Patrick Verspieren, Responsable du département d’éthique biomédicale du Centre Sèvres – Facultés jésuites de Paris, indique dans La Croix ce qu’il convient de répondre aux militants de l’euthanasie :
"Le rôle de la médecine est de s’ingénier à soulager les douleurs de cette femme et de tout faire pour que son apparence physique provoque le moins possible de réactions de peur ou de rejet spontané. […] Demander à des personnes autres que le malade d’abréger sa vie aboutirait à un homicide volontaire. Dans un avis de mars 2000, le Comité national d’éthique parlait de “la valeur fondatrice de l’interdit du meurtre”. Notre société reconnaît l’importance de développer les soins en fin de vie pour adoucir les souffrances des malades et les aider à rester en relation avec les leurs. Cela ne va pas de soi. De tels soins exigent un fort engagement des médecins et de tout le personnel soignant pour se rendre proche des malades. Cela demande de prendre sur soi, de se mobiliser pour ce combat.
Or on ne peut pas à la fois souhaiter cette mobilisation et dire que, dans les cas difficiles, il deviendrait possible de donner la mort. La dépénalisation de l’euthanasie entraînerait une démobilisation du monde médical. Plus fondamentalement encore, cette question renvoie à la prise de conscience de la grande vulnérabilité de nombreuses personnes dans notre société, et pas seulement de celles qui sont en fin de vie. Je parle des personnes qui se sentent socialement inutiles, comme un poids pour leur entourage et la collectivité humaine. Ouvrir la possibilité d’une aide médicale à mourir, ce serait les sommer de choisir, les inviter au sacrifice, si l’on peut dire. Et cela, une société respectueuse de ces personnes ne peut pas le faire."