Mardi, le Président portugais, Marcelo Rebelo de Sousa, a promulgué la loi dépénalisant l’euthanasie et le suicide assisté :
« La Constitution oblige le Président à promulguer une loi à laquelle il a mis son veto et qui a été confirmée par l’Assemblée de la République. Je la promulguerai, bien sûr, c’est mon devoir constitutionnel ».
Le texte de loi avait été revu à plusieurs reprises afin de tenir compte des deux vétos du Président et après avoir été jugé inconstitutionnel à deux reprises par la Cour constitutionnelle. La version définitive de la loi prévoit que l’euthanasie ne sera autorisée que lorsque
« le suicide médicalement assisté est impossible en raison d’une incapacité physique du patient ».
La loi pourrait entrer en vigueur à l’automne prochain, après publication des décrets d’application.
Dans un communiqué du 17 mai, la conférence épiscopale portugaise a appelé les familles et les professionnels de santé à rejeter « catégoriquement les possibilités ouvertes par la légalisation de l’euthanasie ». La dépénalisation de l’euthanasie présente « la mort comme une solution à la douleur et aux souffrances », elle entraîne « un net recul de civilisation ».
« La légalisation de l’euthanasie rompt le principe fondamental de l’inviolabilité de la vie humaine et ouvre des portes dangereuses », « la vie humaine n’est plus protégée et subit une grave atteinte à sa valeur et à sa dignité ».
Les évêques espèrent que « la loi puisse être abrogée ».
L’Association des juristes catholiques estime, quant à elle, que l’euthanasie rompt « le principe de l’interdiction de tuer » figurant dans la Constitution. Plusieurs députés de l’opposition ont fait connaître leur intention de saisir à nouveau la Cour constitutionnelle.