Dans un texte publié fin août, Mgr Jean-Pierre Cattenoz, archevêque d'Avignon, a fustigé le laïcisme des élus locaux. Extrait :
"Samedi dernier, j’ai eu la joie d’accueillir à la Métropole Notre-Dame des Doms la messe du ban des vendanges, un beau moment de communion avec les vignerons du Vaucluse. Comme chaque année, nous avons prié pour les vendanges et l’ensemble des récoltes, pour tous ceux et celles qui vivent du travail de la terre, sans oublier de faire mémoire de ceux qui nous ont quittés depuis l’an dernier. Malheureusement, la procession de Saint-Agricol jusqu’à la Métropole n’a pas pu avoir lieu en raison des mesures liées à l’état d’urgence et aux attentats qui ont secoué notre pays.
Au sortir de la Métropole, je suis monté dans le jardin des Doms pour participer au milieu des vignerons à l’apéritif, à l’invitation des Compagnons des Côtes du Rhône. Je me suis placé au milieu de la foule, derrière les barrières, près du podium. Là, à mon grand étonnement, j’avais en face de moi, madame le Maire d’Avignon, Monsieur le Préfet, le Consul général du Japon et les responsables de l’ensemble des confréries des côtes du Rhône. Chacun y a été de son discours en l’honneur de nos vins, saluant les uns et les autres, ignorant totalement l’archevêque au milieu du peuple, de son peuple.
Visiblement, je n’existais plus et cela au nom de la laïcité en vogue aujourd’hui. Effectivement, depuis plusieurs années, les responsables religieux n’ont plus leur place parmi les officiels au nom même d’un protocole mis en place par la République. Je vous avoue que la scène avait quelque chose d’étrange : devant moi des barrières, signes et symboles de séparation et l’évêque étonné de voir des gens qui, par ailleurs le connaissent bien, l’ignorer comme s’il n’était pas là. […]
Alors j’en appelle à Madame le Maire, à Monsieur le Préfet, laissez tomber ces barrières d’une laïcité qui n’a pas de sens pour nous permettre à tous de vivre ensemble dans cette terre de Vaucluse en apprenant à nous connaître, à nous respecter, à nous écouter, à nous aimer pour la joie de tous. […]"