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L'Eglise : François

“Nous sommes passés d’une réforme bénédictine à une réforme franciscaine”

D'Aymeric Pourbaix à propos du pape François :

F"[…] Les médias enthousiastes lui décernent déjà le glorieux titre de « Pape des pauvres ». Mais il a d’emblée rappelé que l’Église ne se résume pas à une « ONG pieuse », et qu’elle est là d’abord pour « confesser le Christ ». Pour le pape François, le souci des pauvres
ne se réduit pas en effet à l’aspect matériel. Il englobe aussi les
enfants à naître ou les vieillards en fin de vie. Et la politique, forme
éminente de la charité selon Paul VI. Le cardinal Bergoglio a ainsi su
se montrer très ferme pour défendre la conception chrétienne du mariage.
Allant jusqu’à qualifier l’union civile homosexuelle d' « œuvre du diable ».

Sans
oublier non plus, disait-il, la pauvreté de ceux qui ne connaissent pas
le Christ, et celle, radicale, qui se manifeste dans le célibat des
prêtres.

[…] Le haut patronage du Poverello, sous
lequel il s’est placé, pourrait en outre faire accroire à un homme doux,
presque rêveur. Ce serait oublier qu’il est entré chez les jésuites par
attirance pour l’ordre et la discipline, au service de la mission
. À la
tête de la province d’Argentine, il s’est montré intraitable pour
conserver le caractère religieux et sacerdotal de la Compagnie
.

Veut-on
l’opposer à Benoît XVI ? C’est en réalité la même intention de revenir
à l’essentiel qui les unit. Seul le style change
. Nous sommes passés
d’une réforme bénédictine à une réforme franciscaine. L’une par le
charisme de l’intelligence, l’autre par celui de la volonté
. Une
volonté qui se manifeste concrètement par une ascèse de vie, terme peu
valorisé dans notre monde épris de confort.

C’est sans doute ici que l’on voit poindre une orientation majeure de ce pontificat : le refus de toute « mondanité spirituelle »,
en particulier dans le clergé
. Une attitude qui risque de ne pas le
rendre populaire très longtemps, car la foule des Rameaux peut vite se
transformer en celle qui choisit de mettre à mort le Sauveur. Mais cela
ne semble pas faire peur au pape François, lui qui a affirmé aux
cardinaux son intention d’« édifier l’Église sur le sang du Seigneur, versé sur la Croix. »"

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6 commentaires

  1. “car la foule des Rameaux peut vite se transformer en celle qui choisit de mettre à mort”. Faudrait relire le 2° tome de Jésus de Nazareth du Pape émérite pour voir le non sens de cette déclaration.

  2. bien d’accord avec cet article, juste en tous points.
    certains chrétiens qui n’étaient pas à l’aise avec les apparences du précédent Pape, confondant beauté des ornements liturgiques et étalage de richesse, lisant trop les media “catho de gauche”, et peu enclins à la réflexion poussée proposée par Benoît XVI concernant notamment le lien entre la foi et la raison; bref, tous ces gens, très aimables au demeurant, charitables et chrétiens dans leur vie de tous les jours, saluent l’élection du Pape François d’un “c’est bien ça change il est simple”. Certes! Et s’il peut ainsi attirer à lui ces personnes-là, tant mieux!!
    D’un autre côté, entendre ce discours laisse un peu rêveur… Tous ces gens n’ont-ils donc rien compris au pontificat qui vient de s’achever? Voici des gens bien difficiles à convertir, décidément, et qu’il est parfois bien difficile de comprendre quand on est soi-même aussi bien informé et cultivé que par le Salon beige!
    Convertissons-nous d’abord… Saint François d’Assise avait bouleversé le XIIIe siècle, soyons les Franciscains de ce nouveau Pape, car il est vrai qu’à Paris ou dans d’autres grandes villes certaines de nos paroisses respirent plus l’orgueil d’être entre soi que la simplicité ou l’ascèse.
    La beauté, les ornements, le développement maximal de ses talents propres, pour la gloire de Dieu; la simplicité, la pauvreté, l’ascèse, la méditation, l’amour des pauvres, le refus des plaisirs faciles et l’attention à la vérité dans les relations humaines, pour nous unir avec le Christ pauvre et nu sur la Croix.
    Cette transition entre les deux Papes est une très belle chose, une chance pour redécouvrir les multiples richesses de notre foi.

  3. Il y a des pauvres, mais tellement pauvres, qui n’ont que l’argent. Les pauvres.

  4. très bon article et nos prières pour ce nouveau Pape qui va sans doute réveiller l’hostilité dans l’avenir.
    Je reste cependant perplexe devant son insistance à se nommer “évêque de Rome ” et son Prédecesseur “Evêque Emérite de Rome”…
    Sa Mission est pourtant celle de : “Souverain Pontife”, “Pape”, “Chef de l’Eglise” “Pasteur Suprême” “Successeur de Pierre” … à ne pas incarner cette dimension, il risque bien de ne pas être écouté et relayé dans son Ministère, par les Cardinaux et Evêques épris d’indépendance gallicane…

  5. Pour mémoire les Jésuites ont joué un rôle essentiel dans le déroulement du Concile de Trente et sa mise en œuvre avec la Contre-Réforme: notre nouveau pape n’a pas manqué de s’incliner devant le tombeau de Saint Pie V avant de quitter la Basilique Sainte-Marie-Majeure le lendemain de son élection.
    Merci à ODE pour sa fine analyse (que je partage pleinement).

  6. Egalement “perplexe”, comme anne.

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