Opposer défensive et offensive est absurde – demander à n’importe quel général, ou à n’importe quel entraîneur de foot. Et ce qui est vrai pour le sport est vrai pour le mouvement pro-vie.
Les partisans du respect de la vie se voient d’ailleurs souvent obligés de mener des actions défensives s’opposant à la propagation sans frein de la culture de mort. En ce moment même, sur le front de l’euthanasie, plusieurs associations combattent pied à pied les pressions pour la légalisation.
Mais de même qu’une équipe qui ne joue qu’en défensive ne marquera jamais de but, le mouvement pro-vie ne peut pas se contenter de défendre un statu quo profondément contraire à la justice élémentaire. Il ne doit pas se contenter de ne pas perdre du terrain, mais combattre offensivement l’avortement légal et son cortège de malheurs.
Mais voilà : les méthodes qui fonctionnent en défense ne marchent pas nécessairement en attaque, et vice-versa.
Le combat mené sur la bioéthique était essentiellement défensif : empêcher la révision de la loi de donner lieu à un glissement plus avant dans la culture de mort. Dans ce contexte, même si des contre-exemples existent, une action discrète est parfois la plus fructueuse.
Mais notre lutte contre l’avortement légal est, elle, offensive – elle vise à reconquérir un terrain que l’adversaire considère comme définitivement acquis. Et ce n’est pas des coulisses du pouvoir que l’on fera bouger les lignes : c’est en agissant sur l’opinion avec, malheureusement les armes du pauvre. Les médias ne nous feront pas de faveurs. Ils savent que notre première victoire serait que l’opinion sache que l’avortement légal est contesté, et non pas entré dans les mœurs. Ils ne se résoudront à le faire que s'ils n’en ont pas le choix – si nous sommes des dizaines de milliers dans la rue.
La Marche pour la Vie est donc la meilleure chance du mouvement pro-vie de vraiment reprendre l’offensive. Certains fruits en sont déjà perceptibles : invitations dans les médias, dynamisation des réseaux, mobilisation d’une nouvelle génération de militants du respect de la vie, nouvelles associations pro-vie…
A nous, par notre présence et, si possible, par notre militantisme, de lui donner la plus grande ampleur et la lus grande efficacité. Le chemin vers l’abolition de l’avortement passe, cette année encore, par la Place de la République.