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Pays : Chine

Mondialisme et stratégie sino-communiste

Mondialisme et stratégie sino-communiste

Ce soir 4 juin, sept paroisses catholiques de Hong Kong organisent une messe de prière pour les défunts morts lors du massacre de Tianmen le 4 juin 1989. Après l’interdiction par les autorités de la veillée de commémoration (qui rassemble chaque année plusieurs centaines de milliers de hongkongais) avec des peines pouvant aller jusqu’à 5 ans de prison pour toute personne allant contre cette interdiction, l’Eglise catholique reste le dernier lieu où il est encore possible d’organiser un événement public, ouvert à tous pour prier pour les défunts. Des bannières attaquant l’Eglise et le cardinal Zen ont été affichées la nuit dernière devant chaque église concernée, un député pro-Pekin appelle ses partisans à faire du grabuge et à porter plainte à la police. Et avec la nouvelle loi de sécurité nationale, tout ce qui est légal (comme un rassemblement pacifique ou célébrer une messe pour les défunts) peut devenir tout d’un coup illégal.

Bernard Antony livre quelques considérations non-conformistes sur les questions du mondialisme et de la mondialisation :

[…] La mondialisation actuelle des échanges n’est pas en soi une abomination. Elle est la réalisation d’une immémoriale pulsion des peuples à aller vendre et acheter très loin de chez eux. Comme les Phéniciens, comme les Grecs, comme les Varègues, comme les caravaniers de toutes époques, comme nos grands découvreurs espagnols et portugais.

À la mondialisation de l’Antiquité, l’Empire romain ajouta son projet et son ordonnancement à vocation mondialiste de civilisation commune sur toutes les terres alors connues des Romains. Cela rencontre providentiellement l’universalisme de l’évangélisation catholique : « Allez et enseignez toutes les nations ».

Nous sommes confrontés aujourd’hui à une perversion idéologique de l’universalisme (toujours les « [vertus] chrétiennes devenues folles » de Chesterton). Mais, s’il existe la réalité d’une fantastique mondialisation du fait des moyens de transport et de communication et si sont apparues depuis longtemps (bien après « L’utopie » de saint Thomas More, XVe-XVIe siècle) des utopies mondialistes et au premier chef le communisme ; et si aujourd’hui, assurément s’exerce d’aussi formidables qu’insupportables appétits idéologico-affairistes mondialistes, je ne crois pas du tout à l’inéluctabilité de l’avènement consensuel d’un pouvoir mondialiste unique, concocté par je ne sais pas trop quel complot planétaire façon élucubrations de Léo Taxil.

Je crois beaucoup plus à la thèse de Samuel Huntington qu’exprime le titre de son livre majeur : « Le choc des civilisations ». Il me semble donc beaucoup plus conforme à la réalité d’observer plutôt qu’un unique mondialisme, plusieurs stratégies mondialistes, non sans visées réciproques de manipulations. Je crois, certes, plutôt qu’à une proche unification planétaire à l’antagonisme durable de l’exécrable mondialisme chinois et de celui non moins exécrable du conglomérat américano-européen et des GAFAM.

Mais, la différence majeure entre les deux est qu’il y a encore dans les pays d’Europe et aux États-Unis des forces sociales et politiques de défense de la foi et des libertés. Rien de tel, hélas, dans la Chine rouge où ont été écrasées les dernières velléités d’autonomie des habitants de Hong Kong.

Il reste à attendre de voir si Xi Jinping lancera son armée dans la conquête de Taïwan, morceau autrement difficile à avaler, militairement et politiquement que Hong Kong. Certains peuvent penser qu’il n’est pas possible de risquer une grande guerre pour un si petit territoire. C’est exactement ce que pensaient les partisans de l’accord de Munich en 1939.

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