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Culture de mort : Avortement / L'Eglise : L'Eglise en France

Mgr de Germay sur l’avortement : “le jour viendra où la lumière se fera sur cet angle mort de notre conscience collective”

Mgr de Germay sur l’avortement : “le jour viendra où la lumière se fera sur cet angle mort de notre conscience collective”

Communiqué de Mgr de Germay, archevêque de Lyon :

Le 30 janvier dernier, l’Assemblée nationale a donc voté en faveur du projet de loi visant à inscrire dans la Constitution la liberté de la femme à recourir à l’IVG.

En 1975, Simone Veil obtenait que l’avortement soit dépénalisé, tout en reconnaissant qu’il demeurerait toujours un drame. Depuis, tout semble avoir été fait pour faciliter et banaliser l’IVG. Les résultats sont là : 2023 vient d’établir le triste record de 234 300 IVG en France alors que la tendance est à la baisse partout ailleurs en Europe.

Si la loi était adoptée, la France mettrait au même niveau l’égale dignité de toute vie humaine – principe à valeur constitutionnelle – et la liberté d’accès à l’avortement. Comment expliquer une telle contradiction ?

Une des explications est liée, selon moi, à la succession des lois dites sociétales votées en France depuis quelques dizaines d’années. Celles-ci, en effet, se focalisent sur des droits individuels en oubliant ou en sous-estimant leurs portées sociales. Or la cohésion sociale ne peut que se dégrader – n’est-ce pas ce à quoi nous assistons aujourd’hui ? – si on se contente de définir des droits individuels sans resituer la personne dans le jeu des relations qui la constituent.

Est-il juste de faire peser sur les seules épaules des femmes enceintes une question aussi grave ? Comment pouvons-nous reléguer à la seule sphère privée une option touchant au respect du plus fragile ? Cette option définit en effet, pour une part, le modèle de société que nous souhaitons, et engage notre avenir.

N’est-ce pas également la société tout entière qui devrait porter le souci des femmes enceintes dans des conditions difficiles, de celles qui ont besoin d’être soutenues dans leur maternité, ou encore de celles se retrouvant dans une douloureuse solitude après avoir fait le choix d’une IVG ?

Nous sommes en réalité tous concernés par la question de l’IVG. Mais le débat est-il encore possible ? Il devient difficile aujourd’hui de s’exprimer sur ce sujet sans prendre le risque de devenir une cible médiatique. Beaucoup de personnalités publiques ont d’ailleurs déserté le débat. Que deviendra ce dernier si la loi venait à être adoptée ? La liberté d’expression sera-t-elle garantie ? Et la liberté de conscience ?

Certains craignent que l’opinion publique sur l’avortement ne change. Verrouiller définitivement les choses pour anticiper une telle hypothèse, n’est-ce pas un déni de démocratie ?

J’ose croire, quant à moi, que le jour viendra où la lumière se fera sur cet angle mort de notre conscience collective. Telle est mon humble espérance !

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6 commentaires

  1. “Beaucoup de personnalités publiques ont déserté le débat”. Nous aurions aimé que les évêques prennent ‘le risque médiatique’ surtout que, théoriquement, le quidam est censé connaître la position de l’Eglise donc il leur suffisait de ne pas être ‘tièdes’.

  2. Excellente réaction de Mgr de Germay. Lui et Mgr Aillet sauvent l’honneur des évêques de France.

  3. Honneur à ce Juste.

  4. Pour que ” la lumière se fasse sur cet angle mort de notre conscience collective”, il faudrait que les évêques aient le courage de rappeler, sans arrêt, le mal absolu que constitue l’avortement, … Les changements n’arrivent pas tout seuls …
    Les évêques, sauf très rares exceptions, et la majorité des fidèles, portent une énorme responsabilité dans cette catastrophe morale, pour n’avoir pas osé défendre la vie des tout petits, par peur des critiques du monde. Quelle lâcheté! Les associations qui tentent d’aider, avec des moyens dérisoires, les femmes enceintes en détresse sont ignorées, quand ce n’est pas méprisées et moquées par les responsables diocésains, clercs ou laïcs, …
    On se demande à quoi sert l’enseignement de l’Evangile, et la doctrine chrétienne, si sur ce point fondamental, ceux qui pouvaient agir ne l’ont pas fait.

  5. Il n’y a de grand parmi les hommes que le poète, le prêtre et le soldat, l’homme qui chante, l’homme qui bénit, l’homme qui sacrifie et se sacrifie. Le reste est fait pour le fouet.- Charles Baudelaire
    Bravo Monseigneur !

  6. Merci Mgr.
    Pouvez-vous mobiliser vos confrères ?

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