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Culture de mort : Euthanasie

Mort de Noa Pothoven : suicide assisté ou euthanasie cachée ?

Mort de Noa Pothoven : suicide assisté ou euthanasie cachée ?

La mort de cette fille souffrant de dépression aux Pays-Bas a entraîné de nombreuses informations contradictoires mais surtout une dénonciation frénétique de nos médias d’une “fausse nouvelle”. Cela mérite de se poser quelques questions.

Les faits rapportés par le site Gènétique sont les suivants :

Après l’annonce de l’euthanasie d’une adolescente de 17 ans aux Pays-Bas jeudi, un démenti, presque un soulagement, a rapidement circulé sur la toile, très vite relayé par les grands médias. Non, Noa Pothoven, traumatisée par plusieurs viols, anorexique, dépressive ayant fait plusieurs tentatives de suicides, n’a pas été euthanasiée. Elle avait bien fait une demande en 2017 à la Levenseindekliniek, une clinique de « fin de vie » de La Haye, mais celle-ci a estimé qu’elle est trop « trop jeune pour mourir ». La jeune fille a expliqué elle-même dans une interview accordée au journal De Gelderlander en décembre dernier : « Ils pensent que je devrais finir mon traitement de traumatisme et que mon cerveau doit d’abord être complètement développé »[1]. Elle doit attendre d’avoir 21 ans, mais ne le souhaite pas.

Lors d’un récent séjour à l’hôpital, exagérément en sous poids, la jeune femme est placée en coma artificiel pour être nourrie par intraveineuse. Elle n’a plus accepté de nouveaux traitements. Elle est décédée le 2 juin au domicile de ses parents qui avaient installé un lit médicalisé : elle refusait d’être hydratée et alimentée.

On peut se demander pourquoi le pape François a immédiatement twitté ceci :

Autant il est assez courant de se suicider avec une arme ou se jetant d’un immeuble, autant se suicider en refusant de boire et manger nous laisse perplexes. Aurait-elle été sédatée pour ne pas souffrir du manque d’alimentation et d’hydratation ? Imagine-t-on des parents, qui s’étaient opposés à son euthanasie, accepter de la voir souffrir de faim et de soif pendant des jours  ? Noa Photoven a  dit dans son dernier message qu’elle serait morte dans 10 jours… On peut donc légitimement se poser la question de savoir s’il n’y a pas eu complicité de l’hôpital et/ou de ses proches dans ce suicide ? L’empressement de la clinique à démentir l’euthanasie reste suspect, alors même qu’elle a installé un lit médicalisé à domicile.

Et, surtout, l’empressement des médias à dénoncer cette fausse nouvelle de l’euthanasie nous renvoie directement à l’affaire Vincent Lambert et au débat sur la notion d’arrêt de l’alimentation et de l’hydratation. Les partisans de l’euthanasie aujourd’hui et de la mort de Vincent Lambert estiment qu’il s’agit d’un traitement. D’autres, médecins, infirmiers et défenseur de la vie, estiment qu’il s’agit d’un soin fondamental dû à chaque personne.

Voici les réponses de la Congrégation pour la doctrine de la Foi sur ce sujet pour les personnes en état végétatif, réponse encore plus valable pour une personne en pleine conscience :

Première question : L’administration de nourriture et d’eau (par des voies naturelles ou artificielles) au patient en “état végétatif”, à moins que ces aliments ne puissent pas être assimilés par le corps du patient ou qu’ils ne puissent pas lui être administrés sans causer une privation grave sur le plan physique, est-elle moralement obligatoire?

Réponse : Oui. L’administration de nourriture et d’eau, même par des voies artificielles, est en règle générale un moyen ordinaire et proportionné de maintien de la vie. Elle est donc obligatoire dans la mesure et jusqu’au moment où elle montre qu’elle atteint sa finalité propre, qui consiste à hydrater et à nourrir le patient. On évite de la sorte les souffrances et la mort dues à l’inanition et à la déshydratation.

Seconde question : Peut-on interrompre la nourriture et l’hydratation fournies par voies artificielles à un patient en “état végétatif permanent”, lorsque des médecins compétents jugent avec la certitude morale que le patient ne reprendra jamais conscience?

Réponse : Non. Un patient en “état végétatif permanent” est une personne, avec sa dignité humaine fondamentale, à laquelle on doit donc procurer les soins ordinaires et proportionnés, qui comprennent, en règle générale, l’administration d’eau et de nourriture, même par voies artificielles.

Mgr Vincenzo Paglia, président de l’Académie pontificale pour la Vie, et par le cardinal Kevin Farrell, préfet du Dicastère pour les Laïcs, la Famille et la Vie, ont récemment déclaré :

«L’alimentation et l’hydratation constituent une forme de soin essentiel toujours proportionné au maintien en vie : alimenter un malade ne constitue jamais une forme d’obstination thérapeutique déraisonnable, tant que l’organisme de la personne est en capacité d’absorber nutrition et hydratation, à moins que cela ne provoque des souffrances intolérables ou ne se révèle nuisible pour le patient»

Il faut aller sur des médias étrangers comme The Guardian pour y trouver des journalistes curieux et moins formatés qu’en France :

In fact, it is unclear how she died. No official cause of death has so far been given and there is no evidence the case involved either euthanasia or assisted suicide, both of which are legal in the Netherlands subject to strict conditions.

 

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