Il « devrait conditionner le recours au suicide assisté à l’approbation de deux médecins et d’un juge ». Le Premier ministre, Keir Starmer, a précisé qu’il n’y aurait pas de consignes de vote sur ce texte.

A l’opposé des militants de Dignity in Dying (« Dignité face à la mort »), le porte-parole de l’association Care Not Killing (« Prendre soin, non pas tuer »), Alistair Thompson, alerte contre le risque de « mettre la pression sur de nombreuses personnes pour mettre fin à leur vie prématurément ». « L’accent devrait être mis sur l’amélioration des soins palliatifs », interpelle-t-il. De son côté, l’archevêque de Canterbury, Justin Welby, avertit que cette « approche dangereuse » « mène sur un terrain glissant » « dans tous les autres endroits où elle a été adoptée ».

Dans une lettre pastorale publiée jeudi 10 octobre, le cardinal Vincent Nichols, archevêque de Westminster, s’élève contre ce projet de loi :

[…] Le premier point est le suivant : Faites attention à ce que vous souhaitez.

Il ne fait aucun doute que le projet de loi soumis au Parlement sera soigneusement formulé, prévoyant des circonstances claires et très limitées dans lesquelles il deviendrait légal d’aider, directement et délibérément, à mettre fin à la vie d’une personne. Mais n’oubliez pas que tous les pays où une telle loi a été adoptée ont clairement démontré que les circonstances dans lesquelles il est permis de mettre fin à une vie s’élargissent de plus en plus, rendant le suicide assisté et le meurtre médical, ou l’euthanasie, de plus en plus accessibles et acceptés. Dans ce pays, des assurances seront données que les garanties proposées sont solides et fiables. Cela a rarement été le cas. Cette proposition de modification de la loi peut être une source de soulagement pour certains. Mais elle suscitera beaucoup de craintes et de trépidations chez de nombreuses personnes, en particulier celles qui sont vulnérables et celles qui vivent avec un handicap. Ce qui est proposé aujourd’hui ne marquera pas la fin de l’histoire. Il vaut mieux que l’histoire ne commence pas.

Le deuxième point est le suivant : le droit de mourir peut devenir un devoir de mourir.

Une loi qui interdit une action est clairement dissuasive. Une loi qui autorise une action change les attitudes : ce qui est autorisé est souvent et facilement encouragé. Une fois que l’assistance au suicide est approuvée par la loi, une protection essentielle de la vie humaine disparaît. Des pressions s’exercent sur les personnes proches de la mort, de la part d’autres personnes ou même d’elles-mêmes, pour qu’elles mettent fin à leur vie afin de soulager leur famille d’une charge perçue comme telle, d’éviter la douleur ou d’obtenir un héritage.

Je sais que, pour de nombreuses personnes, la perspective d’une souffrance prolongée et d’une perte de dignité suscite une peur profonde. Pourtant, il est possible d’alléger ces souffrances. Ce débat doit donc porter en partie sur la nécessité et le devoir d’améliorer les soins palliatifs, afin que chacun d’entre nous puisse réellement vivre ses derniers jours en compagnie d’êtres chers et de professionnels de la santé attentifs. Il s’agit là d’une véritable mort dans la dignité. En effet, le changement radical de la loi qui est actuellement proposé risque d’entraîner, pour tous les professionnels de la santé, une lente évolution du devoir de soigner vers un devoir de tuer.

Le troisième point est le suivant : l’oubli de Dieu rabaisse notre humanité.

Les questions soulevées par ce projet de loi touchent au cœur même de la manière dont nous nous comprenons, dont nous vivons, dont nous sommes humains. Pour les personnes qui ont foi en Dieu – la grande majorité de la population mondiale – la première vérité est que la vie, en fin de compte, est un don du Créateur. Notre vie découle de Dieu et trouvera son accomplissement en Dieu. L’Éternel a donné, et l’Éternel a repris ; que le nom de l’Éternel soit béni » (Job 1:21). Ignorer ou nier cette vérité revient à séparer notre humanité de ses origines et de son but. Nous nous retrouvons à flotter librement, détachés, dans une sphère sans ancrage solide ni destin, pensant que nous pouvons nous les créer nous-mêmes selon l’humeur du temps, voire du jour.

L’expression la plus claire de cette foi est que chaque être humain est fait à l’image et à la ressemblance de Dieu. C’est la source de notre dignité et elle est propre à la personne humaine. La souffrance d’un être humain n’est pas dénuée de sens. Elle ne détruit pas cette dignité. Elle fait partie intégrante de notre parcours humain, un parcours embrassé par le Verbe éternel de Dieu, le Christ Jésus lui-même. Il amène notre humanité à sa pleine gloire précisément par la porte de la souffrance et de la mort. […]

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