… tout un programme ! Benoît XVI en a donné le moyen, catholique, hier, lors de la messe :
Le carême nous rappelle que "la vie chrétienne est un combat sans fin où l’on utilise les armes de la prière, du jeûne et de la pénitence. Lutter contre le mal, contre tout égoïsme ou haine… constitue l’ascèse que tout disciple de Jésus doit suivre". "Suivre docilement le divin Maître fait des chrétiens des témoins et des apôtres de paix". Ceci nous aide "à mieux comprendre ce que doit être la réponse chrétienne à la violence qui menace la paix du monde. Non la vengeance ou la haine, et encore moins le refuge dans une fausse spiritualité".
"La réponse est…de suivre le chemin choisi par Celui qui, face au mal de tous les temps, a choisi volontairement la Croix, suivant ainsi la voie longue mais efficace de l’amour". Cette voie "doit se traduire en gestes concrets envers le prochain, en particulier envers le pauvre et le faible", selon ce qui caractérise la vie du chrétien, "appelé par Jésus à être lumière du monde, afin que les hommes glorifient Dieu en voyant leurs bonnes oeuvres". "La charité n’est pas pour l’Eglise une sorte d’activité sociale…mais elle appartient à sa nature même, comme expression fondamentale de son essence".
Sommes-nous, par nos paroles, nos écrits et nos actes, la lumière du monde ? Voilà un examen de conscience que tout chrétien devrait faire pendant ce Carême. Le Salon Beige s’emploie, malgré ses défauts, à répandre un peu de lumière sur l’actualité (en voulant donner l’information la plus proche de la vérité et non pas en postant des informations ‘joyeuses’…), à l’image de la nouvelle bannière.
rabassa
Pâques : Christ est ressuscité !
La résurrection ne signifie pas la réanimation d’un cadavre, un mort revenant à la vie dans les conditions où il se trouvait avant de mourir. La résurrection du Christ bouleverse radicalement ces conditions. Certes, le Ressuscité est bien réel, il se laisse toucher par Thomas, il partage la nourriture avec ses disciples et pourtant il est différent, “ sous une autre forme ”, dit la finale de Marc, de sorte que Marie de Magdala le prend pour le jardinier, et les pèlerins d’Emmaüs pour un voyageur mal informé. Il échappe à l’espace et au temps qui séparent, il les transforme en moyens de rencontre, en chemins de communion. En lui le divin et l’humain s’unissent définitivement, l’humain trouve ainsi son accomplissement et cette humanité transfigurée, déifiée, pénètre désormais, “ travaille ” désormais les profondeurs de l’histoire, comme on dit d’une femme qu’elle est “ en travail ” – et c’est la Femme à la fois persécutée et “ vêtue de soleil ” dont parle l’Apocalypse dans son douzième chapitre. “Comme le fer, mis en contact avec le feu, prend la couleur de celui-ci, de même la chair [c’est-à-dire la création], après avoir reçu en elle le Verbe déifiant, est libérée de la corruption. Ainsi [le Christ] a revêtu notre chair pour la libérer de la mort” (Cyrille d’Alexandrie, Homélie sur Luc, V, 19).
Mais alors, pourquoi la résurrection reste-t-elle comme secrète? Par respect pour notre liberté. Le Ressuscité ne s’impose pas. Il ne se montre pas aux puissants de ce monde, il se révèle seulement à ceux qui l’accueillent dans la foi et l’amour. Ce n’est pas la résurrection qui provoque la foi, c’est la foi qui permet à la résurrection de se manifester. Jésus nous appelle doucement, comme il appela Marie la Magdaléenne : alors seulement, “ elle se retourna”, son cœur se retourna – le reconnut. Et c’est au moment où il rompt le pain, dans une auberge de hasard, que les pèlerins d’Emmaüs le reconnaissent – et qu’il disparaît, désormais présent dans l’eucharistie, dans l’Esprit, dans les “ mystères ” de l’Église.
Dans l’Église en effet, son humanité, qui est la nôtre, son humanité à la fois crucifiée et glorifiée devient pour nous la source de la Vie. Et certes, la mort règne toujours, et tout nous rappelle sa présence : la séparation, la tristesse, la disparition de ceux que nous aimons, les tragédies si souvent atroces de l’histoire, la haine de soi, des autres. Mais toutes ces situations, si nous les traversons dans la confiance au Ressuscité, si nous acceptons de nous recevoir de lui, peuvent devenir des chemins de Résurrection. Le Christ est ressuscité, la mort spirituelle est vaincue, la mort n’est plus que le voile déchiré de l’amour. Alors, au fond de nous, l’angoisse devient confiance, nous n’avons plus besoin d’esclaves ni d’ennemis. On croyait qu’il n’y avait pas d’issue, mais il est là, lui, notre ami, notre lieu – “ venez à moi vous tous qui êtes chargés et fatigués, et je vous donnerai du repos ” – et sa présence est une ouverture de lumière. “ Hier j’étais enseveli avec toi, ô Christ, disent les matines pascales. Aujourd’hui je me réveille avec toi, ô Ressuscité. ” Oui, nous nous réveillons comme des enfants, comme des convalescents, dans la lumière de Pâques – et c’est le premier matin du monde, un amandier fleurit parmi les ruines, Dieu nous re-donne la vie, nous par-donne. “Personne ne t’a condamnée ? demande Jésus à la femme adultère. Moi non plus je ne te condamne pas. Va, et ne pèche plus. ”
Olivier CLEMENT, Christ est ressuscité, Propos sur les fêtes chrétiennes, Desclée de Brouwer, Paris, 2000, pp. 47-49.
Faites le Careme,chrétiens,pour accueillir le Christ Réssuscité!