Hier après-midi, le Pape a présidé la procession pénitentielle entre l'abbatiale bénédictine de St.Anselme et la basilique Ste Sabine voisine. Il a ensuite célébré la messe. A l'homélie il est revenu sur la symbolique des cendres. La liturgie, a dit Benoît XVI, fait de cette matière naturelle la marque de notre entrée en carême.
« Si l'imposition de la cendre n'est pas un signe sacramental, elle reste liée à la prière de sanctification des chrétiens ».
Après avoir créé le monde, « le Seigneur façonna l'homme à partir de la poussière du sol et lui insuffla la vie » et de signe de la poussière, de la cendre,
« nous ramène à l'oeuvre de la création où l'homme apparaît comme un mélange de matière et de souffle divin. C'est ce qu'expriment la poussière du sol utilisée par Dieu et animée par son souffle… Dans le récit de la Genèse le symbole de la poussière subit une mutation négative à cause du péché. Avant la faute, le sol est potentiellement bon…et rappelle l'ouverture à la vie du Créateur…après quoi il devient le signe de l'inexorabilité de la mort : Poussière tu étais et à la poussière tu retourneras ».
« cette malédiction du sol revêt une fonction médicinale pour l'homme qui devra se frotter à la résistance de la matière et reconnaître ainsi sa nature propre… Cela signifie que la volonté de Dieu est toujours bénéfique et qu'elle va au-delà de toute malédiction qui n'est pas le fait de Dieu mais du péché. Or il ne peut nous exempter du péché et de ses effets les plus négatifs par respect de la liberté de l'homme… avec la juste punition, il entend nous annoncer le chemin du salut, qui passe par la terre, la poussière, cette chair assumée par le Verbe ».