Afin de présenter le congrès de l’Académie pontificale pour la Vie, Mgr Jean Laffitte s’est exprimé lors d’une conférence de presse sur les rapports entre la "conscience chrétienne" et le "droit à la Vie".
Selon lui, nous nous orientons vers une société qui " ne peut tolérer que s’exerce en son sein un droit d’objection de conscience, car elle n’est plus en mesure d’accepter en les honorant les valeurs supérieures qui s’expriment en son sein".
L’objection de conscience qui consiste à "refuser d’obéir à une loi civile jugée en conscience gravement injuste, semble avoir toujours existé notamment dans le contexte du service militaire mais aussi dans les domaines de la médecine et de l’action politique". Or, le concept de tolérance semble aujourd’hui très proche du relativisme dans le sens où il refuse la notion de recherche de la vérité. Ainsi, la société ne tolère pas, au nom de la tolérance, qu’une vérité puisse avoir un caractère universel. "En somme, la société tolérante impose une pensée unique".
L’exemple de l’avortement montre que le droit à l’objection de conscience est au mieux restreint au pire déjà interdit. Mgr Laffitte cite le cas des infirmières contraintes de demander une mutation et rajoute que " qui exerce l’objection de conscience s’expose parfois à des sanctions. Ce qui est vrai pour les obstétriciens du secteur public, l’est à fortiori pour la profession des pharmaciens qui ne peuvent refuser de vendre des produits réputés et répertoriés comme contraceptifs, alors qu’ils sont en fait des produits abortifs". Il ajoute que, pour les chrétiens, pratiquer "l’objection de conscience spécifique peut conduire au martyre" car "mettre en danger l’existence d’un être humain innocent par un acte délibéré non seulement justifie une objection de conscience, mais l’impose absoluement".
Lorsque Jacques Chirac déclare qu’ " il n’y a pas de loi morale au-dessus de la loi civile", il ne fait qu’ anticiper les craintes de Mgr Laffitte en niant le droit à l’objection de conscience…