Pendant que Greta Thunberg s’indigne à l’ONU (« Vous avez volé mes rêves et mon enfance avec vos paroles creuses »), le père Danziec bouscule les écolos dans Valeurs Actuelles :
[…] Curieusement pourtant, le récent discours auquel Greta Thunberg s’est livrée au siège de l’ONU devait être l’occasion de faire avancer son combat. Il en manifesta au contraire les limites. L’indignation, qui peut être un droit et parfois même devenir un devoir, se transforme chez elle en ligne de conduite. Un principe de vie, sur l’air du « je m’indigne, donc je suis ». A l’image d’un Lilian Thuram tombant dans le piège du racisme anti-blanc, Greta Thunberg se mue en Malcom X de l’écologie. Ses larmes sont davantage habitées par la colère et l’amertume que par le souci de justice et le sacrifice. La fermeté est son langage. L’intransigeance, son trait de caractère. « Des positions très radicales de nature à antagoniser nos sociétés » commentera, circonspect, Emmanuel Macron.
Il n’en reste pas moins que la question sérieuse, difficile – et complexe – du climat nécessite d’être posée. Et plus encore de trouver des réponses. A cet égard, un état des lieux climatiques, aussi sommaire que lucide, ne saurait faire l’économie d’une réflexion sur les causes profondes d’un rapport à la nature bouleversé. Tenter d’apporter des solutions, c’est accepter d’analyser les données du problème dans son ensemble. Au risque d’être soi-même bousculé. Et de se remettre en cause. Car l’un des grands responsables des bouleversements climatiques, ne serait-ce pas au premier chef le progressisme ? Il n’y qu’à constater la façon dont les avancées technologiques et les progrès scientifiques sont utilisés. Un certain nombre de leurs applications représentent une violation évidente de l’ordre de la création. Non seulement au point d’être en contradiction avec le caractère sacré de la vie, mais encore en arrivant à priver et la personne humaine et la famille de leur identité naturelle.
A l’heure de l’ouverture des débats parlementaires sur la législation de la PMA pour tous, la quête de réponses aux enjeux de l’avenir planétaire prend tout son sens. Le climat, le bio, la procréation répondent d’un même ordre. En faire fi conduit aux mêmes désastres. Les impasses, si elles mènent aux ténèbres, présentent dans le même temps l’intérêt de s’éclairer les unes les autres. Les vaches folles et les OGM d’hier devraient nous avertir des dangers d’une économie de marché sauvage et irrespectueuse ainsi que d’une médecine qui se croit tout permis. « La meilleure façon de dompter la nature, c’est de lui obéir. » L’observation de Platon tient toujours. Plus que jamais. Comment pourrait-on prétendre répondre aux enjeux climatiques et génétiques par le seul usage rationnel de la technologie et de la science, sans dans un premier temps redécouvrir l’authentique image de la création, des relations humaines et de la vie vécue comme don ?
Il y a un peu plus de dix ans, à l’occasion de l’un de ses voyages, le pape Benoît XVI nous avertissait avec calme : « Il ne s’agira jamais de devoir choisir entre science et éthique, mais bien plutôt d’adopter une méthode scientifique qui soit véritablement respectueuse des impératifs éthiques. » Il faut croire qu’on ne l’a pas écouté. Pourtant, c’était au siège des Nations Unies.